
4 !o H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q i / e .
- tera 1 excommunication prononcée contre lui , &£
48. renouvellée tous les ans, avec menace de procéder
plus rigoureufement s’il perfiftoit dans fa contumace.
. 44. C ’eit ce que porte la lettre à tons les prélats d’AUe-
c' magne en datte du dix-huitiéme d’A v r il, qui étoit
le famedi-faint, & la même fut adreifée aux prélats
d’Italie. Et comme Fridcric ne fut pas plus feniîble à
cette cenfure qu aux precedentes, le pape exécutant fa
menace, manda le quatrième de M ay aux évêques de
*•7. Frifingue, de PaiTau, de Ratifbonne & à d’autres,
de prêcher ardemment la croifade contre lui & contre
fon fils Conrad , comme pervertiflant la fo i , &
ruinant la liberté de 1 eglife ; & le pape promet à ceux
qui fe croiferont pour ce fujet, la même indulgence
que s’ils alloient à la terre fainte. Cette croifade caufa
de grands mouvemens en Allemagne, & entra dans
les caufes de la guerre civile de Boheme ,. dont le roi
Venceflas IV . furnommé le Borgne, foûtenoit le
parti pape. Car plufieurs feigneurs mécontens du r o i ,
prirent celui de Frideric, & engagèrent dans leur révolte
Primiilas fils aîné du roi.
• 11. A Ratifbonne le peuple fe fouleva ouvertement
contre l’évêque, qui exécutant les ordres du p ap e ,
les avoit frapez d’excommunication, & la ville d’in terdit.
Us continuèrent d’enterrer leurs morts dans le
cimetiere ; & au contraire déterrèrent une comtefle
joûmife au pape, Si après avoir traîné fon corps,
le jetterent aux chiens. Ils prirent un prêtre qui étoit
revenu aux ordres de Pévêque, le fraperent jufqucs
a effufion de fan g , & le tinrent en prifon jufques
a ce q u ilp a ia t telle rançon qu’ils voulurent. Enfin
L i v r e q u a t r e - v i n g t - t r o i s i e ’m e . 4 1 1
ils firent un flatut- portant défenfè à aucun croifé d e -----
paroître avec la croix fur fes h ab its , fous peine de la A n .
vie. En punition de ces excès le pape manda à l ’év ê-
que de Ratifbonne, de déclarer qu’outre l’excommunication
& l’interdit, les rebelles étoient privez
des fiefs qu’ils tenoient de l ’églife , avec pouvoir de
les conférer à ceux qui lui demeuroient fideles, ou
qui combattoient contre fes ennemis. Défenfe de
contraèter avec les rebelles, & de leur répondre en
juilice touchant les dettes ou les dépôts qu’ils pourraient
redemander , Sc abfolution des ferments faits
fur ce fujet. Et afin que la peine paife à la pofterité
des coupables, nous vou lon s , ajoûte le pape , que
vous priviez leurs enfans de bénéfices jufqu a la quatrième
génération , & que vous déclariez révoques
Si nuls tous les privilèges qui leur ont été accordez.
La lçttre eft du treizième de May.
Le mépris des cenfures ecclefiaftiques fut pouffé
en Allemagne jufques à l ’hérefie déclarée , en forte
que cette année 1 1 4 8 . ceux qui la foutenoient, la
prêchèrent publiquement dans la ville de Halle en
Souabe, où ils affemblerent les feigneurs du pais au
fon des oloches. Us difoient que le pape étoit hérétique
, les évêques fimoniaques, & les prêtres fans
autorité de lier & délier, à caufe de leurs pechez ;
que tous ces gens-là féduifoient le monde depuis
long-tems. Que les prêtres étant en péché m o r te l,
ne pouvoient confacrer. Qu’aucun homme v iv a n t ,
ni pape, ni évêque ne pouvoir interdire l’office divin
; & que ceux qui défendoient de le celebrer,
étoient des hérétiques Si des feduéfeurs. Auffi don-
F f f ij
114!
n i.
Nouvelle herefô
en Soüabe.
A lb . Starf. an*