
4 <fo H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
ç------------— dix jours, ôi le peuple s’en prenant au podefta
A n , i i j x . courut à fon palais qui fut p ille , Si lui-meme accule
au tribunal de l'archevêque, où il fut dépôfé
de.fa charge , & e u t peine à fauver fa vie. L’archevêque
étoit Léon de Pcrege de l’ordre des freres
p.6zi. Mineurs. Le meurtrier Carin s enfuit a F o r li, ou
touché de repentir il entra dans 1 ordre des freres
Prêcheurs en qualité de frere convers, ôc finit
faintement fes jours,
x x x v i . Vers le même temps le pape Innocent déchargea
freres Prêcheurs^ les'freres Prêcheurs du gouvernement des reliai
».».«. gieufes, pour ne les pas détourner de l’étude & de
la prédication. U excepta feulement deux maifons
qu’il laiifa fous leur conduite, celle de S. Sixte a
R om e , &i celle de Proüille en Languedoc la prêta.
», 34. miere de toutes. Le général de cet ordre frere Jean
le Teutonique fe plaignit au pape, que quelques-
uns de leurs freres au préjudice du voeu d’obéif-
fance confentoient aux éleétions de leurs perfonries
pour des évêchez, fans demander la permiffion de
i leurs provinciaux ; ôc que les archevêques ne fa ifoient
point de difficulté de les facrer , ce qui cau-
foit du fcandale dans l’ordre. Sur quoi le pape défendit
à aucun des freres Prêcheurs de confentir
à fon élection pour l’êpifeopat, ôc à aucun archevêque
ou autre prélat, mêmeauxlégats du S. fiege
de le déclarer évêque ou le facrer fans la permiffion
du général de l’ordre ou du provincial, ou un mandement
fpecial du S. fiege.La lettre eft du quinzième
vjaliBz. i«». *• de Juillet n j a . Le vingt-deuxieme d Avril delàmeu
' me année le pape en avoiç donné une toute femblable
pour les freres Mineurs adrefféç à leur général
* Jean de Parme. - S. Louis
L i v r e q u a t r e - v i n g t -t r o i s i e ’m e . 4<st
S. Louis étoit toûjours en Paleftine. De Cefaréc --- '
il alla a Jaffe le quinzième d Avril n j i . & s’y ar- A n . n j i .
rêta j>our la fortifier. L à , on lui d it, que le fultan m0* * 1 " ^
lui permettoit d’aller à Jerufalem en toute fûreté j BI“ ch«-
ôc il l ’eût fait volontiers : mais les feigneurs du 12®-
païs ¡qu’il confulta fur ce fujet l’en détournèrent,
ne pouvant confentir qu’il laiffât la ville entre les .
mains des infidèles. Ils lui alleguerent l’exemple
du roi Richard d Angleterre, qui étant venu tout
proche de Jerufalem , ne voulut pas la regarder :
mais mit fa cotte d’armes devant fes yeux ôc dit en
pleurant : H a , Seigneur, que je ne voie pas votre
fainte cité , puifque je ne puis la délivrer des mains
de vos ennemis. Après avoir rapporté cet exemple
les feigneurs dirent à S. Louis : Vous êtes le plus
grand roi des Chrétiens, fi vous faites votre pèlerinage
a Jerufalem fans la délivrer, tous les autres
rois qui viendront à ce .voïage fe tiendront
quittes de leur voeu enfaifanteeque vous aurez fait.
Louis étoit encore à Jaffe , quand il apprit la
mort de la reine Blanche fa mere, arrivée le premier
Dimanche de l ’A vent premier jour de Decem- Pw<
bre î t j i . Etant tombée malade à Melun , elle fe M 40-
fit porter à Paris , où elle manda l’abbeffe de Mau-
buiffon. monaftere de l’ordre de Cifteaux qu’elle
avoit fondé près de Pontoife : la reine reçut l’habit
ôc fit profeffion entre fes mains. Après fa mort
on la revêtit des habits roïaux par deffus celui de
religieufe , on lui mit la couronne en tête fur fon
voile : on laporta ainfi àMaubuillon, oùelleavoit
çhoifi fa fépulture , ôc elle fut extrêmement re-
gretée dç toute la France,
Tm e X V I I . p p p