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~— 46 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
.An. 12-31. pon élevatiQti pour l’écouter favorablement, il répété
encore enluice, qu’il ne prétend point préjudicierà,
la primauté du pape, &entranten matière, ilajoûte:
Cherchons avec coûte l'application poihble qui font
les auteurs, de la divifion. Si c’eit nou s , montrez-
nous le mal & appliquez-y le remede : fi ce font les
Lacins, nous ne croïons pas que vous vouliez par une
ignorance & par une obilination criminelle demeurer
exclus de l’heritage du feigneur. Or tbut le monde
conviendra que la matière de la divifion eil la contrariété
des dogmes , la deilruétion des canons & le
changement des cérémonies, que nous avons reçues
de nos peres par tradition ; tout le monde eil témoin
que nous demandons à mains jointes de nous
réunir , après que la vérité aura été examinée à fonds:
afin que de part & d’autre on ne fe traite plus de fchif-
matiques. Et pour toucher jufques au v i f , plufieurs
puiflans, & plufieurs nobles vous obéiraient, s’ils ne
craignoient l’oppreffion, les exactions infolentes & les
redevances indues, que vous extorquez de ceux qui
vous font fournis. Delà viennent les guerres cruelles,
les villes font dépeuplées, les églifes fermées, le fer-
vice divin celle, il ne nous manque que le martyre;
mais nous croïons n’en eilre pas éloignez. L’iflede
Chypre fçait ce queje veux dire. Il parle des moines
fchifmatiqucs, qui après trois ans de prifon furenc
brûlez , & il ajoute : Eil-ce là ce qu’enfeigne S. Pierre,
quand il recommande aux pafteurs de conduire le
. troupeau fans contrainte ni domination ! Et enfuite :
Je fçài que de parc & d'autre nous croïons avoir raifon,
& ne nous tromper en rien : rapportons nous-en à l'écriture
ôc aux écrits des peres.
Anonpn. ftp,
i Allât, confen,
p. 69$,
, P9t. V. I- J
L i v r e L X X X 47
Germain écrivit auifi aux cardinaux, pour Ifesiex- À N . 1 1 3 2
H horcer à procurer la paix comme étant le confeil du
pape. Permettez-nous, d i t - i l , de dire la vérité, nôtre p^ t . ' TniS'
d iv i f ion e i lv enu ëd e l’opreifion tyrannique que vous
exercez & des exadions de legl i ië R omaine, qui de
mere eil devenue une marâtre, & foule les autres,
d’autant plus qu’ils s’abailfent devant elle. Il propo-
! fe enfuite l ’exemple de la reprehenfion de S. Paul,
| que S. Pierre prit en bonne part : enforte qu'elle ne Gai.
produit-point de divifion , mais un examen plus 'foi-'
! gneux de la quellion touchant les cérémonies légales.
Puis il ajoute : Nous fommes fcandalifez de vous voir
uniquement attachez aux biens de la terre : amafler
de tous cotez de l’or & d e l’argent, & vous rendre les
roïaumes tributaires. Et enfuite : Plufieurs nations
nombreufes nous font u n ie s , & parfaitement d’accord
avec nous : les Ethiopiens, les Syriens, les Ibe-
r iens, les Lazes, les Alains , les Go th s , les Chazares,
le peuple innombrable de Ruff ie, les Bulgares.
Le pape Grégoire répondit au patriarche Germain
par une longue lettre, datée du Riet i le vingc- fixié- «p• s- ».«.
me de Juillet 1 2 3 2 . où il promet de lui envoïer des re-
I ligieux pour lui expliquer plus amplement fon intention
& celle des cardinaux. Quant à l’exemple de S.
Pierre repris par S. Paul , il répond avec quelques an-
I ciens,que l’un & l’autre en uferenc ainfi de concert,
jH & par un artifice charitable pour gagner les Juifs &c
I les Gentils. Mais nous avons vu comme S. A ugui lin s«f.i. m .„..
I réfuté folidementcecte explication apportée par faint
Jerôme. Le pape dit enfuite, qu’auffi-tôc que l’églife
I Grecque s’ eftfeparée delaRomaine , elle a perdu la
I liberté ôc eil devenue efclave de la puiifance feculie