
2.A. H i s t o i r e E c c l e s i a s t i qj u e .
res, prêtres, clercs, ou la ïqu e s , 6c qu’une certaine
quantité réglée par nous de c ie rg e s , de lampes &C
d’ornemens, ôc vous nous rendrez lesreftesdts cierges
, quand vous en mettrez de nouveaux. Vosprê-
tres ne diront leurs premières meiles que dans nos
églifes 5 Si vous nous referverez les offrandes des
nielles que vous dites cous les jours chez vous : nous
prétendons même que vous nous rendiez tout ce
qu’on vous donne , loir enornemens d’aucel, foie en
livres eecléfiaftiques.
Les prélats vouloient encoreobliger ces religieux
à venir à leurs fynodes , &c à le foûmettre à leurs ordonnances.
Ils menaçoient d aller tenir chez eux des
chapicres pour les corriger : ils exigeoient ferment
de fidélité de leurs miniftres ôc de leurs gardiens. Ils
leur ordon noient pour de legeres caules de venir
avec eux en proceflion tant dehors que dans les vi lles
; Ôc les menaçoient de les chaffer de leurs demeures,
s'ils n’obéïlfoient lut tous ces articles. Ils pro-
noncoient excommunication contre les bienfaiteurs
des freres, ôc contreceux qui lesrecevoient aux lieux
où ils étoient appeliez : car ils ne vouloient pas qu’ils
s’établiflent dans les grandes villes ôc les lieux confi-
derables. ils prétendoient exiger la dîme des fruits
de leurs jardins » ôc une taxe fur leurs maifons comme
fur celles des Juifs : difant que fi elles étoient occupées
par d’autres, il leur en reviendroit quelque
profir. Enfin ils vouloient leur donner des miniftres
ôc des gardiens à leur dilcretion.
Les freres Mendians aiant porté au pape leurs
plaintes contre ces vexations des prélats, obtinrent
deux bulles pour les réprimer^ l’une du vingt- unième,
J . I V R E L X X X . 13 I
l’autre du v ingt- troif iémed’Août 1131. Lapremiere 113r*
adreifée à tous les prélats en général : lafecondeaux
archevêques de Tours ôc de Roiien ôc à l’évêque de
Paris, grands proteiteurs de ces Religieux. Les freres
Mineurs s’étoient établis à Paris l’année précédente
1130. dans la place où ils font encore en la pa-
roiffe S. C o fme , appartenante al abbaïe S. Germain
des prez. La forme de la conceffion eft remarqua-
ble : car il eft dit que l’abbé ôc le couvent leuront
prêté cette place, ôc les maifons qui y étoient, pour y
demeurer comme des hôtes: enforte qu’ils ne pourront
avoir ni cloches, ni cimetiere, ni autel que porta
t i f , ni chapelle benitej ôc que là paroiffe de faint
Cofme y confervera tout fon droit. On voit ici l’ef-
prit de faint François , qui vouloir que fes difciples
n’euffent rien en propre , pas même leurs maifons : ôc
qu’ils n’y logeaflent que par emprunt.
Richard archeveque de Cantorberi vint en cour x-
de Rome vers le même tems , ôc propofa devant le c i^r cL v i l
pape plufieurs fujets de plaintes contre Henri III. roi b^ eCant01-
d’Angleterre. Premièrement qu’il negouvernoit fon Matth. Par. am*
étac que par les confeils de Hubert de Bourg fon grand {dit. 1684.
juf ticier , au mépris des autres feigneurs : que Hubert
avoit époufé la parente de fa premieFe femme , ôc
avoit ufurpé les droits de l’églife de Cantorberi : que
quelques évêques fes fuffragans négligeoient le foin
de leur troupeau pour prendre féance à l’Eehiquier,.
ou ils examinaient les affaires temporelles, même
aucriminel r quequelques ecclefiaftiques, même au-
deftbus des ordres fierez poilêdoient plufieurs bénéfices
à charge d’ames, ôc s'occupaient d'affaires tem-
jrorelLes à L’exemple des évêques-Le roi avoi t aulîï