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4 4 1 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
La defcente hit réloluc ; niais comme la triern’eit
pas profonde en ce rivage il fallut quitter les grands
vaifleaux Si entrer dans les galères Si les barques.
Le légat avec la croix à découvert ctoit dans la même
barque que le r o i , & elle etoit précédée de
celle qui portoit l'oriflamc. Et comme on ne trouva
pas même allez d’eau pour arriver jufqucs à terre
dans ces bàtimens plats, l ’armée Chrétienne &c
le roi tout le premier fauta dans la mer tout arme
Se marcha dans l ’eau jufqucs aux épaules, quoique
le rivage fut bordé d’ennemis qui tiroipnt in-
ceflamment. Mais les Chrétiens les repouflerent Si
les forcèrent à fe retirer. Ils abandonnèrent même
Damicte pendant la nuit ; Se le jour fuivant dimanche
iixiéme de Juin les Chrétiens la trouvèrent vui-
de Se en prirent poiTeiïion. Le légat avec le patriarche
de Jerufalem, les évêques prefens Si un
grand clergé , le roi faint Louis Si plufieurs autres
y entrèrent en proceffion nuds pieds, en prefence
du roi de Chipre & de quantité de feigneurs Si
d’autres perfonnes. Le légat commença par reconcilier
la mofquée, qui dans l’autre prife de la ville
' trente ans auparavant avoit été dediée à la fainte
V ie rg e , en l ’honneur de laquelle il y célébra fo -
lemnellement la meife ; & le roi fe propofa d’établir
à Damiete un évêque comme il y en avoit autrefois
Si des chanoines. Il réfolut d’y palfer l’êté
pendant l’inondation du N i l , qui alloitcommencer,
Si marcher enfuite au Caire capitale du païs.
uifieii. Durant fon féjôur à Diamicte il en dota l’églife
cathédrale, lui donnant de grands 'revenus tant
dedans que dehors la ville ayec des fiefs pour dix
L iv ttE cy ia t k K--v in g t -t r o i s if.’m e . 44Î
chevaliers. L ’a ¿te c/t datté du mois de Novembre — -— .— «
de cette année. Mais trois ans après l’an 12.5-2.. Da- ^ n . 1144.
mie te étant retournée au pouvoir des infidèles, le
roi qui ctoit encore en Paleitinc donna à l ’évêque
dépouillé une penfion viagère de deux cens livres
parifis à prendre fur fes coffres.
Alfonfe comte de Poitiers frerc du roi qui l’a- x vrr.
voit laide en France, fe préparoit cependant à lui
amener du fccours. Il fc mit en chemin vers la faint ^ Tet'
Jean de cette année 1149. Si Ce rendit à Aiguës- jif.
mortes avec Jeanne fon époufe, dont le pere Rai-
inond comte de Touloufe vint les y trouver. A l fonfe
Si Jeanne s’embarquèrent le lendemain de
la faint Barthelemi vingt-fixiéme d’Août Si arrivèrent
à Damiete le dimanche avant la faint Simon,
c ’eft-à-dire le vingt-quatre d’O étobre.
Quelque temps auparavant le comte Raimond f u‘f T>£ Lm‘
avoit fait brûlera Agcn environ quatre-vingt hérétiques,
de ceux qu’ils nommoient croïans, convaincus
par leur propre confcifion ou. autrement.
A u retour d’Aiguës-mortes il fut faifi d’une fièvre
à Millau en Roiiergue ; Si s’avança jufques à un
village près de Rodés nommé Pris, où il demeura
allité. Là Durand évêque d’A lb i .vint le premier le
trouver, Si le comte fe confelfaà un fameux ermite
nommé frere Guillaume d’Albaronc Si reçut
la communion de la main de l ’évêque avec de
grands témoignages d’humilité. Car lors que le
faint Sacrement entra il fe leva de fon lit , tout foi-
ble qu’il é t a it , alla au-devant jufques au milieu
du logis Si communia à genoux. Quatre autres évêques
fe rendirent auprès de lu i, fçavoir ceux de
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