
4 ? 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
“ " neveu",c’eft-à-direregent du roïaume,par la ceifion
A n . du marquis Berthold : mais voïant beaucoup de difpofition
dans une grande partie de la Poüdle & de la
Sicile à Te foumettre au pape,il crut plus avantageux
pour lui de le faire entrer dans le roïaume de bonne
grâce , que d’attendre qu’il y entrât par force.
f-n°- Il fit donc fçavoir au pape qu’il étoit prêt à l’y rec
e v o ir ; & le pape lui accorda une bulle dattéed’A-
nagni le vingt-feptiémé de Septembre,par laquelle
7 7 1 . il lereçoit en fes bonnes grâces &c confirme les concédions
que l’empereur Frédéric fon pere lui avoit
Rain. ». 5 7 . faites de la principauté de Tarente èc des comtez
de Gravine & deTricarique. Il le fit même fon vî-
caire ou lieutenant dans une grande partie du roïaume,
Le pape y entra donc, & M-ainfroi vint au-devant
de lui jufqu’à Ceperano & tint la bride de fon
cheval jufqu’au pont du Gariglian. Le pape s’arrêta
à Capouë , où il étoit dès le vingtième d’O éto -
bre & y fejourna quelque temps : puis il paffa à Na-
*.î5.î4. ples & y étoit le troifiéme de Novembre.
mimÊ C e fu t là qu’il donna une bullefameufe pourref-
D i f r e r e n d e n t r e • 1 1 • 1 1 1 • 1
l u n i v e r f i t é & E s traindreles privilèges des religieux mandians:mais
il faut en expliquer l’occafion. Dès l’an i z j i . les do-
¿teurs en théologie qui regentoient alors à Paris firent
un ftatut portant qu’à l’avenir aucun religieux
Dubau*f. ¿45. n’aïant pas de college,ne feroit admisà. leurfocieté :
&pour empêcher la multitude de doéteurs déffenduë
par l’écriture , ils ordonnent que chaque college de
juc. vi . î . religieux fe contentera d’un doéfeurregent & d’une
feule école j & avant que d’enfeigner de fon c h e f ,
il aura été éprouvé,ajoutent-ils,enfeignant comme
bachelier fous un autre doéteur. T o u t bachelier li-
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centié fera exclus de la compagnie des do&eurs s’il
ne fe foûmet à cette ordonnance. Elle eft datée du
moisdeFévrier i z j i . c’eft-à-dire izy i.av an tPâque.
On appelle ici collèges les maifons où les religieux
vivoienten communauté,comme les Jacobins, les
Cordeliers & depuis peu les Bernardins.
L’année fuivante izjj.'p en dantle carême quatre
écoliers&unferviteur laïque furent attaquez de nuit
par le guet : un des écoliers fut tué, les autres bleifez
ûutrageufement mis en prifon & dépoüillez : toutefois
à la requifition de l’.univerfité ils furent relâchez
le lendemain demi morts. L’uni verfité en aïant
plufieurs fois demandé juftice , ceifa pendant un
mois & plus fes leçons fans la pouvoir obtenir ; &
s’obligea par ferment à en pourfuivre la réparation:
excepté trois doéteurs réguliers, deux Jacobins & un
Cordelier, qui refuferent de prêter ce ferment. C e pendant
l’univerfité voulant pourvoir à fa iureté ,-
fit un fta tu t, portant qu’à l’avenir aucun ne feroit
reçu maître ou doéteur en quelque faculté que ce
fut,qu’il n’eût juré en pleine ailemblée, ou du moins
devant trois doéteurs d’obferverlesftatuts de l’univerfité.
De plus que s’il arrivoit ceifation de leçons
pour quelque caufe femblable à celle qui les fai-
foit ceifer alors, quiconque oferoit commencer ou
reprendre fes leçons, feroit exclus à jamais du corps
de l ’univerfité. Ce règlement fut fait au mois d'A-
vril. Enfin Alfonfe comte de Poitiers regent en
l’abfence du roi fon frere fit faire juftice de ceux qui
avoient maltraité les écoliers : deux furent traînez
par les ruës & pendus, les autres bannis.
L ’affaire eft reprife de plus loin &i expliquée plus au
T t t ij