
— — Nous te regardions comme notre priformier & no-
Ait* 12.J.0. tre efclave,, &.tu nous traites étant aux fers comme
ii nous étions.tes prifonniers. Les émirs difoient
fcinv-t^y que.c’étoit le plus f e r Chrétien qu’ils euifent jamais
connu.
x x. ^ Quelques jours après qu’il fut pris le fultan lui
übcaé1 dt"&int fit propofer une t r ê v e , demandant inftamment
avec des menaces &: des paroles dures qu’il lui fie
f • a*? 4jp. rendre inceifamment D am ie te ,& le dédommageât
des frais de la guerre du jour que les Chrétiens l ’a-
voient prife. Le roi fçaehanc que Damiete n’étoit
point en état de fe défendre , y confentit : mais
p. (6-<¡7- quant aux places que les Chrétiens tenoient encore
en Paleftine Se dont on lui demandoit awifi la
teftitution, il déclara qu’elles ne dépendoient pas de
Lui, puifque ces places appartenaient à divers fe i-
gneurs, ou aux chevaliers des ordres militaires.
Le fulan le menaça de le mettre aux bernicles,
tourment c ru e l, où un homme attaché entre
deux pièces de bpis avoir tous les os hrifez il Ce
contenta de dire à ceux qui lui firent cette menace,
q u il étoit leur prifonnier & qu’ils pouvoient faire
de lui ce qu’ils vnuloient. Aïant appris que plu-
fieurs feigneurs prifonniers comme lui, trairaient
pptfUfve.p.}04. deleurrançon,S i craignant pour ceux qui ne pour?
roient la donner fi fo r te , il défendit ces traitez
particuliers, & déclara qu’il vouloir païer ppur
tous , comme .en effet il l’executa.
foi«v. L e fultan y.oïant qu’il ne le pouvoit vaincre
par menaces, envoïa lui demander quelle Comme
d ’argent il vouloir donner outr,e la rcftitution
de Diamete, fie roi répondit que fi le fultan vouloir
L i v r e q uATRE - y iNGT -TRo i s iE ’ME. 4 4 9
lo it fixer une rançon raifonnable il demanderoit à ,
a reine de la païer. Le fulcan demanda un million IZJ0*
de befans d ’o r , qui valoient alors cinq cens mille
livres monnoïe de France , Si vaudraient aujourd'hui
quatre millions, à trente livres le marc d’argent.
t e roi d i t , qu’il paierait volontiers les cinq
cent mille livres pour la rançon de Ces gens Si rendrait
Damiete pour fa perfonne ; Si qu’il n’étoit
point de condition pour mettre fa déli vrance à prix
d argent. Le fultan l’aïant appris répondit : Par ma
loi le François eû franc Si libéral de n’avoir point
marchande fur une fi grande iomme*. allez lui dire
que je lui donne fur fa rançon cent mille livres , i l
n’en paiera que quatre cent mille.
Le traité fu t donc conclu à ces conditions. Qu’il Dmh/ne p. a*».
y auroit trêve pour dix ans entre les deux nations.
Que le fultan mettrait en liberté leroiLoiiis, tous
les Chrétiens qui avoient été pris depuis ion arrivée
en Egypte ,& même depuis larréve faite par l’empereur
Frideric avec le fultan Camel aïeul de celui
ci, Que les Chrétiens garderaient paifibletnent
routes les terres qu’ils poifedoient dans le roïau-
me de Jerufalem à l’arrivée de Louis avec leurs dépendances.
Loiiis de fon côté promettoit de rendre
Damiete au fultan Si lui païer huit cent mille
b e fan s, tant pour la rançon des prifonniers que
pour fon dédommagement. Il devoit aulfi mettre
en liberté tous les Sarrafins pris en Egypte par les
Chrétiens depuis fon arrivée, Si dans le raïaume
fie Jerufalem depuis la trêve avec l’empereur. Le
fultan devoit conferver au roi Si à tous les autres
Chrétiens les meubles qu’ils avoient laiiTez à Dat
a X V I I . L U