
A n . i 2.56
p. 71
Kang. Chr . i i f 6.
D iib ou la i. p. 313.
M a t th. Parif ,
/. Soi,
• treprennent & excitent contre eux les puiflances
temporelles. Ils cherchent les amitiez du monde,
& font donner des bénéfices & des dignitez ecclc-
fiaftiques à leurs parens, quoi qu’indignes. C ’étoit
à ceux qui vivoient alors de juger à qui ces fignes
pouvoient convenir.
Ce qui eft certain, c’eft que ce livre de Guillaume
de Saint-Amour ne fit qu'échauffer la querelle
entre l’univerfité & c les freres Prêcheurs ; & pour
l ’appaifer, le roi faint Louis envoïa en cour de Rome
deux docteurs nommez Jean & Pierre, de grande
réputation & bien inftruits de fes intentions,qui
portèrent avec eux le livre pour le faire examiner
parle pape. C e q u e l’univerfité aïant appris, elle envoïa
auifi des députez de fa part, favoir Guillaume
de Saint-Amour , Eude de D o ü a i, Chrétien chanoine
de Beauvais, Nicolas de Bar-fur-Aube, Jean
Belin, & Jean de Je&eville A ng lois , reéteur de
l’univerfité, qui devoient pourfuivre de leur côté la
condamnation de l ’évangile éternel. Les freres Prêcheurs
envoxerent aufli des députez pour foûte-
nir leur caufe contre ceux de Tuniverfité. Or le
peuple fe moquoit d’eu x , & leur refufoit les aumônes
accoutumées, les nommant hypocrites & pré-
curfeurs de l ’Ante-chrift, faux prédicateurs, con-
feilleurs flatteurs des rois & des princes ; & les ac-
cufant de méprifer les pafteurs ordinaires, de pré-
variquer dans l’adminiftration de la penitence, &
de favorifer la licence de pecheren parcourant des
provinces qu’ils ne connoiffoient pas. Ainfi parle
Matthieu Paris peu favorable aux religieux man-
dians.
I
L i v r e Q u a t r ë - v i n g t - q u a t r i é ’me 587
Cependant le pape Alexandre envoïa l’évêque -------— r . .
d’Orviete en qualité de légat au nouvel empereur A N. 1156,
Grec Théodore, pour renouer la négociation com^ x x x i .
mencéc avec Jean Vatace fon pere, touchant l ’u- TheoÏL°rcaris.
nion des églifes. Or l’inftruétion que le pape don- ». ep. ;»?• «?.
> 1 / • • 1 - 1 P a in . n. 48. na a ce légat, contenoit premièrement les articles v M ^ . n . a . .
que Vatace avoit fait propofer au pape Innocent
IV . favoir: Reconnoiflance de la primauté du faint
fiege & du pape, au-deffusde tous les autres patriarches,
avec la préfeance dans les conciles : liberté
d’appeller à l’églife Romaine de la part des eccle-
fiaftiques Grecs, qui fe croiront vexez parleurs fu-
perieurs, & recours à elle pour les queftions qui s’élèveront
entr’eu x , particulièrement les queftions
de foi. ObéiiTance au pape & fourmilion à fes décrets
, pourvu, qu’ils ne foient contraires, ni aux
maximes de l’évangile, ni aux canons des conciles.
Les Grecs de leur côté demandoient la reftitution
de la ville de C . P. pour l’empereur Théodore &
pour les patriarches Grecs celles de leurs fieges ;
enforte que l’empereur Baudoüin, & les patriarches
Latins s’en retiraffent, excepté le patriarche
d’Antioche , qui y feroit toléré fa vie durant. Le
pape Innocent avoit accepté ces propofitions de
l ’avis des cardinaux.
Toutefois quant àlareftitution de l ’empire il répondit
, qu’il n’en pouvoit rien décider fansappel-
ler l’empereur Latin ; mais il offrit fa médiation
pour le faire convenir amiablement avec Théodore
: ou en cas qu’ils ne puffent convenir , il pro-
mettoit de rendre à Théodore bonne juftice. A
l’égard des patriarches,il répondit, qu’ils devoient
E e e e ij