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A n. ï 138. avec grand honneur & logé près de la ville a Ofnei
abbaïe de chanoines regulk-rs de l’ordre de faint Au-
miftin. Les écoliers lui envoïerent avant le dîner un
S B . A r I I . . . . . . . S . t . J Î A . U .
H l ,, réguliers Légat mlulcé a n
Oxford.
MMh. Tarif* pr 'qcnt h o n n i e pour fa table & vinrent après le dîner
ÎËW' l ’-î.îr pour le fa hier- Mais le portier Italien entrouvrant la
m vveftm. p. porte leur parla rudement Si leur refui a l’entrée, les
chargeant d’injures. Les écoliers forcèrent la porte &
entrèrent avec impetuofîté; & les Romains voulant
les repoufler, il ie forma un combat à Coups de poing
& de bâton» Le maîtred’hôtel étoit le frere du légat ,
qui lui avoir donné cette commiffion craignant d’etre
v. s. empoifonné, 84 les écoliers l’appelloient par dérifîon
juxta. 70. Nabuzardan du nom d’un maître d'hôtel de Nabu-
chodonofor. Etant dans lacuifinepour donner fesordres,
il vi t tm pauvre prêtre Hibernois à-la porte, où
il attendoit quelques r cites de la deiferte ; & le maître
d’hôtel en colere lui jet ta au vifage de l’eau bouillante
d’une chaudière»
Alors un clerc de la frontière de Galles, s’écria :
1 H Q u ’elle honte » pourquoi le fouffrons-nous ? Il banda
un arc qu il portoit; car le tumulte croif fant , quel-
ques.écoliers avoient pris les armes qu’ils trouvoient
fous leurs mains. Celui-ci donc tira une f lèche,Sten
perça au travers du corps le frere du légat qui tom-
b : mort. On fit un grand cri , l e légat effraïé fe fau-
va dans la tour de l’églife revêtu d’une chape decha-!
no ine , 84 ferma les portes fur lui -r mais la nuit aïant
féparé le Gombat, il monta un bon cheval & vint en
diligence trouver le roi fon proteéieur. Cependant les
écoliers en furie le cherchoient par tout en criant î
Où eft i l , cetufur ier, ce fimoniaque infatiable d’arg
e n t , quiféduit le ro i , qui enrichit des étrangers de
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nos dépouilles ?Ces cris qu’il entendoit en partant An. 1138.
hâterent fa courfe ; & la plupart des gens de fa fuite
demeurèrent cachez dans i’abbaïe. Le roi touché des
I plaintes du légat envoïa promptement à Oxford le
comte de Varenne avec main forte , pour délivrer les
Romains qui s’étoient cachez & prendre les écoliers,
dont trente furent emprifonnez dans un château voi-
I fin. Mais le légat aïant affemblé quelques é v êqu e s , m i t en interdit la ville d Oxford , fufpendit tous les I exercices de l’univerfité , & excommunia tous ceux
[ qui avoient pris part à cette violence : enfuite les
prifonniers furent-transferez à Londres , & dépoüil-
! lez de leurs biens.
Le légat voulant avoir fatisfaéfion de cette infulte
| convoqua l’archevêque d’Y o r c & tous les eveques
d’Angleterre pour s’affembler a Londres le dix-fep-
tiéme de Mai 1138. Les évêques confidererent attentivement
l’importance de conferver luniver fi te
d’Oxford, qui étoit en Angleterre comme une fécondé
églife ; & ils reprefenterent au légat que la querelle
avoit commencé par fes domeftiques , & qu’à la
fin les écoliers avoient ete les plus maltraitez.lls convinrent
toutefois de lui faire fatisfaélion, ôten effet
s’étant aifemhlez à S. Paul ils en v inrent a pied juf- .
ques au logis du légat à près d’un mille de diftance ;
& fe préfenterent devant lui fans manteaux j fans
ceintures 8c déchauifez, lui demandant humblement
pardon. Il le leur accorda, rétablit 1 univerfite a Oxford
dont il leva l’inte rdi t , &c leur donna des lettres
pour empêcher que cette accident ne leur attirai aucun
reproche d’infamie.
Le légat Otton ne réiiffit pas a 1 égard de la plu-
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