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A n . 1240. tranfporter , ni efcorte pour les garantir des gens de
l’empereur qui gardoient tous les paifagespar terre 8c
par mer. C ’eft pourquoi pluiieurs s’en revinrent : fça-
voir l ’archevêque de T o u r s , celui de Bourges, l’évê-
que de Chartres & grand nombre de députez: les autres
plus hardis s’embarquerent.
En Angleterre Gautier deChanteloup évêque de
Vorcheftre tint fon fynotl^diocefain le lendemain
de la faint Jacques, c’eft-à-dire, levingt-f ixiéme de
Juillet 1240. où il publia des conftitutions contenant
quelques articles remarquables. En défendant aux
laïques defe tenir dans le choeur des églifes, on excepte
les patrons 8c les perfonnes relevées. On ordonne
de baptifer fous condition en cas de doute , mais
toujours avec les trois immerfions ; 8c qu’il y ait au
moins deux parrains pour les garçons 8c deux marraines
pour les filles. Les parrains préfenteront leurs en-
fans à l ’évêque pour être confirmez l’an de leur naif-
fance, fous peine d’être fufpendusde l’entrée de l ’é-
v.Marteme de glife. On n’attendoit donc pas encore l’âge deraifon,
mais on gardoit l’ancien ulage de confirmer le plùe.
iz. £ôc qu’il fe pouvoit après le baptême. Défenfe de dire
la Meife qu’après avoir dit prime. Les fiançailles ne
fe feront qu’à jeu n , ôc on n’obfervera pour les mariait
h ij g es> m lesjours nilesmois. Siquelqu’un veutfecon-
{.i6. fefler à un autre qu’à fon propre prêtre, il lui en demandera
la permiifion, qui étant demandée modef-
tementne fera pas refufée.
Défenie aux clercs de porter des armes, fi ce n’eft
pour la neceflité de fe défendre.Je ne vois pas que cet-
«.ij. te exception fùtadmifedans la bonne antiquité. Dee.
15. fenfe aux archidiacres de rien exiger dans leurs vifites.
ü -
XLII.
Synode de
Vorcheftre*
to. x i .
3 7 1 .
Ct 1»
c. y.
V. 6,
Ni de recevoir de l’argent pour diflimuler les crimes A n . 11 4°
ouadoucirles peines. Défenfe aux prêtres de celebrer e' ie'
deux meifes en un jour, finon à N o ë l , à Pâque, ou
pour un enterrement, ou pour une grande neceflité. e
On le pouvoit donc encore en ce cas.. Défenfe aux
curez d’obliger leurs paroiifiens d’aller à l’oifrande
quand ils communient, par où ils femblenr rendre
la communion venale. Défenfe aux clercs de tenir *
cabaret. On ne donnera à leurs concubines publiques e‘ 54‘
ni pain béni t , ni eau benite , ni la paix à baifer. Les c
bcnéficiersqui par mépris négligent de fe faire promouvoir
aux ordres convenables, feront privez des
fruits jufquesà c eq u ’ils le falfent. Il femble qu’ il falloir
plutôt les déclarer indignes des ordres ôc des bénéfices
vacans. Défenie à aucun Chrétien d’exercer
l ’ufure fous le nom d’un Jui f à qui il confie ion argent.
x i v
Saint Edmond archevêque de Cantorberi étoit fen- Fin de faint
fiblement touché des maux dont il voïoit l’églife cantorberf.'
d’Angleterre affligée de jour en jour. Sa condefcen- P'"V*
dance pour confentir à la levée des deniers demandée suf.n. ,7.
parle papen’avoit produit aucun bon effet : au contraire
l’églife n’en étoit que plus opprimée 8c dépouillée
de fes libertez 8c de fes biens temporels. Il fit des
reproches au roi d’avoir permis cette levée, 8c n’en
reçut pour réponfe que des remifes. Le faint prélat
accablé de douleur ôc trouvant la vie à charge fe condamna
à un exil volontaire 8c paifa en France, où
aïant retranché fon train , il fe retira dans l’abbaye
de Pontigni à l’exemple de faint Thomas fon prede-
celfeur.
Il y fut reçu avec un grand refpeét, 8c s’y étant
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