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tu , & après l’acçompliflement.de fon mariage, ellâ
continua les exercices d’une haute pietc du consentement
dujeuhe, prince fon m a r i , qui étoit lui-me-
me très vertueux. Il trouva bon qu’elle fe mit fous
la conduite d’un faint prêtre nommé Conrad prédicateur
fameux, & qu’ elle.lui promît obéïflance: mais .
Conrad fe fervoit.de cette autorité ., principalement:
pour- moderenle zele excelïif delà prineefle. Elleeut-z
dois enfâns ,.Hèrman qui fut: depuis Lantgrave &.
deux filles, Sophie qui époufa le duc de Brabant, 8c
une autre qui fut religieule &; abbeife d’Aldembourgj
Quand'Elifabethi fe relevoit,après fes couches, elle-
portoit elle-même, fon en fan tà l’égjife pour l'offrir-,
à DieUi
Elle.s’oecjupoit à filer dè là laine pour faire dès cto-
fçs qu’elle diftribuoit aux;pauvres, .principalement!:
aux, Ereres Mineurs..Dans une famine qui furvint en,
Allemagne d’an 1115. elle fit donner aux pauvres,.,
tout le blfd qu’on avoit recueilli dans fes terres ; &
Cela en ,1’abfence du Lantgrave qui étoit en Poüille,:
auprès de l’empereur Frédéric, &c q u iâ fon retour approuva
la conduite delà pr ineef le, ,fans écauter les ;
plaintes de fes intendans. Pour ioulager les pauvres ;
infirmes , qui ne pouvoient venir chercher l ’aumône
au château bâti fur une haute montagne : Elifabeth fit
bâtir en bas un hôpi ta l , où elle alloit lesfervir dé fes »
propres mains, & prenoit unfoin partieulierdes en--
fans. Elle nourriflbit neuf.cens pauvres tous les jours..
Après la mort du Lantgrave,Louis arrivée, comme
j ’ai déjà d i t , en Poüille lan 12.27. Henri fon frerefe.
mi ten poffeiEon de fes états au préjudice deHerman
f ils.du défunt , qui n’étoit qu’un enfant de quatre^
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-ans; &chaf la Elifabeth du Château de Vartberg fa AN.12.31,,
réfidence, dépouillée de tout; enforte qu’elle fu t ob-
fi ligéede fe retirer à Lifenac qui eft la ville voifine
dans une miferable hôtellerie ; parce que perfonne
n ’ofoitla recevoir , de peur d’irriter le prince. Pour
furcroit d’accablement on lui envoya fes trois enfans,
&i elle vécut ainfx quelque cems dans une extrême pauvreté,
mais avec une merveilîeufe patience. L ’abbefle
d eKi tz ing en au diocèfe de V i r ib o u r g , qui étoit fa
-tante l ’aïant appris-, la retira chez elle ; puis elle en
donna avis a l ’évêque de Bamberg, donc Elifabeth
c to icauf l iniece , Sc ce prélat-la fit venir dans fa v i l lie,
ou il 1 eacretint honorablement. Il voulut même la
marier la voïant fi jeune,car elle étoit demeurée veuv
e à vingeansr mais elle le refufaconftamment.
Cependant ceux qui avoient accompagné le Lant-
;grave Louis en ion voïage rapportèrent fes os en T u -
ringe, & 1 un d eux fit de tels reproches-au Lantgrave
Henri de fon inhumanité envers Elifabeth fa belle
•foeur, qu il s en repentit, la ramena au château de
Vartberg, & la traita depuis avec beaucoup de refped
& d amitié. Mais l ’annéc fuivante 1119. Elifabeth ne -
pouvant fouffrir plus long-tems les honneurs qu’elle
recevoir dans ce château , pria Henri de lui rendre *
fa dot & fe retira à'Marpourg auprès de Conrad fon
directeur. Alors le pape Grégoire informé des v e r tus
de cetje prineefle ; lui écrivit pour laconfoler&
l ’encourager , la prenant fous la protedion du faint
fiege , &c la recommanda à Conrad. Ce faint prêtre la
traitoit avec la feyerité convenable à un ame auffi
avancée dans la p e r fed ion , jufques à lui ôter deux
filles qui la fe rvoient , parce qu’elle les aimoit trop
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