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Jean de Parme
dcpofé.
Vadtng. i .
JiolL tc> 8. j-, 6j.
5 7 0 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
Guillaume de Rubruquis. Il y ajoûte quelques avis
au roi touchant l ’état de la Turquie, de la Grece
& de la Hongrie, & dit que fi le pape comme chef
des Chrétiens, vouloir envoïer aux Tartares un évêque
ou une autre perfonne qualifiée , avec le titre
d'ambaffadeur, il feroit beaucoup moins écouté
que de fimples religieux.
A la Purification de la Vierge , fécond jour de
Février 11y<>. les frétés Mineurs tinrent leur chapitre
général à Rome au convent d’A ra c e li, en
prefence du pape Alexandre IV . l ly a v o it de grandes
plaintes contre Jean de Parme, feptiéme général
de l’ordre. On l’accufoit de blâmer ceux qui
donnoient des explications à la réglé, 5c qui loüoient
les déclarations données par les papes ou par les
do&eurs ; car il s’en tenoit au feul teftament de
faint François, difant qu’il étoit très-clair , 5c qu’il
ne falloir point d’autre déclaration, i . Il vouloir
qu’on obfervât ce teftament comme étant la même
chofe que la réglé , & par confequent digne
d’un très-grand r e fp e é t , d’autant plus que faint
François l’avoit di&é après avoir recû les ftigrna-
tes. 3. Il d ifo it , comme s’il eût eu l’efprit de prophétie,
que l ’ordre fe diviferoit en d eu x , les fidèles
obfervateurs de la règle, 5c ceux qui iollici—
teroient des privilèges 5c des déclarations , &
qu’il viendroit enfin une congrégation de pauvres
qui obferveroient la réglé parfaitement. 4. Une
accufation plus importante, c’eft que fa foi n’étoit
pas pure, qu’il déferoit trop aux opinions de l’abbé
Joachim, 5c foûtenoit même fes écrits contre
Pierre Lombard, y. Enfin que deux de fes compa-
L i v r e q u a t r e - v i n g t - q u a t r i e ’m e 7 7 1
gnons Léonard 5c Gérard étoient défenfeurs outrez “ '
de l’abbé Joachim.
Le pape donevoïant les efpritséchauffez,& les
principaux perionnages de l’ordre , unis contre-le
général, fans qu’il fut poifible les ramener , convoqua
le chapitre , 5c avertit auparavant Jean de
Parme de cedcr fa fuperiorité, 5c de ne point fouf-
frir qu’on le continuât, quand même les éleétcurs
le voudroient. Le chapitre étant affemblé, Jean
allégua fon incapacité, les dégoûts qu’on lui don-
n o it , fon âge déjà avancé, 5c renonçaàfa dignité.
Pluficurs reclamerent, mais il infifta, demandant
fa décharge, 5c qu’on ne fongeât pas même à l’élire
de nouveau. Cependant commeilsnefavoient
pas ce qui s’étoit paffe encre le pape 5c lu i, ils s opi-
niâtrerent à le vouloir reprendre,jufques à ce que
le pape ordonna d’en élire un autre. On le pria de
nommer celui qu’il croïoit digne de lui fucceder :
il nomma frere Bonavcnture, qui enfeignoit alors
à Paris, ôc il fut élu tout d’une voix. Le chapitre
fin i, le pape ordonna aux freres de celebrer avec
office double le douzième d’Aoûc, la fête de fainte
Claire , qu’il avoit canonifée l’année precedente le
dix-neuviéme d’Odtobre. Le vingtième de Février ,l0s
î tyé. lepape à la follicication de quelques-uns des "2 .x.
adverfaires de Jean de Parme, confirma l’expli- 4.co»[t.y
cation de la réglé donnée par Innocent IV . ce qui
déplut non feulement à Jean de Parme , mais à
tous les freres zelez pour la pureté de l’obfervan-
ce.
Les adverfaires de Jean de Parme eurent encore
foin de fupprimer la legende de faint François que
C c c c ij