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Bullar. A lex. i y .
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Sup. liv . L X X X I .
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5 7<? H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
n’avoit point de réglé approuvée, le pape Grégoire
IX . en 1138. lui accorda de fe ranger ious cellede
faint Auguftin.
Ce furent donc ces cinq congrégations que le pape
Alexandre I V . entreprit de réiinir. Pour cet effet
il leur ordonna d’envoïer en fa prefence deuxfreres
de chacune de leurs maifons munis d’un plein pouvoir
, puis il leur donna pour commiffaire Richard
cardinal diacre du titre de faint Ange, quilesaffem-
bla à Rome en chapitre général, & de leur commun
confentement les réunit tous à une feule obfer-
vance fous unfuperieur général, dont ils laifferent
le choix au cardinal pour cette première fois. Ils demandèrent
detre confervez dans la pratique du
voeu qu’ils avoient fait d’une pauvreté abfoluë, renonçant
à la poffeflïon des biens immeubles ; mais
ils demandèrent auffi d’être déchargez de l’obligation
qu’on leur avoir impofée de porter des bâtons.
Le cardinal Richard leur accorda l’un & l’autre, &
fit l’union en unfeul ordre , fous le nomd’hermites
de faint Auguftin, leur donnant pour premier général
Lanfranc. Le pape confirma le tout par fa
bulle du neuvième d’Avril 12.56. & telle fut l’ori-
gine des religieux Auguftins mandians.
Mais les Guülelmites ne demeurèrent pas long-
temsen cette union. Ils fouffroient avec peine de
fe voir tirez de l’inftitut de faint Guillaume & de la
réglé de faint Benoît, que Grégoire IX . & Innocent
IV . leur avoient accordée; & ilsfirentfi bien
iolliciter Alexandre IV . qu’il leur permit de demeurer
comme ils étoient auparavant fous leur
général particulier,
Si-tôt
L i v r e q u a t r e -v i n g t -q u a t r i e ’m e . 57 7
Si-tôt que S. Bonaventure fut arrivé à Rome en -
qualité de général de fon ordre, les adverfaires de x x v n .6’
Jean de Parme l’exciterent à informer contre lui &
n 4 _ J • de Jean de Parme. contre fes compagnons, comme aiant de mauvais ^
fentimens fur la foi. On produifit plufieurs articles Vitaap. Bell•
extraits de leurs ouvrages ; mais après un ferieux
examen II ne s’y trouva rien par où la foi fût bief-
fée. On vint enfin au principal chef d’accufation ,
& on leùr demanda ce qu’ils penfoient de l’abbé
Joachin & de fa do&rine. Il demeurèrent aheurtez
à le loiier & à foûtenir , qu’il n’avoit rien enfei-
gné de mauvais touchant l’unité de l’effence divine
& la Trinité des perfonnes ; car c’eft dequoi il
s’agiffoit principalement : que fa doétrine etoit conforme
àcelle des peres &des conciles, & que celui
de Latran auroitpù fepaffer d’en faire une nouvelle
décifion. Des deux compagnons de Jean de Parme,
le plus dur éto'it Gérard & le plus ardent, foit
à objeéfer, foit à répondre : auffi étoit-il le plus fa- v
van t, &c avoir profeffé la théologie pendant quelques
années. Enfin les juges les voiant obftinez
dans leurs fentimens, les condamnèrent tous deux
à la prifon perpétuelle & ils s’y rendirent avec
jo ie , fe croïant perfécutez pour la vérité. Léonard
y mourut, Gérard en fut délivré par faint Bonaventure
dix huit ans après.
On vinf enfuite à Jean de Parme, & S. Bonaventure
nomma des juges pour lui faire fon procès dans
un petit monaftere de Tofeane. Le pape donna pour
commiffaire le cardinal Jean Caïetan des Urlins depuis
pape : on ne trouva l’accufé coupable, que de
trop d’attachement-à ladoétrine & â la perfonnede
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