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Hifi. I. L x y u .
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Geofr. opufc. 4.
Tôlier at. lib. v.
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H//?. //V. LXX.
P. 3 5.
Hifi. liv.LX III.
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X./'Ü. LXXXI. 2 -1 ,
j.XXxi .1.». 34*
§.„ t/j». n * 4.
XIII.
'jDadirion*
xvj Cinquième Dijcoun
dant fept ou huit fiécles au moins, on les a prifesà la lettre fans y chercher
aucune interprétation myfterieulë. Vous avés vû comme tous les
anciens, entre-autres le pape S. Gelafe, diftinguent nettement les deux
puiflances,&ce qui eft plus fo r t, vous avez vû que dans la pratique ils
fnivoient cette dodrine, & que les évêques & les.papes mêmes étoiçnt
parfaitement fournis, quant au temporel, aux rois & aux empereurs,
même païens ou h.eretiques, .
Le premier auteur où je trouve fallegorie des deux glaives eft Geoftoi
de Vendôme au commencement du douzième ficelé- Jean de Sarisberi
l ’a pouffée jufques à d ire, que le prince aïant reçu le glaive de la main de
l’églife,elle a droit de le lui ôter; & comme d’ailleurs il enfe’igne qu’il
eft non feulement permis maisloüable de tuer les tyrans, on voit aifé-
ment jufques où vont les confequences de fa dodrine. La plupart des
dodeurs du même fiécle ont infifté fur l’allegorie des deux glaives; 8£
ce qui eft plus furprenant, les princes mêmes & ceux qui les défen-
doient contre les papes, ne la rejettoient pas : ils fe contentoient d’en
reftraindre les confequences. C ’étoit l’effet de l’ignorance craffe des laïques
, qui les rendoit efclaves des clercs pour tout ce qui regardoic les
lettres & la dodrine. O r ces clercs avoient tous étudié aux mêmes écoles
& puiféla même dodrine dans les mêmes livres. Auffi avez vous vû
que les défenfenrs de l’empereur Henri IV. contre le pape Grégoire
VII. fe retranchoient à dire qu’il ne pouvait être excommunié ; convenant
que s’il eût été il devoir perdre l’empire. Frideric II. fe foûmettoit
au jugement du concile univerfel; & convenoit ques’il étoit convaincu
des crimes qu’on lui imputoit ^particulièrement d herefie, il méritoit d’être
dépofé. Le conieildefaint Louis n’en fçavoit pas davantage &aban-
donnoit Frideric au cas qu’il fût coupable : & voilà jufques où vont les
effets des mauvaifes études. . ,
Car un mauvais principe étant une fois pofé, attire une infinité de
mauvaifes confequences quand on le veut réduire en pratique : comme
cette maxime de la puiflànce de l’églife fur le temporel. Depuis qu elle a
été reçue vous ayez vû changer la face extérieure de l’églife : les évêques
Jie fe font plus occupés de la priere & de la converfion des pecheurs : mais
de négocier entre les princes des traitez de paix ou d’alliance, de les
exciter à la guerre contre les ennemis de l’églife ,o u même les y conrram-
drepar les cenfuresecelefiaftiques&fouvent par les armes. E t comme
l ’argent eft le nerf de la guerre, il a fallu, pour fubvenir à ces pieufes
entreprifes, faire des impofitions fur le clergé & fur le peuple : foit en
donnant des indulgences foit en menaçant des cenfures. Ainfi joignant
Ces affaires générales à celles que donnoient à chaque prélat fes feigneu-
ries, ils fe font trouvez accablés d’affaires feculieres contre la défenfe
de l’apôtre: & ont .crû fervir plus utilement l’églife, que s’ils remplif-
foient leurs devoirs essentiels.
