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A n . 113-1. envoyé des clercs* qui parlèrent pour lui & pour le
jufticier a mais le.pape negoûca point leurs railons, 8c
¡l’archevêque obtint tout ce qu’il demanda. Car outre
¡la bonté-de fa caufe, il étoit diitingué par fa fcience
&c fa vertu,merveilleufement éloquent-ôc bien fait de
fa perfonne. Mais en revenant il mourut à trois jour-
¡nées en deçà de Rome, letroifiémejour d’Août 12.31.
.Ain fi tout ce qu’il avoit obtenu demeura fans effet.
Les moines de Cantorberi é lû ren t i fa place Raoul
de Neuville évêque de ChicelfreBc chancelier-du roi,
homme d’une intégrité ôc d’une fermeté éprouvées.
Ils le prefenterent au roi le vingt-quatrième de Septembre
, Si le roi à qui il étoit très-agréable lui donna
auffi-côt l’inveftiture du temporel de l’archevêché.
Les moines étant prêts d’aller à Rome, pourfaire confirmer
l ’éleêtion, prièrent Raoul de contribuer aux
Fraisdu voïage.Maisil refufade leur riendonner pour
ce fujet, craignant qu’il n’y eût de la fimonie; & iere-
mettantà la providence pour devenir archevêq-ucou
demeurer chancelier. Les moines étant arrivez à R o m
e , le pape s’informa foigneufemeru du doéteur Simon
de L angron, quel étoit celui qu’ils avoient élu.
■Simon.répondit que c’écoituncourtifan ignorant Sc
prompt à parler,, & c e qui étoit le plus impor tant,
que s’il devenoit archevêque, il travailleroit fuivant
le defir du roi , à délivrer l’Angleterre du joug que le
¡roi. Jean lui avoir impofé , poureftrefujetre ôc tributaire
de l’églife Romaine. Que Raoul poufferoit cette
affaire au péril de fa vie , fondé fur les appellations
que l évêque Eftienne avoit interjettées devant l’autel
de S. Paul de Londres, quand le roi Jean remit fa
couronne entre les mains du légat. Le pape ayant
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L 1 v R t L"X X X . 15 ——----- -
b a i ce difeours cafta la poffulation , & renvoïa les A n. 1231.
moines avec permiffion d ’élire un autre archevêque. xi.
Encetemson fît courir en Angleterre des lettres , aL*'
qu i porcûicnt: A tel évêque ou tel chapitre tous ceux
qui aiment mieux mourir que d ’être opprimez par ji»-'
fes Romains, falut. Vous n’ignorez pas fan's doute
comment les Romains Sc ieurs légats fefcntcompor -
tez jufques à prefenr avec les ecclefiaftiques d’ A n gleterre.
Ilsconferent à leurs genscomme il leur plaît
les bénéfices du roïaume à vôtre très-g-r-and préjudice
, Sc prononcent desfentcnces de fufpenfe contre
Vous 5c contrcles auttescollateurs, de peurque vous
iie confériez les bénéfices -à perfonne du reïaume,
jufques à ce que cinq Romains aient été pourvus en
chaque églife chacun d'un bénéfice de cent!ivres de
revenu. Et enfuitea Nous vous défendons étroitement
de prendre aucune part aux affaires des R o mains
: autrement fâchez que vous ferez traitez comme
eux, ôc que vos biens feront brûlez. Il y avoit
unefertre pareille, adreffée à ceux qui terroient à
ferme les bénéfices des R oma in s , 8c elleordonnoit
de ne leur en rien cendre à l’-avenic, mais d’en t e nir
prêcs les revenus pour fes remettre à un certain
jour entre les mains du procureur des conjurez, fous
les mêmes peines d'être brûlez ôc traitez comme les
Romains.
En Allemag nefainte Elifabeth veuve du Lantgra- XII: /.
d T . ü v O Sainte Elilàe
1 unnge mourut après une vie courte , mais beth de h<m.
trcs-edifiance. Elle étoit fille d’André foi de Hongrie, e*
ôefut fiancée dès le berceau avec Louis fils du Lant-
grave à qui on l'envoia à 1 â ge dé quatre ans. On vit
desion enfance 1 inclination qu’elle avoit pour la ver-
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