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io . Hovemb»
Apoc, 1 7 . 6.
Sup. h LXXYII.
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\ G i H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q j j e .
de la croix reprefentée dans le feau & S. Pierre à là.
gauche ; Si toutefois il n’y a poinc de difpute entre
ces faints qui font dans une égale gloire, quoique l’un
& l’autre eût fesraifons de préférence. Ainfi l’archevêque
de G antorberi, qui eil primat d'Angleterre,
& qui prefide à la plus ancienne églife fit même à
celle de Londres dédiée à faint Paul doit être misa
la droite. Ils continuèrent donc d’obferver cet ordre
de féance les jours fuivans.
Après que l’on eut fait filenee, le légat demeurant
affis, mais élevant fa voix commença ion fermon prenant
pour texte ces paroles de l’Apocalypfe : Au milieu
Si autour du trône étoient quatre animaux pleins
d’yeux devant Si derrière Si il dit que les prélats
étoient ces animaux myfterieux , qui devoient conduire
avec prudenceles affaires temporelles Si les fpi-
r ituel les,enior tequecequi fuit réponde à ce qui précédé.
Après le fermon il fit lire à haute voix Si diflinc-
tement lesdecretsdu concile, entre lefquels il y e n
avoi tun contre ceux qui poifedoient plufieurs bénéfices
au préjudicedeladéfenfe du concile de Latran.
Qisand on vint àlaleèture de cet article, Gautier de
Chanteloup évêque de Vorcheftre fe leva au milieu
de l’aiTemblée, ôta fa mure , Si dit au legàt : Saint
pe re , il y a quantité de nobles nos parens qui poffe-
dent plufieurs bénéfices, fans avoir encoreobtenu de
difpenfe. Quelques-uns font avancez en â g e , Si ont
juiques àprefent vécu honorablement,exerçant l ’hof-
pitalité félon leur pouvoir, Si diftribuant de grandes
aumônes. Il feroit bien dur de les dépoüiller de leurs
bénéfices, Si les réduire à une pauvreté honteufe.
D ’ailleurs il y a de jeunes hommes fiers Sc courageux
L i v r e L X X X I . 16$
qui s’expoieroient aux pins grands périls avant que
de fe laifTer réduireàun feul bénéfice, ce quejefens
par moi-même. Car avant que je fuifeappellé â cette
dignité , j ’ai bien réfolude tout perdre, fi je perdois
un feul benefice fous pretexte de ce décret ; & il eil
1 à craindre que plufieurs ne foient dans la même ré-
[ folution. Nous vous fupplions donc à caufe de la
multitude de ceux qui font dans le même cas, de con-
fulter le pape fur ce décret. Gautier étoit fils de Guil-
I laume baron de Chanteloup , Si n’avoitété fait évêque
de Vorcheftre que cette année 1137. Le légat ré-
I pondit à fa remontrance : Si tous ces prélats qui font
I prefens écrivent avec vous au pape fur ce fujet, j ’y
I confentirai volontiers, il eil à croire qu’ils le firent
I & toutefois la pluralité des bénéfices eil défendue
I dans un des décrets qui furent publiez Si fouferits au
I concile de Londres. Etcommeonf it entendre au le-
I gat que quelques-uns croïoient que ces décrets ne
I ieroient obfervez que durant le tems de fa légation,
il fit li re par Otton un de fes clercs dans un livre o ri-
I ginal une décretale , portant expreiTément qu’après
ion départ fes ordonnances devoient être perpetuel-
I lement obfervées.
Le fécond jour qui étoit le vingt-uniéme de N o -
I vembre, la féance étant déjà commencée, vinrent de
I la part du roi Jean comte de Lincolne , Jean fils de
I Geofroi 8c Guillaume de Rêle chanoine de S. Paul de
I Lond e s , pour défendre au légat de la part du roi Si
[ du roïaume de rienftatuer contre la dignité delacou-
I ronne. Les deux premiers fe retirèrent , mais le chanoine
Guillaume demeura pour obferver ce qui fe
pafTeroit. Le même jour Simon archidiacre de Can-
X ij
A n. i 137.
10. Novemh.