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j e in v . p. Si. Si.
Kc.pl 431.
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AmbaiTade des
AiTaiIins à Saint
Louis.
Joinv. p. 85,'
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Nang. chr. an.
1-2.3 6f
Xachefe U v. IV.
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4 j 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ."
quoientde lui , i l prit leconfeildes barons de Franc
e , des fuperieurs des trois ordres militaires & des
barons du roïaume de Jerufalem. Laplûpart l'aflu-
rerent que s’il fe retiroit alors, il laiiferoit la terre-
fainte fur le point de fa perte to ta l, vu l'état mi-
ièrablc où elle fe trouvoit 5 & que les Chrétiens
captifs ne feroient jamais délivrez. Au contraire ,
s’il demeuroit ils cfperoient qu’on les pourrait retirer
& conferver les places du roïaume, vù principalement
la divifionqui étoit entre Jefultan d’A-
lep & celui d’Egypte. Le roi fe rendit à ces raifons
& réfolut de différer fon retour en France ; mais il
renvoïa fes deux freres Alfonfe comte de Poitiers
& Charles Comte d’A n jo u , pour laconfolationde
la reine leur mere & du roïaume. C ’elf ce qu’il témoigne
lui-même par une lettre écrite d’Acre au
moisd’A o û tn y o . ôêadreflée à tous fes fujets : & il
la finit en les exhortant à venir inceifamment au
fecours de la terre-fainte.
Tandis que faint Loüis féjournoità Acre , il lui
vint des envoïez du prince des Affalfins, que les
François nommoient le Vieil de la montagne. Le
roi fçavoit depuis long-temps quel écoit ce prince
& cette nation. Dès l ’année 113 6 . fur un faux bruit
que le roi de France s’étoit croifé ,* & que c’étoit
le plus dangereux ennemi des Mufulmans, le prince
des AfTaffins en envoïa deux en France avec
ordre de le tuer. Mais depuis aïant appris que cette
nouvelle étoit fauile & que les frere-s du roi
pourroient vanger fa mort : ce prince envoïa deux
antres des Cens en France pour avertir le roi de'
fe donner de garde des premiers. Ces derniers ar-
L i v r e q u a t r ê - V t k g t - T r ô i s i e ’m e . 4 r r
riverent devant, & le roi profitant d e l’àvis mit a u - ------
près de fa perfonne des gardes armez de maffes de A N’
cuivre. Les féconds envoïez du Prince Arabe cherchèrent
fi bien les premiers qu’ils les trouvèrent
& les amenèrent au roi. Il les reçût aVèc une grande
jo ïe , leur fit des prefens à tous quatre & en envoïa
par eux de très-riches à leur maître en figne
de paix & d’amitié. C ’eft ce qui fe paiTa pour lors
en France.
t M ais en 1 i S°. les envoïez de la même: nation {. ta
étant venus a A c re , le Rô i leur donna audience un
matin après la meife 6e les fit affëoir pour dire leur
charge. Un emir qui eh etoit demanda au roi s’il
connoifToit leur maître. Le roi répondit, qu’il en
avoit oui parler. Je m’étonne don c , répondit l ’émir
, que vous ne lui avez pas envoie de prefens
pour gagner fon amitié, comme font tous lès ans
l’empereur d’Allemagne, le roi de Hongrie , le ful-
tan d Egypte 8e plufieurs autres princes ,fçachant
bien c^u autrement ils ne ieroient en vie cju^àtitant
qu’il lui plairait. Il vous avertit doilc de lui en envoyer,
ou du moins de le faire décharger du tribut
qu’il paie aux maîtres du Temple & de l ’Hôpital.
Le roi leur fit rendre reponfe par èes deux maîtres
qui dirent aux envoïez : Vôtre maître èftbieii
hardi de faire au roi de France de telles propositions.
Si nous n avions égard à vôtre qualité d’en-
Vûïez, nous vous ferions jetteï dans la mer. R«y
tournez donc a votre maître 8e rêveriez dans quinte
jours avec des lettre* par Icfquelles le roi foit
content de lui 6e de vous*. ■
Ils revinrent dans la quinzaine & apportèrent
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