
— ------------penitences pour nos pechez , nous les recevons avec
A n . 12.4J. refpeét Sc lesobfervons fîdelement quand elles nous
font impofées, non feulement par le pape que nousre-
connoiffons au fpirituel pour notre pere & notre maître
, mais encore par quelque prêtre qu e ce foit. C e qui
fait voir manifeftement avec quelle juftice on veut
nous rendre fufpeét touchant la fo i , que nous croons
fermement & profeifons Amplement, Dieu en eft témoin
, fuivant l’approbation de l’églife catholique &
Romaine,
Cônfiderez donc fi nous devons obéir à cette fen tence
fi préjudiciable non feulement à nous', mais à
tous les ro is , les princes & les feigneurs temporels ,
donnée fans la participation d’aùcundes princes d’A llemagne,
de qui dépend notre éleétion & notre defti-
natioif. Cônfiderez les fuites de cette entreprife. On
commence par nous, mais on finira par vous ; & onfe
vante publiquement qu’on n’a plus aucune réfiftancc
à craindre, après avoir abbatu notre puiffance. Dé fen dez
donc votre droit avec le nôtre, & pourvpïez dès
à prefent à l ’intérêt de vos fucceffeurs. Loin de favo-
rifer notre adverftire publiquement ou fecretement,
ni fes légats ou fes nonces , ’ réfiftez-lui courageufe-
ment de tout votre pouvoir , &; ne recevez dans vos
terres aucun de les émiffaires, qui prétendent foulever
vos fujets contre nous, Et fo'iez affurez qu’avec le fe-
cours du roi des rois qui protégé toûjours la ju ftice ,
nous nous oppoferons de telle forte à ces commence-
mens, que vous n’aurez pas fujet d’en craindre les fuites.
Dieudemandera compte de ce trouble, qui met en
péril toute la C h ré tien té , à celui qui en fournit la
matière, Çette lçttreeftdattéç deTurin le dernier jour
de
L i v r e q u a t r ë -v in g t - ü e u î î iE'ME. 337
de Juillet 1x45-. Elle fut envoyée au roi d’Angleterre,
& apparemment à d’autres princes.
La première lettre avoit rendu fride ric odieux, comme
voulant diminuer la liberté ôclanobleffe de leglife
q u e l’on croyoit alors inféparable des richeffes & de la
orandeur temporelle ; &. cette lectreappuyoit lefoup-
çon d’herefie formé contre lui. Mais la fécondé fit un
effet contraire, & aliéna du pape plufieurs princes, qui
craignoient la hauteur de la cour de Rome fi Frideric
venoit à fuccomber.
Le chapitre général de Cifteaux fe tint, fuivant la
coutume, à l’exaltation de la fainte C ro ix , qui eft le
quatorzième de Septembre ; & le pape écrivit à cette
affemblée une lettre où il difoit: L’églife eft en un terrible
p é r il, qui demande qu’on redouble les prières.
Nous ne nous mettrons plus en peine d’emploïer contre
Frideric jadis empereur le glaive matériel, mais
feulement le fpirituel. N e fo ïe zp o in t touchez des discours
de ceux qui ne favent pas la vérité, & quidifent
que nous avons prononcé avec précipitation contre cet
ennemi de l’églife,nous ne nous fouvenons point qu’au-
cupe caufe ait jamais été examinée avec tant de foin ,
& pefée par des perfonnes fi habiles & fi vertueufes,
jufques-là que dans les délibérations fecretes quelques
cardinaux ont fait le perfoilnage d’avocat, les uns pour
lui, les: autres contre, afin de difeuter à fonds la vérité,
comme dans les difputes des ecoles, Ôi nous n avons
point trouvé de moïen pour procéder autrement que
nous avons fa it , fans offenier D ie u , nuire a. fon
églife & bleffcr nos confciences, quoique ce fut à
regret &c avecxompaffîon pour la mifere de ce prince.
Nous fommes donc prêts à foûtenir ce jugement avec
Tome X V I I . V u
A n . 1145-
M a t th . P a r if.
596-
Ici. p. J l i .
X X X I I .
Le pape ioûciettt
fa fentence.