
A n . iz y i. tion eft d’autant plus importante que Hugues de
S. Cher & Henri de Sufe furent deux des plus fameux
doéteurs de leur fiecle , Hugues pour l’explication
de lecriture fa in te , ôc Henri pour le
droit canonique.
x x v i i j . La reine Blanche fachant que le pape fe difpo-
tion.pape <ÎUltte foit à quitter Lion pour retourner en Italie , lui
4p. Rai»,«. >s. envoïa offrir fon roïaume & tout ce qui dépendoit
d’e l le , & témoigner le defir qu'elle avoit de l’aller
vifiter ayant font départ. Il l ’en remercia très-af-
fe<ftueufemcnt,mais il la pria de n’en point prendre
la peine, attendu fa mauvaife fan té , & de fa
part qu’il étoit preffé de partir. La lettre eft du
»• 15- dix-huitiéme de Mars. Enfuite il s’exeufa de même
envers le roi d’Angleterre qui vouloit auflï le
». ij. venir voir : mais il lui refufa une décime qu'il de*
mandoit fur les biens ecclefiaftiques d’Ecoffe : étant
inoüi de l’accorder à un prince dans le roïaume
d’un autre.
Le pape acheva de paffer le carême à L io n , où
le jour du jeudi-faint treizième d’Avril en prefence
de pluiieurs évêques, il réitéra l’excommunica-
umh. î»r. tion contre la mémoire de Frideric & contre Con-
t lIZ' rad fon fils : comme s’étant approprié fans le
confentement de l ’égliie Romaine l’empire & le
j/ir».»»».ïjjî. roïaume de Sicile. En même temps il confirma
l ’éleétion de Guillaume d’Hollandc pour roi des
Romains. Le dix-neuviéme du même mois qui
sup. iiv . iT x x n . ¿toit l e mercredi de la femaine de Pâques, le pa-
* M , pe partit de Lion après y avoir demeuré fix ans
Matth. Par. p. l r , - i , 1- . J / 1 1 r
0S7- 7»®« & quatre mois. Il etoit accompagne de pluiieurs
cardinaux,
L i v r e q u a t r e -v i n g t - t r o i s i e ’m e . 4 4 5
cardinaux, de quantité de nobleffe & de Philippe
de Savoye élû archevêque de Lion à la tête
d’une nombreufe efcorte de gens armez, pour le
oarantir des infultes du parti de Frideric. Après
avoir évité pluiieurs périls il arriva à Genes fa patrie
: où tous les grands de Lombardie qui fui-f
voient fon parti vinrent lui faire la reverence 5 il y
féjourna jufqu’au vingt-deuxième de Juin.
La France étoit cependant agitée d’un terrible
mouvement. Il y avoit un Hongrois nomme Jacob
âgé d’environ foixante ans, qui dans fa jeu-
neffe quarante ans auparavant avoit excité la croi-
fade d’en fans, dont j’ai parlé en fon liçu. Il étoit
apoftat de l ’ordre de C ifte au x , & favoit pluiieurs
langues, entre autres le Latin, le François &
l ’Alleman. Sur la nouvelle de la prife de S. Louis
il fe mit à faire le prophète, difant qu’il avoit
vûd es anges, & que la .Vierge même lui avoit
apparu & lui avoit commandé de prêcher la croi-
fade : mais feulement aux bergers & aux gens du
petit peuple, parce que Dieu rejettant l’orgueil
de la nobleffe avoit refervé aux petits & aux Amples
la délivrance du roi & de la terre fainte. Il te-
noit une main toujours fermée, difant qu il y gar-
doit l’ordre par écrit qu’il avoit réçû de la Vierge.
Il attira premièrement des bergers &c des laboureurs.,
qui laiffant leurs troupeaux & leurs charries
, le.fuivoient à grandes troupes ; fans fe mettre
en peine de leur fubfiftance, dont en effet ils
ne manquoient point. Et le peuple difojt que lés
yiyres multipÜoient entre leurs mains. Jacob leur
Tome X V I I . N n n
A N. i z j i .
Mon. Vaduan. p.
591-
Rainald. n. ; o.
XXIX.
Mouvement des
Paftourcaux en
France.
M atth. Parijl
p. 710.
Sup. l l V . L X X V I l .
n , 1 4 .