
A n . 1143.
Tain, 1139. n.
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1 7 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ?
gun, avoit été envoïé au pape Grégoire par Ferdinand
roi de Caftille dès l'année 1x3p. comme un homme de
confiance, 6c capable de négocier la paix entre le pape
6c l’empereur. Car le pape aïant invité Ferdinand
comme les autres princes à lui envoïer du fecours
contre Frideric,il s’en excufa fur la guerre qu’il avoit
àfoûtenir contre les Mores, outre qu’il étoit obligé
de ménager l’empereur pour l’intérêt de fon fils, il
chargea donc l’abbé de S. Fagon de toutes ces affaires;;
6c tels étoient les trois nonces que le pape Innocent
IV. envo'iaà l’empereur Frideric, & qu’ilfit tous troi3
cardinaux peu de tems après.
L’inftru&ion qu’il leur donna » portoit en fubftan»
ce : Qu ’ils demanderoient laliberté de tous les prélats
& les autres ecclefiaftiques qui avoient été pris fur les
galeres de Genes 6c que l’empereur tenoit encore en
prifon ; 6c recevroient fes offres fur la fatisfaèbion
qu’il voudroit faire pour lescaufes de fon excommunication.
Les nonces dévoient auffi offrir fatisfac-
tion de la pars de l ’églife, fi elle avoit fait quelque
tort à l'empereur ; & pour jugerlequèl des deuxavoit
lu jet de fe plaindre, le pape étoit prêt d’appeller les
rois, les prélats 6c les princes tant feeuliers qu’eccle-
fiailiquesen quelque lieu fur „ 6c s’en rapporter à leur
jugement, ildemandoit auffi que tous fes amis 6c fes
adhérans fuffent compris dans la paix. Mais cette négociation
fut fans effet, parce que l ’empereur de fon
côté propofoit des plaintes & des demandes aufquel-
les le papene crut pas devoir déférer. Cependant plusieurs
villes d’Italie , entre autres Viterbe , revinrent
à l’obéïffance du pape, & la réputation de l’empereur
déchut notablement. Le pape quitta Anagni à la fin
ffu mois d’O&obre 6c yint à Rome , où il fut reçu A n . 1145.
avec grand honneur par le fenat 6cde peuple; 6c Rai- Rfc* t• «h».
mond comte de Touloufe qui étoit encore en Italie,
vint l’y trouver pour traiter de la paix entre lui 6c
l ’empereur.
Guillaume évêque de Modene étant à Anagni au- de
près du pape Innocent, l’inftruifit du progrès que la
religion avoit fait par les conquêtes des chevaliers p. +77.
iTeutoniquesdanslaPruffeoù il étoit légat; 6c le pape
lui donna commifllon de la partager en plufieurs
diocefes 6c d’en marquer les bornes. C ’eft ce que le
légat exécuta par fes lettres patentes datées d Anagni
le quatrième de Juillet 1145. il y divife tout le païs en
quatre évêchez : le premier de Culme, borne au couchant
par laVif tule : le fécond plus au Nord etoit ce- fi.
lui de Pomefanie, dont la cathédrale étoit à l;Iile-Ma-
rie ou Marienvert: le troifiéme de Varmie, aïant la
mer au couchant, la Lituanie au levant 6c fa refidence
âBruniberg: le quatrième deSambie encore plus au
No rd , dont le fiege étoit à Fifchaufen fur la mer: ce
Îiaïsn’étoit pas encore converti. Après avoir marqué
es bornes de ces é vêchez , le légat dit enfuite :
Et parce que les chevaliers Teutoniques portent
tout le poids de la dépenfe 6c des combats, 6c qu’ils
font obligez d’inféoder les terres à plufieurs perfones:
nous avons divifé les terres de Prude en trois parts,
dont les chevaliers en auront deux 6c les éveques
l ’autre, avec tout droit 6c jurifdidion , excepté le
fpirituel que l’évêque aura fur les deux tiers appartenant
aux chevaliers; Sc l’évêque aura le choix de la
part des terres qui lui appartiendra. Le pape confirma
ce paffage par fa bulle du huitième d Odtobre de
M m ij