
dont il n’avoit rien tenu. C ’eft pourquoi, continue le
A n . 1x43. pape, ne pouvant plus fans nous rendre nous-mêmes
I7’ IftlP couPakles, tolerer fes iniquitez, nous fommes preifez
•v. Duchefne par le devoir de notre confcience de le punir. Il re-
“ 's' . ' î4i' duit enfuite les crimes de Frideric à quatre principaux,
qu’il foûtient être de notoriété publique ; parjure, fa-
sup. lim. crileije, herefie, 8c félonie. Il xxxix. prouve le parjure par les 71. 5?. 5 » . . r r r
timc É44. contraventions a la paix faite avec 1 eg lile , c eit-a-dire
avec le pape Grégoire IX . en 1x30. & plufieurs autres
fermens violés. Le facrilege par la prife des légats 8c
des autres prélats, qui alloient au concile fur les galères
de Genes. L’herefie par le mépris des cenfures,
nonobftant rcfquelles il a fait celebrer l’office divin :
p. i«- par fa liaifon avec les Sarrafins,fon alliance avec l’empereur
Vatace fchifmatique , à qui il a donné fa fille,
& d’autres conjeétures, qui fondent un foupçon vehe-
ment. La félonie eft prouvée par la vexation des fu jets i
du roïaume de Sicile fief de l’églife Romaine, la guerre
contre l’églifc même,& la cefTation du paiement du
tribut pendant neuf ans.
Sur tous ces excès, continue le pape , & plufieurs
autres, après avoir délibéré foigneufement avec nos
frères 8c avec le concile ; en vertu du pouvoir de lier
& délier que J. C . nous a donné en la perfonne de faint
Pierre , nous dénonçons le prince fufdit, privé de tout
honneur & dignité, dont il s’eft rendu indigne paries
crimes , & l’en privons par cette fentence, abfolvant
pour toujours de leur ferment tous ceux qui lui ont
juré fidélité, défendant fermement que perfonne déformais
lui obéiffe comme empereur ou comme ro i,
ni le regarde comme tel ; 8c voulant que quiconque 3
l'avenir lui donnera aide ou confeil en cette qualité.,
foit excommunié par le feul fait. Au refte ceux q u e --------------
regarde 1
eleéhon de l’empereur lui éliront librement A n . 1x43-.
un fucceffeur dans l ’empire ; 8c quant au roïaume de §| pni*.
Sicile, nous y pourvoïeronsavecle confeil de nos freres
ainfi que nous jugerons à propos. Donné à Lion
le feiziéme des calendes d’Août, la troifiéme année de
notre pontificat ; c’eft a-dire le dix-feptiéme de Juillet
12.43.
Après la le&ure de cette fentence le pape fe leva 8c P-
entonna le Te Deumg 8c quand il fut chanté, le concile
fe fépara. Pendant cette le&ure le pape & les prélats ?■ «j.
tenoient des cierges allumez , 8c tous les alfiftans
étoient faifis de crainte , comme fi c’eût été un coup
de foudre accompagné d’éclairs. Les envoïez de l’em- .
pereur frappoient leur poitrine en gemiiTant amèrement.
Thadée dit ces-paroles de récriture : C ’eft ici sophm. jr. tp
un jour de colere , de calamité 8c de mifere , & ils fe
retirèrent chargez deconfufion. Il faut toutefois ob-
ferver que dans le titre delà fentence, le pape dit feulement
qu’rl a prononcé en prefejn.ee du concile , mais
non pas avec fon approbation, comme dans les autres
décrets. D ’ailleurs le pape prétendoit avoir un
droit particulier fur l’empire d’Allemagne,depuis Ot- Sup. l iv . tvï,
ton premier, 8c nous avons vît comme Grégoire V I I . p l f t p ’’
8c fes fucceffeurs avoient foûtenu cette prétention. ,
Quant au roïaume de Sicile , il eft certain que c’étoit
un fief mouvant de leglife Romaine. Ainfi la dépo-
fition de Frideric II. ne doit point être tirée à confe-
quence contre les autres fouverains : outre que la puif-
fance ecclefiaftique en général ne s’étend point fur g
les chofes, temporelles, comme je l’ai montre ailleurs. "• Ht
Le pape aïant déclaré l’empire vacant, déclara auifi
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