
8-4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ;
AN. 12.34* trente articles à propofer contre vous, & vous voulez
être expediez en un moment. Puis il ajouta : Que
vos freres viennent s’ils veulent , & on difputera. Les
nonces raporterent le tout à l’empereur, croïant qu’il
obligerait les prélats Grecs à tenir leur parole ; mais
il commença à les exeufer de n’être pas aftemblez1,,
difant que quelques-uns venoient de loin, St que le
patriarche d’Antioche n’étoit pas encore arrivé. De-
plus. aj,oûca-t-il,. nous fomrnex dans un tems de dévotion
8t de penitence; &. vous ne devez pas vous
étonner s’ils ont répugnance d’aflifter ces jours-ci à.
une difpute. Je vous prie d’attendre jufques après la
fête, les prélats 8t les patriarches s’affembleront cependant
, ôc ils vous répondront Le lundi de Pâques..
Les nonces lui accordèrent ce délai,
xxxvi. Le vingt-quatrième d’Avril qui étoit Le Lundi de
myïphî«.de: Pâques, les prélats s’aiTemblerent après le drné au logis
du patriarche ; on envoïa quérir les- nonces, 8c il
leur dit Nous avons eu une conférence à Nicée fur
le S. Efprit, mais alors j ’étois feul,. les prélats qui font
maintenant prefens , feraient bien-aifes d’entendre
comment fut traitée cette queftion.Les nonces virent
par ce difeours qd’il vouloir éviter La queftion des
azymes 8e les ramener à celle du feint Efprit. C ’eft:
pourquoi ils commencèrent à expofer l.efujet de leur
yoïage 1aconférence faite à Nicée, lapromeffe du
patriarche de Leur envoïer verslami-Mars faréponfe
fur lç Sacrement de l’autel;. 8c combien.de fois il avoie
changé les conditions dont il étoit convenu avec eux.
Puis ils ajoutèrent : Nous, avons bien voulu néanmoins
paraître devant vous, fans y être obligez par
aucune prqmeIfe de.notre pa r t , ni par l’ordre de nos.
L . T » * i x x x . «S
fuperieurs, mais de bonne volonté 8c pari amour de
la paix 8c de l’union , fondez fur la pramefle du pa- l4.
triarche qui nous renvoieroit contens a celui qui
nousa envoïez. C ’eft l’efperance d’un fi grand bien Se
la charité fraternelle qui nous ont fait méprifer les périls
de la me r , la fatigue ôc l’ennui d’un longvoia ge ,
avec la perte du tems pour vous fatisfaire* Nous fom-
mes donc venus pour entendre votre reponfe..
Sur quelle queftion, dirent les Grecs?. Sur la quest
io n , reprirent les nonces, fur laquelle le patriarche •
a promis de vous confulter. Les Grecs repondirent :.
Nous n’y étions pas, nous n avons pasoüi cette question.
Les nonces dirent : La vo ic i , nous vous la pro-
pofons encore Si nous pouvons confacrer le corps
de J. C . avec du pain azyme ou non. Les Grecs répondirent
: Il y avoir deux queftions entre-nous, iur la
Proccffion du S. Efprit 8e fur le corps de N. S.. Il faut:
donc premièrement traiter devant tout le concile la
queftion du S, Efpr i t , qui eft la première. Les non-
ces répliquèrent : Vous avez repondu a cette q u a tion
j ôc nous favons fort bien ce qui s eft pafte lur-
ce fujec, mais nous n’avons point encore, eu de re--
ponfe touchant te corps de J. C . e’eft pourquoi nous
la demandons maintenant au concile. Les Grecs ne.
cherchant qu’à fuir, répondirent :C e f e r a i t con-fon-
' dre l’ordre de la théologie de ne pas commencer par
la matière la plus relevée, ils repeterent plufteurs fois
cette raifon, que lesnoncesrejetterent;-& après qu on.
en eut difputé quelque tems, le patriarche dit :Puif-
que vous nous y contraignez:, nous écrirons- notre
ïéponfe à l’une Se à l’autre queftion St nous vous la,,
donnerons, Les nonces voiant quils ne cherchoiene.