
A n . i 1 3 3.
XXV.
•Ordonnance
contre les A lbigeois.
GuiU. de Yod.
Jt4ur. * .4 1 .4 1 .
¿Iberic. p. 541.
56 H i s t o i r e E c c l e s i a ' s t i q j j e.
plufieurs princesfeculiersfe trouvèrent à ce concile:
ceux qui étoient fufpeèfcs d’herefie y furent abfous ,
& les meurtriers du docteur Conrad envoïez au pape
pour obtenir l’abfolution. Le pape Grégoire trouv
a fort mauvais que l'on eût ainfi décidé fans le con -
fulte r une caufe de f o i , & renvoïé abfous des gens
pourfuivîs comme hérétiques en vertu de fon mandement.
Il diifimula lo n g - tem s , mais enfin il écriv
it à.l’a rchevêquéde Salfbourg, à l’évêque d’Hildcs-
heim & à l'abbé de Buch ordre de Cifteaux une lettre
datée de Peroùfe le dernier de Juillet 1233. par
laquelle il leur ordonne de procéder contre les prétendus
h érétiques fuivant l’infiruétion qu’il leur prei-
crit ; &: en même tems il leur envoie la penitence
q u 'il a impofée aux meurtriers de Conrad. Sçavoir
d’aller au premier paflage fervir à la terre fa in te , &c
cependant fe faire fuftige r dans les églifes du pais où
ils ont commis le crime.
O n pourfuiyoit auffi a ve c vigueur les hérétiques en
Languedoc , quoique la guerre y fût finie. Foulques
évêque deTouloufe mourut le jour de N o ë l i xj i . 8c
fut enterré à l'abbaye de Grand -S e lv e , dont il avoic
été moine. Peu de jours après le chapitre de Tou-,
lou fe é lu t pour lui fuceeder frere Raimond prov inc
ia l des freres Prêcheurs en Provence , & l’eleèlion
fu t approuvée par Gautier évêque de T ourn ai légaç
du pape. L’évêque Raimond fut facré le quatrième
dimanche de carême v in gt-un ième de Mars 12,31. Sfi.
il continua de pourfuivre viv em ent les hérétiques ,
comme ayoit fa it fon prédeceifeur. Le comte Rair-i
m on d l’aidoit quelquefois,& quelque foisauififerelâ*
choit dans cette pourfuite» Ç ’eft pourquoi le lcgac
prenant
L i v r e L X X X . 57 *
prenant avec lui l ’archevêque de Narbonne & quel- A n. 1233.
ques-uns de fes fuffragans, v in tàMe lu n ,o ù le comte
mandé par le roi fe trouva auffi. t n cette aflémblée le
légat fe plaignit au comte en préfence du roi qu'il
n’avoit pas obfervé comme il d e v o i t , plufieurs articles
de la paix faite à Paris en 1229. & enfin il fut réglé
que le comte repareroitle tout, de l ’avis de l ’é v ê que
de Touloufe ôcd’un chevalier que le roi envoie-
roit avec l’évêque pour cet effet. Ce fut Gilles de Fla-
j a c , qui étant arrivé à Touloufe , le v ê q u e ju i communiqua
les àrticles qu’il avoir dreflez ; & après qu’ils
eurent été expliquez au comte , il en forma fes fta-
tut s, qui contiennent en fubitance.
Tousnos barons, chevaliers, baillifs , & autres nos
vaifaux, feront toute diligence pour rechercher, nren- 44,‘,
d o * 1 1 / , V 1 . /» J f Catel. comtes.
re & punir les heretiques. On informera inceflam- »+•
ment contre les meurtriers de. ceux qui recherchent
les hérétiques, & contre leurs complices ; & on en fera
bonne juftice. Les villes oii villages où on aura trouvé
des hérétiques paieront un marc d’argent pour
chacun, aceuxqui les auront pris. On abbattra toutes
les^ maifons, où depuis la paix de Paris on aura
trouvé un hérétique v i f ou m or t , ou dans lefquelles
il aura prêché ; & les biens de ceux qui y demeurent
feront confifquez. On bouchera les cavernes fortifiées
& les autres lieux fufpeèts. Tous les biens de ceux qui
fe feront faits heretiques feront confifquez, fans qu’il
en puifle rien palier à leurs héritiers. On punira auffi
de confifeation de biens ceux qui empêcheront la capture
des hérét iques, qui ne l'aideront pas le pouvant
fa ire , ou favoriferont leur évafion.
Quiconque fera fufjaeét d’hérefie fera profeffion
, Tome X F U . jq