
#■ *■ 7 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
AN.12.34. leur traduisît en grec: ce qui fut fait. Enfuite ils'dexi.
janv,. mandèrent le tems d’en délibérer, Sc on leur accorda
le jour même lundi & le mardi. Le mardi au foir
on manda les nonces pour venir chez le patriarche ,
où ils trouvèrent fon clergé aifcmblé ; 5c il fit apporter
un lon g é c r i t , contenant , difoit-il , laréponfe à
leur opinion. Les nonces en aïant oiii la leéturè y trouvèrent
plufieursfauifetez, 8c plufieurs puerilitez r idicules..
Ils delibererent s’ils le recevroient , 8c s’y ré-
folurent, plutôt pour la confufion des Grecs,que pour
leur propre coniolation.. Mais les Grecs coniiderant
que les nonces faifoient peu de cas de leur éc r i t , leur
dirent : Retirez-vous avec la grâce de Dieu , & nous
vous envoierons incontinent cec écrit;. A près qu’ils
furent partis, les Grecs résolurent de. compofer un-
nouvel écrit , ou ils changèrent laplus grande partie
de ce qui étoit dans le premier, 8c y, ajoutèrent plufieurs
propofidons nouvelles.. Ils y emploieront tant
de tems ,qu ’ils l’envoïérent aux nonces lorfqu’ils al-
loient fe mettre au l i t , c’eil pourquoi ils remirent au
lendemain à le traduire..
Le. mercredi après la meife 8c l'office* ils s’appliquèrent
à cette traduôtion.de Grec en latin. Cependant
le patriarche envoïa s’exeufer d’affifter ce. jour
la à la conférence, parce qu’ il étoit fctt.indifpofé
mais après leur repas fempereurles manda,,8c ons ’af-
fembla chez-le patriarche. Les Grecs demandèrent
d’abord aux nonces s’ ils avoient vû leur écrit. .A; quoi:
ils répondirent,.que la traduit,ion n’-étoit pas encore
écrite , comme il étoit vrai : toutefois pour ne,
pas perdre d ë te m s , ils dirent : Qu’on life l’écrit devant
nous., 8c nous y répondrons. Un des philofophes,
L i v r e L X X X . 75
Ce leva 8c commença à lire l’écrit qui étoit long 8c
plein de iyllogifmes 8c de termes de dialeétique contre
la défenfe de l'empereur. Ils vouloient examiner à
la rigueur félon les réglés de cet a r t , ce que les non- '
ces avoienc avancé fimplement 8c fans raifonner en
Corme.
Les nonces répondirent donc fortement à cet écrit,
8c l’empereur voïant la peine qu’avoient les fiens à
je défendre, dit : Laifibns cet écrit qui ne produit que
des difputes : avançons, 8c montrez par les peres la
vérité de ce que vousfoùtenez. Alors un des nonces
bien inftruit dans les livres des Grec s , ouvrit S. C y rille
8c lut le neuvième de fesanathêmes, où il condamne,
quiconque dit que J. C. a reçu du S. Efprit
une puiiTance étrangère pour faire des miracles : au
lieu de dire qu’il les operoit par l’efprit qui lui étoic
propre. Etdans i ’explication de cet anathêmeS. C y rille
d i t , que le S. Efprit eft du verbe, 8c fubftantiel-
lemcnt en lui. O r , ajoutoientles nonce s , une personne
divine ne peut être d’une autre que par génération
ou par proceifion; le S. Efprit ne vient pas du
Fils par génération , c’eft donc par proceifion. Les
Grecs chicanèrent encore un peu fur cette preuve,
puis on fe retira.
Le jeudi vingt-fix les nonces declarerent qu’ils ne
vouloient plus difputer fur l’article du S. Efprit. C a r ,
difoienr-ils, fi vous ne voulez pas acquiefcer à la vérité
manifefte, que pouvons-nous vous ■ propofer de
plus ? Or l’empereur doit partir demain de cette v i l le ,
8c nous voulons parler en fa prefence de la fécondé
caufe de vôtre feparation. Les Grecs confentirent
donc, quoi qu’avec peine, qu’on traitât du Sacre-
K ij
A n. i z 34.
ij. Jmv.
Cùnc» Eph-
par. 1 .c. z6.Sup»
//ViXXY.ff.2.2,.
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Q u e f t io n d e
l ’E u c h a r if t ic
d iffé r é e .
1 6. Janv.