
A n. 1140.
XXXVI.
Le pape offre
l'empire aux
Irançols.
Gefta S. Lud.
Du chef ne y tom.
5-P- M i to
x i . conc• f .
37**
1 3 0 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
théologien & prédicateur fameux. Apres y avoir bien
penféi l leurdi t : puifque vous avez 1 i bonne opinion
de moi , je me déclare moi-même Archevêque de Milan.
T o u t le peuple lut fupris de cette décifion , mais
il y applaudit ; & le pape l’approuva. Léon fut facré
archevêque en 1141. &i tint le fiege feize ans.
La lettre de l’empereur au roi d’Angleterre continue
ainfi : Etant donc excitez par tant de pertes &
d’affronts, nous n’avonspû nous contenir plus long-
tems ; nous avons pris les armes pour défendre notre
caufe ôç celle de l'empire, contre un ennemi déclaré,
qui nous attaque par les armes temporelles & eft altéré
de notre fang. Nous avons laide des forces fuffifan-
tes dans la Ligurie, qui s’eft rendue a nous : nous avons
paifé en Tofcane & y avons rétabli plufieurs droits de
l’empire ; & a'iant envoie notre cher fils Henri pour
ramener la Marche d’Ancone à notre obéïffance,nous
avons marché en perfonne avec nos aigles viéforieu-
fes vers le duché de Spolete ôclevoifinage de Rome.
T o u t s’eft fournis jufques a Viterbe , excepté très-
peu de villes; Rome même nous appelle. Enforteque
notre ennemi au défefpoir a prêché la croifade contre
n o u s , difant fauffement que nous prétendons ren-
verfer l’églife Romaine & profaner les reliques des
faints apôtres. Mais il n’a pû faire prendre la croix
qu’à des v a le t s , de vieilles femmes & très peu de
foldats mercenaires.
Le cardinal Jacques évêque de Paleftrine étant arrivé
en France, publia partout le roïaumela fenten-
ce d’excommunication prononcée par le pape contre
l’empereur Ftideric; mais voïant que l’empereur n’y
avoit aucun égard, il aifembla à Meaux des arche-
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vêques, des évêques & des abbez pour délibérer fur
cette affaire fi importante. En ce concile il commanda
de la part du pape à quelques-uns de ces prélats
en préfence de tous, de fe mettre en chemin avec
lui pour aller à Rome en perfonne, toutes affaires cef-
fances ; &c il promit de leur faire trouver à Vienne des
bateaux , & tout ce qui feroit neceifaire pour faire
le voïage par mer , attendu que l’empereur étoit maître
des paffages par terre, ôclesfaifoit garder exactement.
Le même légat aifembla à Senlis les évêques
de la province de R e im s , & obtint le vingtième de
tous les revenus ecclefiaftiques pour le fecours du
pape.
Le pape écrivit auffi au roi faint Louis une lettre
qu’il le prioit de faire lire devant tous les feigneurs
de France, & dont la fubftance étoit -. Sachez que par
meute délibération avec tous nos freres les cardinaux,
nous avons condamné &c dépofé de la dignité imperiale
Frideric, qui en prend le titre ; & que nous
avons choifi pour mettre à fa plaete le comte Robert
votre frere, à qui non feulement l’églife Romaine,
mais l’églife univerfellea réfolu de donner toute forte
de fecours pour l'établir & le maintenir. Rec evez
donc à bras ouvertsunefi haute dignité qui vous eft
offerte. Le roi par le confeil des feigneurs fit cette
réponfe ; Comment le pape a-t-il oie dépofer un û
grand prince, qui n’a point fon pareil entre les Chrétiens,
fans qu’il foit convaincu des crimes qu’on lui
reproche, ni qui les ait confeifez? s'il avoit mérité
d’être dépofé, il ne le devroît être que par un concile
generai ; & quant à fes crimes on ne doit pas en croire
fesennemis, dont on fçaitque lepapeeftleprinci-
AN.12.40.
Meyer. g. ann,
Tland, to. xr,
conc.p, 371,
Matth. Tarif»
i z j <>»/. 4*4.