
i8 < î H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e . .
Si-tôt qu’il eût changé en églife la grande mof-
quée, il s’appliqua à y établir un évêque , des chanoines,
des d ignitez 8c un clergé.D’abord on n’y mit
que douze chanoines 8c quatre dignitez ; fçavoir, un
grand archidiacre, un facriftain ou rréforier, un chantre
ou capifcol, un archidiacre de Xat iva : vingt ans
après on y ajouta un doïen. Par leconfeil des prélats
leroipropofa pour premier évêque de Valence frere
Berenger de Caftel Biibal de l’ordre de faint Dominique
, qui avoit été à la conquefte de Majorque : mais
ion éleétion fut différée à caufe de laeonteftationqui
furvint entre les deux archevêques de Tolede 8c de
Ta r ra gone , pour fçavoir lequel feroit métropolitain
du nouveau fiege de V alence. Cependant celui de Gi-
ronne venant à vaquer frere Berenger en fut élu évêque
par le chapitre: mais avant que de quitter Valence
il y avoit déjà réglé le fervice divin.
Le roi d’Arragon écrivit au pape Grégoire en faveur
de l ’archevêque deTarragone ; 8c lefuppliade
déclarer l’évêque de Valence fuffragant de ce prélat,
nùnobftant qu’il l’eut été de Tolede avant l’invafion
des Mores ; 8e il y avoit une nouvelle raifon : car T o lede
étoitdu roïaumedeCaftille 8c Tarragone de celui
d’A r ra gon, dont dépendoit Valence par la nouvelle
conquête. Auifi le pape accorda-t-il au roi fa
demande : il érigea l’églife de Valence en cathédrale
fuffragant'ede Tar ragone, 8c luiafligna un diocêfe,
par fa bulle du neuvième d’Oéfobre de l’année lui-
vante 1 139. Alors on procéda à l'éleCtion d’un évêque
du confentement de l ’archevêque 8c des g rand s , SC
avec l’approbation du pape, on élût Ferrier de faint
Mart in prévôt de l’églife de Tarragone. Pour doter
L i v r e L X X X I . '. 187
1 celle de Va lence , le roi lui donna toutes les dîmes du
I diocêfe , qui lui appartenoient, en vertu de la côn-
ceffion faite par Grégoire VII. & Urbain II. aux rois
| d’Arragon fes prédecefleurs, de toutes les dîmes des
terres qu’ils conquerraient fur les Mores. Le roi Jac-
l ques donna à Vincent de Belvis , autrefois le roi Ze ï t , I u n revenu honnête avec un palais dans Va lence , que
I le roi même du confentement de ce prince donna I trois mois après aux freres Mineurs pour y établir un
I convent.
Au mois d’Q&obre de l’année 1138. Henri autre- I ment Hents fils naturel de l’empereur Frideric paffa I enSardagne, 8c époufa Adelafie veuve d’Ubalde 8c
! dame des deux provinces de Galluri, 8c de T-orres, I qui faifoient la moitié feptentrionale de l’ifle. Ubal- I de & fa femme avoient tenu cette principauté en fief I de l’églife Romaine , 8c en avoient prêté ferment de I fidélité au pape Grégoire: qui prétendoit que toute la I Sardagne lui appartenoit , non feulement comme I toutes les iiles de la mer : mais par les donations de
I Conilantin, de Loüis le Débonnaire 8c des autres em- I pereu.rs. La partie méridionale contenoit agili deux I provinces d’Arborée 8c de Caillari ; 8c les feigneurs
I de ces quatre provinces prenoient le titre de juges. I Or en 12.37. le douzième de Mai Pierre juge d’Arbo- I fée avoit reconnu devant Alexandre chapeliain du I pape ôcfon légat en Sardagne , qu’en vertu de fòri I ferment de fidélité il étoit tenu d’obéïr àtouslesor -
I dres du pape 1 de ne contracter aucune alliance fans I fa permiifion, Sc de païer tous les ans à la fairtt Pierre I un cens d’onze cens pefant d’.or à l’églife Romaine. I Au contraire l’empereur Frideric foûtenoit qüe l’iilc
A n . 1138.
n. 8.
Vading. i z j 8.
» . j . iz }p . n.16
XVIII.
Hents roi de
Sardagne. :
ap• Rain. 113 7,
n. 17 .
Baudrand. Sa v
din.
Rain. n. z i .
Su pi, liv. L.XXX*
n. 64.