Révérions à l’étude de la théologie. Outre 1 écriture elle s appuie fur
la tradition : mais pour fonder uoarticle de foi la tradition doit etre perpétuelle
&univerfelle: reçue de tout tems & atteftée par le confente-
(Ptpt dp toutes les é g lifes , lorfqup la queftion a été examinée & approfondie
fur l'H foire Ecclejtafîique. xvfj
profondie. Tels font les dogmes contenus dans les fymboles 8c les autres
décidons des conciles généraux , ou dans les écrits autentiqües de la'
plupart des doâeurs depuis lanaifiancc de l’églife. Il faut donc rejetter
toutes les prétendues traditions fondées fur des pièces fauffes, ou fur
des opinions particulières ou nouvelles; & on appelle nouveau en cette
matière tout ce dont on connoîtle commencement depuis les apôtres.
Car , comme dit Ter tulien, il ne nous eft pas permis d'inventer ni même
de rien chercher après l'évangile. On ne peut donc ap'puïer aucun rai—
fonnement théologique fur des pièces fauffes comme les décretales d’Ifi-
dore: on ne peut en appuier fur l’opinion particulière d’aucun doâeur
quelque vénérable qu’il foit d’ailleurs, comme celle des Millénaires avancée
par quelques anciens. Enfin il fuffit qu’on fâche le commencement
dune opinion pour être ailûré. quelle ne fera jamais déclarée être de foi,
quoi qu’en puiffent dire ceux qui s’échauffent le plus à la foûtenir : puif-
qu’il eft de foi quel'églife ne croira jamais que ce qu’elle a toûjours cru,
quoi qu’elle puifl’e l ’expliquer plus clairement quand elle le juge necef-
iàire. On a beau raifonner pour montrer que la chofe a dû être ainfi, &
que ce que l’on avance eft plus digne de la fageffe ou de la bonté de Dieu :
il faut prouver qu’il l’a voulu & qu’il nous l’a révélé î il faut prouver,
non pas que l’églifeadû le croire, mais qu’elle l’a crû en effet.
La tradition commence par l’inftruâiun de vive voix, mais pour la
perpétuer le fecours de l’écriture eft très-utile. Aufîi Dieu a- t-il pourvû
iur ce point à fon églife. La longue vie de S. Jean l’Evangelifte & de faint
Polycarpe fon difciple, firent palier la tradition jufques à S. Irenée qui la
confervoitfifoigneufementdansfa mémoire 6c qui vivoit à la fin du fécond
fiécle. Il nous en a beaucoup laiffé dans fes écrits, auffi-bien que
S. Clement Alexandrin inftruit comme lui par ceux qui avoient vû les
apôtres ;& c’eft ce qui rend fi précieux les écrits de ces peres & des autres
des deux premiers fiécles. La même providence nous a donné d’âge
en âge d’autres faints doâeurs fideles dépofitaires de la tradition , qu’ils
ont eu foin de tranfmettre à leurs fucceffeurs ; & de-là nous viennent tant
décrits des peres des fix premiers fiécles. Mais ces tréfors font inutiles à
ceux qui ne les connoiifent pas ou qui les négligent.
O r c’étoit le malheur des doâeurs du treizième & du quatorzième fiéc
le , de neconnoîtrequep u d’ouvrages des peres , principalement des
plus anciens, 6c de manquer des fecours neceffaires pour les bien entendre.
Ce n’eft pas que les livres fuifent perdus, ils exiftoient puifque
nous les avons encore: mais les exemplaires en étoient rares & cachez
dans les bibliothèques des anciens monafteres, où on en faifoit peu d’u-
iâge. C ’eft où le roi S. Louis les fit chercher pour les tranferire & les multiplier
au grand avantage des études; 6c delà vint le grand ouvrage de
Vincent de Beauvais, où nous voions les extraits de tant d’anciens auteurs
même profanes. Dès le fiede précèdent nous en voions un grand
nombre de citez dans les écrits de Jean de Sarisberi : mais c’étpit la curio-
fité de quelques particuliers. Le commun des étudians & même des docteurs
fe bornoit à peu de livres, & principalement à ceux des auteurs modernes,
qu’ils entendoient mieux que les anciens*. ..
sToJiïe X V ’Jl, g
Prefcript.c.6 8.
Hifi. liv. v. n• i»
Hifi. liv. 11 r. »
i f. l . vu .n. 51
Hifi.l. IV.».17«
i.Strom. p. 274,
Hifi. liv• IV.»*
3*.
Hifi. U LXXXIv,
» . 4 . 5 .