
A n . 1131,
v i . ep. i* $•
p. 184«
X X .
Négociation
pour la réunion
des Grecs..
Svp.U LXxv. n.
14.
44 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e :
juge de la cour impériale, & le pape l’en remerciaerï
termes magnifiques : foit qu’il fût effedivement
t rompé, foit qu’il ne voulut pas encore aigrir l’empereur.
Mais quelque tems après il fe plaignit a lui
que des Sarrafins, qui étoient à fon fervice avoient
fait une écurie d’une églife dépendante du monaftere
de faint Laurent d’Averfe; 8c enfuite l’aïant abatuc
en avoient employé les matériaux à des bâtimens
qu’ils faifoientà Nocera. Il reftoit en Sicile quantité
de Sariafinsiujetsdel’empereur,quilesfaifoit fervit
dans fes troupes.
Cette année le pape Grégoire reçût un envoyé de:
Germain patriarche Grec de C. P. avec une lettre pour
la réünion des églifes : Or voici l’occafion de cette
ambaflade. Cinq freres Mineurs qui étoient allez
enNatolie travailler à la converfion des ames ,., furent
pris par les Turcs 8c retenus en prifon : d’où étant
fortis ils vinrent à Nicé e où Germain faifoit fa refi-
dence auffi bien- que l’empereur Jean Vatace. Les
cinq freres vinrent trouver le patriarche, qui les reçût
huma inement , 8c fut édifié de leur pauvreté ÔC
de leur zele. Etant entrez en eonverfation , ils parle-;
rent de diverfes chofes , 8c s’arrêtèrent principale-;
ment fur le fchifme qui divifoit l’églife depuis long-
tems.. Ils lui propoferent d e travailler à la paix , 8c à
l ’union entre les Grecs Sc les Latins , 8c ils furent fa-;
vorablement écoutez. Nous avons vû qu’il y avoit eu
quelques démarches faites pour la réünion en 1193*
entre le pape Innocent IIL d’une part,l’empereur Alexis
l’Ange 8c le patriarche Jean Camatere de l'autre ;
mais la prife.de C.P. par les Latins , aliéna les efprits
plus qu’auparavant. Le patriarche Germain furnomy
L i v r e L X X X. 43 •-------------
mé Nauplius avoitfuccedé vers l’an 1 117. à Manuel l î 3i -
le philoiophe. lLétoit û’Anaplus danslaPropontide,
8c après avoir été élevé dans le clergé de C. P. il em-
braifa la vie monailique, d’où il fut tiré pour remplir
le fiege patriarcal, 8c le tint dix feptans 8c demi.
Le patriarche L a t ind eC. P. écoit Simonqui mourut
cette année 1131. 8c après que le fiege eut vaquéplus
d’un an , le pape Grégoire du confentement du clergé Aihm,. jz}}r
de C, P. y transfera Nicolas de Plaifance évêque de
Spolete , qui avoit été fon vice-chancelier.
Ce patriarche Germain rendit compte de la pro-
pofition des freres Mineurs à l'empereur Jean Vata-
ce fon maître,, qui avoir alors intérêt de le concilier f '6>s‘
le pape, pour détourner l ’orage qui le menaçoit de
la part de Jean de Brienne empereur Latin de C. P. vuca„g ¿ ^
Ce prince y arriva vers la fin de l’an 11 31. 8c fut cou- c,R/.?j.
jronne afainte Sophie par le patriarche Simon. Georg
e Acropolite qui le v i t alors, dit avoir été extraordinairement
furpris de la grande ôc belle taille de ce
vieillard âgé de quatre-vingt ans au moins, il de-
meura environ un an fans rien entreprendre,. mais
Vatace jugeant bien que ce repos ne ferait pas long,,
voulutapparemment prévenir les fecours des croïiez
que le pape lui pouvoir envoyer. Il permit donc au:
çatriarche d’écrire au pape pour la réünion, & il lui
écrivit lui-même.
La lettre du patriarche. Germain au pape Grégoire
commence par une priere à J. C. qu’il invoque en
qualité de pierre angulaire qui a léüni les diverfes tK H n i
nations en une meme eglife. Puis s’adreifant au pape ^ 'ttf
il reconnoît qu’il a reçû en partage la primauté du ^ " ,'7^% ..
fiegç apoftolique, ôc le prie de defeendre un peu de- ^ K
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