
A n . 1 1 3 4 -
2.0. Janv.
Sup. / .xxv i . n»
x i . Conc. Eph»
par» 3 ■ c» 34. to,
3. conc. p, 1104.
A .
Ibid» p. IV . A .
2.0. Janv•
Sup. lÎV»XYIII.
n. 6.
68 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
Je vous prie de m’excufer pounaujourd’hui : je fuis fatigué
& malade : demain, s’il plaît à Dieu , j e me porterai
mieux , & je vous montrerai ce que j'ai promis;
Ils fe féparerent ainfi.
Le vendredi vingt ième Janvier après avoir célébré
lamelle & le reftede l'office, les nonces vinrent à la
conférence, & commencèrent par prier le patriarche
d’acquiter fa promefle.il ordonna à un de fes favans
de lire la lettre de S. Cyri lle à Jean d'Antioche après
leur réconciliat ion,qui commence: Que les cieux fe
réjoüiiTent. On y lut ces paroles : Nous parlerons de
l ’incarnation du Fils de Dieu fans rien ajouter du tout
à l ’expofitionde foi faite à Nicé e. Il eftdit i c i , dit le
leéteur, qu’il ne faut rien ajoûter à la foi de Nic é e : '
pourquoi donc y avez-vous ajouté? Les nonces répondirent
: S. Cyrille ne dit pas ici que perfonne ne
doit ajoûter : mais qu’il n’ajoutera rien. Aini î le
patriarche ne s’eit pas acquitté de fa promefle. Les
Grecs voulant prouver ce qu’ils avoient avancé, lurent
dans la fuite de la lettre: Nous ne permettons à
perfonne d’ébranler en aucune maniéré le fymbole
de Nic é e , ni d’y changer une parole. Les nonces repondirent
: Nous ne changeons rien au fymbole 5c
ne difons rien de contraire : mais S. Cyrille ne défend
pas d’y ajoûter. Les Grecs leur demandèrent : Ave z -
vous ajoûté quelque chofe à ce fymbole? Les nonces
répondirent : Qu ’on lelife & vous le faurez. On lut
le fymbole de C. P. Sc les nonces voulant tirer de la
bouche des Grecs la raifon de notre addition, dirent:
Le fymbole deNicée avoit été fait devant; &
vous dites qu’il n’y faut rien ajoûter, 5c que S. C y r i l le
a défendu d’y rien changer : nous voulons donc
L i v r e L X X X . 6p
entendre ce premier fymbole. Les Grecs refifterent
tant qu’ils purent, mais enfin on lut le fymbole de
Nicée tout au long , puis celui de C. P.
Alors les nonces.dirent ! S’il eft v ra i , comme vous
foûtenez , que vos faints ont défendu de rien ajoûter
au fymbole de Nicée : qui eft-ce qui a ofé ajoûter ce
que le fymbole de C. P. contient de plus ? Les Grecs
craignant de répondre à cette queft ion, s’éfïorçoienc
de détourner ailleurs la difpute : mais les nonces les
preflerent d’autant plus vivement. Enfin après plu-
fieurs confultations 5c plufieurs fuites, ils répondirent:
ce n’eftpas une addition , c’eft une explication
de la Vérité. Les nonces demandèrent il cette explication
faifoit que le fécond fymbole fût un autre que
le premier. Les Grecs répondirent que non , 8c que
cette explication ne faifoit ni addition, ni changement.
Ainfi les nonces tirèrent d’eux ce qu’ils préten-
doient ; pouvant dire de même que le Filioque n’eft ni
une addition aufymbole ni un changement,8t n’aïant
autre chofe à prouver, finon qu’il eft vrai au fond que
le S. Efprit procédé du Fils. Les Grecs continuèrent de
leur demander ce qu’ils avoient ajoûté au fymbole?-
Les nonces auroient pû répondre qu’ils n'avoient
rien ajoûté, fuivant l’explication que les Grecs leur
avoient donnée eux-mêmes:toutefois pour plus grande
fûreté, ils leur firent cette queftion : Nous eft-il
permis de croire ce qui eft de neceffité de foi ? Les
Grecs répondirent: Oüi .Et ce qu’il nous eft permis-
de croire, nous eft-il permis de l’écrire, de le chanter,
de le prêcher ? Ils en convinrent. O r , ajoûterent les
nonces, c’eft une vérité de foi que le S. Efprit procédé
du Fils. Prouvez-le , dirent les Grecs. Vos SS. le:
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An. i t y i .
2.C- Jmv.-