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■ >!Ir.3'4- du pape la promotion de Jean le Blond : ce qui fit dire
au pape qu’il fupplioitl’ép é e à lama in, ôc le rendit
iufpedt de brigue 5c de fimonie. De plus il avoir con-
feffé étant à R om e , qu'il poffedoit fans difpenfe deux
bénéfices à charge d’ames contre la difpohtion du
concile de Latran : il eft vrai qu’on difoit pour fa dé-
fenfe qu’il les pofledoit avant le concile. Ces trois
élections aïant donc été caffées, le pape voulut finir
la longue vacance du fiege de Cantorberi, qui duroit
depuis plus de deux ans ; & accorda aux moines qui
étoient venus avec le Blond, la faculté d’élire pour ar-
chevêquele doétëur Edmond chanoine 8c treforier de
Sariiberi; ôc lui envoïamême le palium, afin qu’il
entrât plutôt en exercice de fes fonéfcions. Mais les
moines réfolurent de ne le recevoir ni lui ni autre,
que du contentement de leur communauté.
vit» *». s»*. Edmond étoit né à Abindon ou Abington près d’Ox-
16. Nowmb. forci ; fon pere étoit un marchand nommé Edouard
Riche,fa mere fenommoit Mabilc,l’un & l’autre très-
vertueux. Edouard fe retira du contentement de fa
femme dans le monaftere d’Evesham, ôc elle prit foin
de l’éducation de leurs enfans dont Edmond étoit l’aîné.
Elle l’accoutuma dès l’enfance à jeûner au pain 8c â
l ’eau les vendredis, 8c l ’envo'ia étudier à Paris, elle lui
donnadeux cilices, pour en ufer deux ou trois fois la
femaine:elle lui recommanda auifi de dire le pfeautier
tout entier les dimanches & les fêtes avant que de
c.6. manger. Par le confeil d’un prêtre il fit voeu de v i r g i nité
devant une image de la-fainte Vierge & l’obfer-
va fidelement. Aïant réfolu de mettre fes foeurs en
religion, il s’adreffaà un monaftere,où on réfuta de
»•7- les recevoir , finon pour une certaine fomme d’ar-
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gent. Il fe retira, craignant qu’il n’y eût de la fimonie
I & recommanda l’affaire àDieu: puis aïant appris qu’il.
I y avoir un pauvre monaftere ouïes religieufes gar -
I doient une obfervance très-exaéfce , il alla trouver la
[ prieure qui le p révint Scie nommant par fon nom,lui
I ait : N.e foïez point en peine de vos foeurs, Dieu m’a
I révélé ce que vous voulez : i l elles veulent venir i
I nous, nous ne les.réfuterons poinr..Ce qui fut cxecu- I
I té : ôc.Edmond aïant réglé fes affaires domeftiques re-
I vint avec Robert fon frere étudier â Paris,
Etant fait maître èsarts, c ’eft.-à-dir.e,,felonIëffï-
I lie du tems, profeffeur en humanitez Sc en philo-
I fophie, il entendoit tous les jours la meffe, Sc difoit
I l’office canonial., contre la coûtante des profeffeu.rs ;
& il perfuada à fes difcipiesd’entendrela meffe avec
j lui. Après qu’il eût enfeigné fix ans les arts libéraux
J comme il enfeignoit la gçometrie, fa mere l’avertit
I en fonge de s’appliquer à la théologie ;.8c alors non
I content d’entendre la meffe,il aflîftoic toutes les nuits
I à matines dans legl i fe de S. Me r r i , près de laquelle
■ il logeoit. En peu d’années il fit un. tel progrez dans
■ la t’neologie qu’il fut paffé dodeur , 8c commença à p p
■ enfeigner ôc à prêcher: & il faifoit l’ùne ôc l ’autre
■jfonétion avec tant de zele que plufieurs de fes difeiples
embrafferent la vie monaftique. Etant ordonné
prêtre il augmenta fes aufteritez 8c fes prières : ne
mangeant qu’une fois le jo u r ,. ajoûcant au grand
■ office celui de la Vierge & celui des morts. Quoi-
■ qu on lui offrît plufieurs bénéfices, il n’en voulut ja-
■ mais avoir qu’un feul , encore à la charge de refid er„
■ Enfin pour fe décharger des leçons 8c s’appliquer pl us .
■ librement à la prédication ,..il accepta la dignité.d.e..-