
6 0 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
^ marcs d’a rg ent, & en fut blâmé par fes confrères J
l l ) 7 ' qUi l’accufoient d’avoir trahi par foibleffe la juftice
de fa caufe &: les droits de l’é g life , & donné un
mauvais exemple qui encourageoit les feigneurs à
de pareilles violences. Peu de tems après Boleilàs
aïant voulu dépoüiller fon frere du duché de Glo-
g a u , fon frere le p r i t , & en tira pour rançon les
deux mille marcs d’argent.
Les violences contre les évêques éroient fréquentes
en Dannemarc, comme il paroîr par un concile
dont les décrets furent confirmez par le pape A le xandre
, le troifiéme jour d ’O é lob re cette année
m.n. 1 ÎJ 7 . En vo ic i la préfacé. L ’églife de Danemarc eft
expofée à une fi rude perfecution des feigneurs ,
que quand les évêques veulent prendre fa défenfe,
il ne craignent pas de leur faire des menaces info -
len re s , même en prefence du roi : & elles ne fon t
pas à méprifor, vû que le clergé n’a aucun fe -
cours à attendre de la puiifance feculiere ; & l’o r -
guëil des feigneurs n’étant aucunement retenu par
la crainte du roi, peut les pouffer à faire tout le mal
qu’ils veulent. C ’eft pourquoi le concile a ordonné
ce qui fuit : Si un évêque eft pris ou mutilé de
quelque membre , ou fi on lui fait en fa perfonne
quelqu’autre injure atroce dans l’étendue du roïau-
me de Dannemarc par l’ordre ou le confentemenc
du r o i , ou de quelque noble demeurant dans le
roiaume ; enforte qu’il y ait préfomption probable
que c’eft de la vo lo n té du ro i: tout le roïaume
fera en interdit. Si la violence eft faite à un évêque
par une pe rfonne puiffante demeurant hors
du roïaume , & que l’on conjecture que ce foit
L i v r e q u a t r e - v i n g t - q u a t r i e ’m ë . 6 o j
p a r le confeil du roi & des feigneurs de Dannemarc ---------------'
le diocefe de le v êq u e fera dès-lors en interdit. Si ïx 57 *
le roi étant açMionefté ne fait juftice dans un mois,
le roïaume demeurera interdit jufques à ce que
l’évêquc ait fa tis faû io n . Nou s détendons à tout
prêtre ou chapelain de quelque n o b le , de faire
l ’office divin en fa prefence pendant l’interdit ,
fous peine d’excommunication. La patience eût
été peut-être un meilleur remede contre ces v io lences.
L ’affaire de l ’univerfité de Paris n ’étoit pas f i- x i t .
n ie , & les dodteurs ne pouvant fe refoudre à rece- vcfraé.'tedcI'uni'
vo ir les religieux mandians, menaçoient toûjours
de transférer ailleurs leurs écoles. Pour les appaifer
le pape Alexandre leur écrivit dès la fin de l’année
précédente une bulle qui commence : Parifinus L
peritia, où il s’étend fur les loiianges de l'école de Vading. ujo.
Paris : qui eft , d i t - i l , la fource féconde d’où les 3S’
fciences fe répandent par toutes les nations. Il blâme
ceux qui y ont excité du trouble par jaloufie
contre les freres Prêcheurs & les M in eu r s , dont
il fait l’éloge de leur mandicité : d ifa n t , que fi on
les ob ligeo it au travail des m ains, on les feroit quitter
des occupations plus utiles a iu fa iu t des ames.
Il conclut en exhortant l’univerfité à ne point écouter
les ennemis de ces religieux , & à ne point pen-
fer à quitter une v i l le , où jufques alors leur école a
été fi floriffante. La bulle eft du quinzième de N o vembre
i z )6 . Le feptiéme de Janvier fu iv a n t , il DxhuUi.p.j^i
écrivit au chancelier de l’églife de Paris, de n’accor- e** *«*«/!.?.4«.
der à perfonne la licence pour enfeigner en aucune
fa cu lté , s’il ne p rom e tto itd ’ob ferve rla b u lleQuaji
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