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reljgieux & l’évêque même. On y venoit des villes Sc
des villages voifins, marchant lanuic auxâambeaux
pour avoir place. Il s’y trouvoit jufqu’à trente mi l le
perfonnes, tous lï at tent i fs, qu'à peine entendoit-
on quelque b ru i t , les marchands tenoient leurs boutiques
fermées jufques au retour du fermon. Quand
il etoit f ini, chacun s'empreflbit par dévotion à toucher
le faint homme, ou à couper quelque peu de fort
habit : en forte que pour n’être pas écrafé , il étoit
environné en allant Si en venant par une troupe de
jeunes gens vigoureiix. Auffi voïoit-on des effets fen-
fihles de fes fermons : la réconciliation des plus mortels
ennemis» la délivrance des prifonniers retenus
depuis long- tems , la reftitution des ufures, la remite
des dettes : la converiion des pecherelles publiques.
Toute forte de pécheurs accouroient à la penitence;
en forte que les prêtres ne pouvoient fuilire à entendre
les confeffions. Antoine lui-même quoi qu’atta-
qué d’infirmitez continuelles» étoit fans celle occupé
à prêcher» à confelfer, & à donner des conteils à
ceux qui lui en demandoient refolus à les fuivre ab-
iolumeht.
Voïant approcher le tems delà moiiTon » il crut devoir
celfer fes prédications pendant que le peuple y
feroit occupé; & fe trouvant fatigué des fréquentés
vifités des feculiers il quitta Padouë , Si fe retira
dans un lieu felitaire du voilânage momméCampie-
tro , dont le feigneur momiïié Ti fonfe rendit fon dif-
cipte, Si embraffa la réglé du tibfs-ôrdre de S. François.
En cette retraite Antoine fe donna tout entier à
îa méditation & à la prière ; Si fe fentit tout d’un coup
attaqué d’une violente maladie * dont il vi t bien qu’i l
L i v r e L X X X . 19 — — — ■
liereleveroitpas. Il fe fit reporter à Padouë; & com-
me on lui apportal’exirêmeTonéjtion il dit : J ’ai déjà
cette onébion au-dedans,: mais ne laiiTez pas de me
la donner, elle ro'eii utile. Il chanta avec les freres les
pfeaumes de la penitence, qù.e l ’on dit en cette cere- •
monie , Si mourut une demie heure après. C ’étoit le
vendredi treizième de ju in 1131. il éroiràgéderren-
te-fix ans » Si en ayoit palfe dix dans l’ordre des freres 751.1r.j7.
Mineurs. Sa grande réputation Sc les miracles qui fe - '7l7‘
faifeient tous les jours à fan tombeau firent preflfer fa
canonifarion ; Si après les informations juridiques M‘,rtyr-R'ii*
le pape Grégoire fans attendre la fin de l’année, le mit
folemneilement au nombre des fainrs à Spolete le jour
de la Pentecôte trentième de Mai 1131. & ordonna
que fa fête feroit celebrée le jour de fa mort.
Nous avons plufieurs écrits de S. Antoine de Pade,
entre-autres un grand nombre de fermons : mais je
n y vois rien de cette é loquence, Si de cette force
que leur attribue 1 auteur de fa vie: ce n’eft qu’un
tiiTu de pa{Tages de l'écri ture, pris dans des fens fig
u r e z , iouvenc fort éloignez du fens lit téral; &
qui par confequent nefont point de preuve. On ne
Voit dans ces fermons , ni raifonnemens fuivis ,
ni mou vemens; la fin n’eft pas plus touchantequele
commencement. En voici un échantillon : On fit des
noces a Can.a de Galilee, fur quoi il y aqua t re cho-
*es voir. Premièrement la joie & l’union nuptiale,
& lacirconfeince du lieu : fecondement la prefence
de Ja Vierge : Troif iémement la puiflance de j . C.
quatrièmement fa magnificence. Quant au premier
p o in t , Cana fignifie zélé & Galilée p adage : c’eit par
le zele Si 1 amour du paiTage que fe font les noces etv-
C i j