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Vita Greg. Ub,
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HZ. H i S T O i R E E C CLE S I AS t IQUE.
feigneurie temporelle de Rome , dont ils s etoient
paflez durant tant de fiécles, , • I
Les Romains firent leur paix avec le pape au mois
de Mai de l'année fuivante 1135. par un traité où ils
promirent de le iatisfairefur pluiieurs chefs, entre-
autres fur le pillage du palais de Latran ôc des mai—
ions de quelques cardinaux , 8c fur le ftatut qu’ils
avoient f a i t , que le pape n’entreroit point à Rome ,
ôc qu’ils ne feroient point de paix avec lui , s’il ne leur
reftituoit certaines fommes. Ils ordonnèrent aufli ,
que tous les ecclefiaftiques ôc les domeftiques du pape
ôc des cardinaux ne feroient point pourfuivis devant
les juges.féculiers , non plus que les étrangers
clercs ou laïques qui viendront vifiter le S- fiege ou
les églifes des apôtres , Si qu ils feroient ious la proteétion
du fenac.
L’empereur avoit prêté fes armes au pape en cette I
guerre contre les Romains ; 6c le pape a ion tour prêta
les fiennes à l’empereur pour réduire à ion obéïf-
fance le roi Pienri fon fils a in e , qui s etoit révolté eu
Allemagne. Ala prière de l’empereur le pape écrivit
aux évêques Sc à tous les autres princes de l’empire ,
les priant de ne donner aucun fecours, confeil ni fa- ■
veur au prince rebelle;déclarantnuls tous les fermens
qu’on lui avoit prêtez. La lettre eft du treizième de
Mars 113 5-Le jeune roi fe fournit, ôc l’empereur fon
pere le fit amener en Poùi l le, &c enfermer dans ma
château , où il mourut fept ans après.
Le pape ménageoit ainfi l’empereur pour l’encourager
à la croifade; Si pour en lever d ailleurs les obfta-
c les, il travailloit à pacifier les villes d’Italie entre-
elles 5c avec ce prince, Pour cette effet il envoïa en
Tofcane
L i v r e L X X X . ^ ^ 113
Tofcanele cardinal Jacques Pecoraria évêque dePa- - IZUlettrine
en qualité de légat pour réünir les villes de
Florence,. Sienne 8c Orviete, divifées entre-elles par
les confeils de perfonnes mal intentionnées. En Lom-
bardie il envoïa pour légat le patriarche d’Antioche, Ilcomme
il paroît par la lettre qu’il en écrivit aux prélats
du païsle vingt-uniéme de Mai 1135.
Le pape Grégoire apprit alors le meurtre de Guiot Meurt« de
évêque deMantouë , qui gouvernoit cette églife de- ^ ou^dc
puis quatre ans, ôc s’étoit rendu odieux aux médians
ÔC aux fauteurs d heretiques par fon zele ôc fon ap- um.iaimn.
plication à fes devoirs. Quelques-uns d’entre-eux epifi. Greg. ap.
nommez les Avo c a t s , Pattaquerent le lundi des Ro-
gâtions quatorzième de Mai 12.35. dans le monaftere «»“ •«'•ih!*
de S. André à Mantouë. Il étoit entré dans le chapitre
pour travailler à la réformation de ce monaftere,dont
le fiege étoit vacant : quand les meurtriers fe jette-
rent fur l u i , lui portèrent d’abord des coups d’épée
dans le vifage , lui coupèrent les deux mains qu’il
avoit mifes en croix , ôc le déchirèrent de plus de
quarante plaies. Au bruit de ce meurtre dont toute
la ville s’ém û t , le podefta ne fe donna pas grand
mouvementée qui le rendit fufpeét ; ôc on crut qu’il
avoit favorifé la fuite des meurtriers. Mais le peuple
s’éleva contre-eux;ôc ne les trouvant plus il abattit
leurs maifons ôc leurs tours. Ils fe retirèrent à V é rone
près d’Ecel in, qui étoit le refuge de tous les médians.
Le pape ayant donc apris cette trifte nouvelle, af-
fembla les cardinaux 8c les autres prélats qui fe trouvèrent
auprès de lui; ôc de leur avis il déclara excommuniez
les auteurs ôc les complices du crime, ôc les
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