
j 8 i H i s t o i r e E c c l e s î a s t i q j j e ,
■- Beauvais, de N o y o n , d Arras, d’Amiens, & dé
A n . i z f i . Teroiiane : iîx de la province de Sens, Chartres,
Paris, Orléans, Meaux, Troyes S i Nevers. En ce
concile le maîcre de l’Ordre des freres Prêcheurs
fe plaign it, que quelques feculiers dodeurs en
théologie avoient enfeigné S i prêché publiquement
plufieurs fauffetez S i plufieurs erreurs contre
les bonnes moeurs, dont quelques-unes tournoient
au préjudice de leur ordre. Les prélats appellerent
Guillaume de Saint-Amour, S i Laurent, tous deux
dodeurs regens en théologie à Paris, avec quelques
autres etudians hommes de probité ; S i demandèrent
à Saint-Amour s’il a voit enfeigné quelques
erreurs, ou blâmé l ’ordre des freres Prêcheurs
approuvé parle pape. Il le nia & dit : Qu’il étoit prêt
de foutenir ce qu il avoit prêché s’il étoit vrai, ou
de le retrader s’il méritoit corredion. Les prélats
après avoir délibéré, offrirent de tenir un concile
ou ils appelleroient des théologiens des provinces
voifines, S i demandèrent aux parties s’ils obferve-
roient ce qui feroit décidé par ce concile. Saint-
Amour 1 accepta avec joïe S i le demanda inftam-
ment a genoux, tant en fon nom que des autres
d od eu rs , offrant de recevoir telle corredion qu’il
plairoit au concile. Mais le maîcre des freres Prêcheurs
S c ceux qui l’accompagnoient dirent, qu’ils
n en etoient pas d accord -, S i que ce concile n’au-
roic autorité que dans la province de Sens, au lieu
que leur ordre dont la réputation étoit attaquée,
setendoit dans tous les roïaumes. Tou tefois Saint-
Am our, au nom de l’univerfité fupplia les préiats
de s informer des périls dont l ’églife Gallicane étoit
L i v r e q u a t r e - v i n g t - q u a t r i e ’m e . 383
imenacée par les faux prédicateurs, S i de prendre -----------—
foin de les éloigner. C ’eft ce que témoignent les A n . n y s .
treize prélats dans leur lettre patente du dernier de
Juillet i i
Guillaume de Saint-Amour compofa en effet x x x
cette même année, S i à lapriere des évêques com- desLd«nierstcnîs!
me il prétendoit, un écrit qu’il intitula:Des périls a
des derniers temps, faifant allufion à un paffage de
S= Paul, qu’il entreprend d’expliquer, S i voici com- t îw . m . ij
me il propofe fon defTcin. Nous montrerons que
dans l’églife il doit y avoir quantité de grands périls
: par quelle forte d’hommes il viendront, com-1- 1’ '
bien ils feront propres à les amener, S i comment
ils s’y prendront. Quels feront ces périls : que ceux
qui manqueront de les prévoir ou defe précautionner
y périront : que ces périls font proches, S i qu’il
ne faut point différer de les examiner S i les détourner.
Qui font ceux qui doivent les prévoir & en
avertir les fidelles, & qu’elle fera leur punition s’ils
ne le font. Comment on peut détourner ces périls,
S i connoître les hommes dangereux qui doivent les
amener. Il protefte qu’il ne parlera contre perfon- a*o;
ne en particulier , ni contre aucun ordre approuvé
par l’églife : mais on voit dans la fuite que cette
proteftation n’eft pas iïncere ; car dans tout cet ouvrage
il défigne les religieux mandians, S i en particuliers
les freres Prêcheurs, auffi clairement que
s’il les nommoit, S i il eft évident que fon but n’efi:
que de les décrier.
Vo ic i lespropofitionsqui m’ont paru les plus remarquables
dans cet ouvrage. Tous ceux qui prê- A14. »
chent fans miflion font de faux prédicateurs, quel