
j'1 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
An. 1Z34. voulons fçavoir fi c’eft par ignorance ou par malice
15. Avril,, que vous avancé celle-ci. Et comme nous n’avon3
point de juges, confultons. les livres, L’ancien Sc le
nouveau Teftament ôc les peres. On chercha des lièvres
, mais entre tous les afliftanson ne trouva pas un
feul exemplaire de l’écriture fainte, de quoi les nonces
furent forpris. Ils demandèrent aux Grecs pourquoi
ils difoient que N. S. avoit fait ion corps avec
mté- xxti. du pain. levé, ils répondirent ¡.Parce que nous trouvons
dans l’évangile qu’il prit du pain mon-, or artos
fignifie du pain parfait,. du pain levé.. Les nonces leur
demandèrent fi, artos fignifioit toûjours du pain leve.
Les Grecs répondirent,. qu’il le fignifioit toûjours.
quand il eft feul , mais qu’on y joint quelquefois le
mot d’azyme,, comme on joint mort au nom d’homme
quand on dit un homme mort. Les nonces infif-
terent:^»oi mis feul fignifie-t-il toujours’ du pain levé?
Non, reprirent les Grecs,.ce n’eftque quand il;
eft pris proprement. Car quelquefois on le prend improprement
pour l’azyme. D onc, dirent les nonces
artos fignifie du pain en général, ôc Üévangile fait au-
Lfvit. ni) xz*. tant pour nous que pour vous. Nous trouvons dans le
Levitiqueoùil s’agir du. facrifice pacifique,.¿m>s dans,
le texte grec appliqué au painfans levain Sc au pain
levé ; donc ce mot eftgenerique ôc convient indifféremment
aux deux efpeces:, ôc par confequentvcstre
diftindtiondu feris propre ôc impropre eft nulle.
Mais nous prouvons au contraire par l’évangile que
N. S. fit fon corps avec Matth.xxvi». 1 4 ,. . du pain fan.s le. vain.* Car.il
>t>, eft dit dans S. Matthieu que le premier jourdesazymes
les difciples vinrent lui demander où il vouloit
qu’ils lui preparaffent la Pâque. O r , dites-nous queli
L i v r e L X X X . J 53 A n 1234
etoit ce premier jour des Azymes ? Les Grecs repon- ^ Amih
direntfuivantl’explication de S. Chryfoftome: C e -
toit le premier jour avant les Azymes. Les nonces di- chryfiti. iom,
rent : S. Chryfoftome dit en cet endroit : Les difci- "
pies vinrent trouver Jefusle jour de devant les Azy mes,
au foir duquel on immoloit laPaque. Donc ce
foir-là c’étoit déjà le tems de la Pâque & des Azymes;
pendant lequel il étoit défendu aux Juifs d’avoir chez
eux ni levain, ni pain levé, commean lit dans l’Exode.
J. C. fit donc fa Pâque avec du pain fans.levakr; l lp r a * 1
car il obferva la. loi .jufques à la fin, de fa v ie , comme sT
difentS. Chryfoftome Sc S, Epiphane. il fit donc fon
corps en Azvme. Or vous prétendez qu'on ne peut 6- WÈ 4»-
[ ' a • 1 • 1 1 » r • J » N • 1 Wr$m 1 h le faire qu’avec le meme pain dont il l a rait; d ou il
s’enfuivroit que vous ne pourrez le faire avec du pain
levé, ce que toutefois nousme difons pasi. Mais comme
les nonce.s n’avoicnt 1p as. les. li1v res en main , les Jo. XVI I I».
Grecs ne voulurent pas convenir de ces autontez des l8.
peres; ôc leur objedterent l’évangile de S.'Jean, qui
d i t , que les Juifs »’entrèrent point dans le prétoire :
afin.de n’être point fouillez ôc de pouvoir manger la
pâque; Les nonces répondirent : Il ne faut pas croire
que faint j£an ait dit le contraire: des autres évange-
liftes.; il a nommé pâque les. viandes pafchales,. con>-
me nous liions qu’elles font nomméesdans l’ancien,
Teftament; ôc les Juifs parlaient.ainfi le quinzième:
de la lune..
Comme lanuit étoit bien avancée, l’empereur corn-
fcntitquelfon terminât linconférence. Il n’y. en eut:
pointle dimanche trentième d’Avril niles.troisjoursi
fui vans lundi, mardi ôc mercredi; ôc les nonces ne fa*
chant.ce que les Grecs .ai tendoient, envoïerent à l ’ems-
M.iy;