
4 8 8 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
•--------------de foye en a&ions de grâces. Mais il demeura croifé,
A n . i i j 4 . pour montrer qu’il ne croïoic pas avoir accompli
p. H B F"' ^on voeu > ^ en av0lC feulement fupendu l’exe-
cution pour un temps.
concileiAibi. PalTant en Languedoc il ordonna la tenue d’un
To. xi. Conc.p. con c ile , qui fut aiïemblé cette même année à A lbi
71Exu.i.spicü. Par Zoën évêque d’Avignon & légat du S. fiege.
(>0- Il s’y trouva pluiîeurs évêques ôi autres prélats des
provinces deNarbonne,deBourges&: de Bourdeaux,
Si par leur confeil & leurapprqjfbation, le légat publia
un règlement de foixânte-onze canons, partie
pour l’extirpation de l’herefie, partie pour la reformation
du clergé. Quant aux hérétiques ce concile
d’Albi ne fait prefque que renouveller les ca-
iznx. nons de celui de Touloufe tenu vingt-cinq ans auparavant
en 1 1 19 . J’obferve feulement qu’en celui
-ci on nomme Emmurez les heretiques que l’on
enfermoit comme convertis par fo r c e , parce qu’en
c.17.28. effet on les mettoit entre quatre murailles. On ordonne
aux évêques & aux curez d’expliquer au peuple
les articles de la foi ôi d’apprendre aux enfans
le C red o , le Pater ôi l’A v e , c’eft-à- dire, leur faire
*•1(- le cathechifme. On défend aux évêques ôi aux autres
fuperieurs de rien exiger pour l’abfolution des
f-}6- cenfurcs, ôi aux collateurs des bénéfices de faire
aucune paction en les confé rant, ou les charger
de penfions. On défend aux clercs de jouter dans
les tournois avec l’écu ôi la lance.
L; A Rome le pape Innocent fit une conftitution no- Decrctale lur les . . 1 1 /
Wes. table touchant les etudes, qu’il adreffa à tous les
Aidî'.p?'’*'7*6' prélats.de France, d’Angleterre , d’EcofTe, de Galles,
d’Efpagne ôi de Hongrie, ôi où il difoit : Nous
L i v r e q u a t r e - v i n g t - t r o i s i e ’m e . 4 8 9
apprenons avec douleur que tous les clercs quittant ’i
la philofophie, pour ne point parler maintenant de A n . 1 Z J 4 .
la théologie, s’appliquent à l’étude des loix feCu-
lieres, ôi ce qui ett plus condamnable, dans la plû-
part des païs les prélats ne prennent plus pour les
bénéfices & les dignitez ecclefiaftiques que despro-
feffeurs de droit ou des avocats ; qu’on devroitplû-
tôt en éloigner, s’ils n’étoient recommandables d’ailleurs.
Ainfi ceux qui étudient la philofophie de-,
meurent dans la mifere, manquant de fubfiftance
ôi fi mal vêtus qu’ils n’ofent fe montrer : tandis
que les avocats marchent avec pompe fur des chevaux
bien enharnachez,vêtusdefoye,brillansd’or,
d’argent ôi de pierreries, attirant l ’indignation des
laïques ; non feulement contr’e u x , mais contre
toute l’églife.
Voulant donc réprimer leur infolence ôi relever
l ’étude de la théologie, ou du moins de la philofophie
, qui bien que fans pieté conduit à la fcience
ôi détourne de l’avarice : nous ordonnons qu’à l’a-
Venir aucun profeifeur de lo ix , ni aucun avocat
quelque diitingué qu’il foit dans fa profeifion, ne
foit promuauxdignitez,ou aux bénéfices ecclefiaftiq
ue s , s’il n’eft inftruit des arts libéraux & re com-
mandable par fes moeurs. Si quelque prélat entreprend
de violer cette conftitution,la provifion fera
nulle , ôi il fera privé pour cette fois du pouvoir
de conférer. En cas de récidive, il pourra craindre
de perdre fa prélature. Et parce que dans les mêmes
roïaumes les caufes de laïques font décidées
par leurs coûtumes ôi non par les loix impériales -,
ôc que d’ailleurs les caufes ecclefiaftiques peuvent
S f f iij