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i o H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
AN.12.31. L ’evêqucde Paris en réprimant les défordres, aura'
égard à l'honneur des écoliers : enforce que les fautes
ne demeurent pas impunies, & qu’on ne prenne pas
les innocens à l’occafion des coupables. Les écoliers
ne feront point emprifonnez pour dettes, & l’évê-
que n’exigera point d'amende pour lever les ceniures.
Le chancelier n ’exigera rien non plus pour accorder
la licence. Les vacances d ’efté ne feront pas de plus
d’un mois , & pendant ces vacances les bacheliers
pourront continuer leurs leçons. Nous défendons ex-
preflement aux écoliers de marcher armez par la vil- .
le ; & à l ’univerfité de foûtenir ceux qui troublent
la paix êc l ’étude. Ceux qui feignent d’être écoliers
fans frequenter les écoles ni être attachez à aucun
maî tre, ne jouiront point de la franchife des écoliers.
Les maîtres es arts feront des leçons de Prifcien , c’é-
toitpour la grammaire: mais ils ne fe ferviront point
à Paris de ces livres de phyfique , qui ont été défendus
pour caufe au concile provincial , jufqu’àce qu’ils
ayent été examinez & purgez de tout ioupçon d’erreur.
C ’e ftla phyfique d’Ariftote défendue généralement
par le règlement que fit en 12.15. Ie légat R o bert
de Courçon ; & nous apprenons ici qu’il le fit en
un concile. Or le pape adoucit par cette bulle la dé-,
fenfe du légat.
Toutefois trois ans auparavant, le pape Grégoire
avoit écrit aux profeifeurs de P a r is , pour leur faire
des reproches de ce que quelques- uns d’entre-eux enflez
de vanité & introduifant une nouveauté profane,
détournoient l’écriture fainte à la doétrine phyfique
des philofophes, au lieu de l’expliquer fuivant If tra-
dition des peres, Il leur ordonne de rejetter cette
Sup. /• LXXXII •
71. 3O.
Launoi. Arif-
fort. c. 6»
1 1 . ep. i j . ap.
TUttin• 2.2.18. n,
20.
L i v r e L X X X . t i —
fcience mondaine, &. d'enfeigner, la théologie dans l L i l '
fa pureté, fans altérer la parole de Dieu par les inventions
des philofophes. La lettre eftdu feptiéme de Juillet
122.8. Conformément à cette défenfe le règlement
de l’an 12.31. continue ainfi : Les maîtres & les écoliers
de théologie ne fe piqueront point d être philofophes
-, Sc netraiteront dans les écoles que les quefi
tions qui peuvent être décidées par les livres theolo-
giques, 5c parles traitez des peres. Il régie enfuite la
difpofition des biens des écoliers decedez à Paris,
fans avoir fait de teftament & marque les précautions
neceflaires pour les conferver &c les rendre à
leurs héritiers. S’il n’enparoît point , les biens feront
employez en oeuvres pies. Enfin le pape difpenfeles
doéteurs & les écoliers du ferment qu’ils avoient fait
de ne point retourner à Paris.
En confequence de cette bulle, il écrivit au, jeune
roi Louis une lettre où il dit : Il importe à vôtre honneur
& à vôtre falut ,que les études foient rétablies
à Paris comme auparavant, & que vous favorifiez
l’exécution de nôtre règlement. C ’efl: pourquoi nous
vous prions de protéger les étudians à l’exemple de
vos anceftres, & de faire obferver le privilège qui
leur a été accordé par le roi Philippe vôtre aïeul de
glorieufe mémoire. Ordonnez que les logemens
foient taxez par deux doéteurs 8c deux bourgeois :
afin que les écoliers ne foient point contraints à les
loüertrop cher. L^lettre eftduquatorziéme d’Avr i l , t- uj.
¿c fut fuivie d’une autre, par laquelle le pape recommande
au roi les deux doéteurs Geofroi de Poitiers
¿¿Guillaume d’ Auxerre-, qui avoient follicité à R o me
la caufe del ’univerfité; 8c craignoient qu'à leur ■