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116 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
moi , qu’il renonce à foi-même, qu’il prenne fa croix
Sc me fuive ; Sc dit que ceux qui ne travaillent pas de
toutes leurs forces à retirer fon héritage delapui f -
fancedes infidèles feront coupables de trahifon envers
lui. il conclud en difant , que par le confeil des.
cardinaux il a donné les ordres pour avoir des troupes
qui foûtiennent cette guerre au moins pendant
dix ans , entretenuës par les aumônes des fideles ; Sc
il compare ces aumônes aux colleôtes que S. Paul
faifoit pour les pauvres de Jerufalem. C ’eft pourquoi
il ordonne que tousles fideles de l’un Sc de l’autre
fexc de quelque condition qu’ils foient contribuent
par femaine au moins un denier chacun , pour être
emploïé aux frais de cette guerre, par les mains de
ceux qui feront choifis pour cet effet. Ainfi tout ce
difcours fi pathétique aboutit à une levée de deniers.
La lettre eil datée de Peroufe le vingt-huit ième de
Juin 1135. _
La prédication de cette croifade fe faifoit prin-
cipalementpar lesfreres Prefcheurs Sc lesfreres Mi neurs,
8c il eil vrai-femblablequedansleursfermons*
ils emploïoient les mêmes motifs 8c les mêmes auto-
ritez que le pape dans fes bulles. Ils avoicnt le pouvoir
non feulement de donner la croix, mais de commuer
le voeu en aumône pecuniaire ; Sc d’accorder des indulgences
de plufieurs jours àceux quientendroient
leurs fermons. Ornonobilant l’humilité de leur pro-
feffion , pourfoûtenir la dignité de millionnaires du
p a p e , ils fefaifoient recevoir folemnellement dans
les monafteres 8c dans les villes. Il falloir venir au
devant d’eux en proceffion avec le bannières, le luminaire
8c les plus beaux ornemens. En peu de tems
‘ L i v r e L X X X . 117---------------
lesagensdu pape amafferenc à l’occafion de la croi- A n. 123 5.
fade de grandes fommes d’argent, dont o n n e v o y o i t
point l’emploi, ce qui refroidit beaucoup là dévotion
du peuple pour cette entreprife. C ’eft ce que Ma t thieu
lîtion.
to. xi. p» 407«
Spond.contin,
i x i ] . n% z.
Paris témoigne de l 'Angleter re, par où l’on
peut juger des autres païs.
Les freres Prefcheurs étoient chargez en même Co^{edc
tems de l’inquifition contre les heretiques en Lan- Narbone.inquî-
guedoc 8c dans les provinces voi f ine s , avec ordre
aux évêques de les aider de leurs confeils , comme ils
firent. Car les trois archevêques Pierre de Narbone,
Jean d’Arles 8c Raimondd’Aix avec plufieurs autres
prélats étant affemblez en concile à Narbone l’an
1235.0c confultez par ces religieux fur divers doutes,
leur envoyèrent un grand règlement de ving t -neuf
articles, dont voici la fubftance. Telle eil la peni-
tcnce que nous vous confeillons d’impofer aux heretiques
8c à leurs fauteurs, que vous aurez exemptez
d e la p r i fo n , pour être venus d’eux-mêmes dans le
tems marqué , 5c vous avoir déclaré la v é r i té , tant
contre eux que contre les autres. Ils viendront à l’é-
glife tous les dimanches portant des croix fur leurs
habits, & fe prefenteront au curé entre l’épître 8c
l’évangi le, tenant à la main des verges dont ils recevront
la difeipline; 8c en feront de même dans toutes
les procédions. Les premiers dimanches du mois ils
vifiterontles verges à la main toutes les maifons de
la ville ou ils ont autrefois vu des heretiques. ils affilieront
tous les dimanches àlamef fe , aux vêpres Si
au fermon. ils porteront les armes à leurs dépens pour
la défenfe de la foi Sc de l’égli fe, contre les Sarraiîns
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