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=“ s’embarqua le lendemain de la faint B^rthelemî ,
A n . 1248. q Ui étoit ie manJi vingt-cinquième d’Août •/ 6c
après avoir attendu le vent les deux jours fuivans,
il fit voile le vendredi vingt-huir. La navigation
fut heureufe, il arriva fuivant fon deifein à Tille
de’ Chipre le jeudi avant la faint-Mathieu, c’eft-à-
dirê le dix-feptiéme de Septembre, & prit terre au
port de LimeiTon.
v in . Après que Guillaume de Hollande eut été élu
Guillaume coa- . f 1 . . . , r r ■ ronné roi des Ro- roi des Romains il voulut l e raire couronner a A ix
A l .u th . t a r i f , p. lu Chapelle fuivant la coûtume ; mais Conrad fils
6* * ' de l’empereur lui en empêcha l’entrée. Le légat
O é ta v ien , Conrad de Hochftad archevêque .de
Cologne ô c d’autres feigneurs d'Allemagne, ex-
h1 orterent aim*a1b1l ement 1le prince Conrad à ne pas
fuivre le mauvais parti de fon pere , s’il ne vouloir
être enveloppé dans fa difgrace ; mais il répondit :
Des traîtres comme vous ne me. feront jamais man -
s u p . i iv . u n it, quer a ce que je dois à mon pere. La ville d’A ix la
t r % . «p. 'v r f it . Chapelle fur donc affiegée par les partifans de Guil-
laum e , & une guerre fanglante s’alluma dans le
païs. Cologne , Maïence & Straibourg éroient pour
Guillaume : ’au contraire , M e t s , V o rm e s , Spire
& les autres villes du Rhin , de Souabe & de Bavière
tenoient pour Frideric. Mais le parti de Guil-
v laume fe fortifioit de jour en jour par les prédications
des freres Prêcheurs & des Mineurs, & par
K a tn a ld . iH t .H . p31-gent. qu’envoïoit le pape. Même à la priere de
ce prince le pape donna ordre au cardinal Pierre
Capoche fon autre légat en Allemagne de difpen-
fer les Frifons de leur voeu pour la croifade de la
terre-fainte, pourvu qu’ils ferviifent dans fes trou-
L i v r e Q U A T R E - V I N G T - T R O I S I E ’m E . 4 2 7
pes. Le fiege d’Aix la Chapelle dura long-temps ;
mais enfin preiTée par la famine & par les troupes
des affiegeans qui croiiToient toûjours, elle fut obligée
de fe rendre, & le roi Guillaume y fut couronné
le jour de la TouiFaints 1248. par les mains
de l ’archevêque de: Co lo gne , en prefence des deux
cardinaux.
En Efpagne le’ roi Ferdinand pouilbit fes conquêtes
fur les : Maures. . & affiegeoit. depuis feize
mois Seville capitale de T A n d a lou fie , aïant fait
voeu de ne la point quitter qu’il ne l’eût prife. Son
camp étoit comme une grande ville bien policée
où chaque métier avoit fa rue , & les denrées leurs
marchez feparez : les foldats en faifoient leur de±-
meure fixe avec leurs femmes 6c leursîenfans. Les
aiïïegez fe voïant preiïèz demandèrent ù capitule
r , S c après plufieurs propofîtions que le fo i refu-
fa , ils convinrent de lui abandonner la ville & fc
retirer ailleurs. Ils fe réduifirent à demander qu’il
leur, fût permis d’abattre la grande mofquée , ou
du moins fa tour d’où l ’on annonçoit la priere,:
pré voïant que ces bâtimens feraient emploïez à
l’ufage de, la religion Chrétienne; Le roi s’en rapp
o r t a i fon fils Alfonfe , -qui'ne voulut pas fo u f-
frin qu’on en ôtât une: feule caille. Enfin la ville
fu t rendue le jour de faint Clemenc vinge-troifiéme
de Novembre 1248. après avoir été cinq cens trente-
quatre.ans au pouvoir des Mufulmans.. Ils en forcirent
au nombre de trois: cens mille ô c fe retire-
rertp’partie en ’Afrique,, partie dans Je roïaume de
Grenade& les autres terres qu’ils tçnoient encore en,
Efpagne; , . lii lia . ' ai
H h h ij
A n . 1248.
Mattb. Par if. p.
649.651.
Sijjrid. p ’ 6961
Ï X .
Seville prife pac
S. Ferdinand.
Chron. e. 17. a f.
Poil, i o. Mai. te.
18.p .; ;o .
Annal, de Sev ille
lib. 1. .Madrid
1677.