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Sup. liv .
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éto3 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
ecclefiaftiques. D'autres ont donné dans l’excès op-
pofé jfou ten an tqu e les religieux font incapables de
ces fo n d io n s , même pour les exercer par l ’autorité
des évêques. D ’autres enfin par une erreur plus nouvelle
, prétendent que les évêques ne peuvent donner
ce pouvoir aux religieu x, fans le confente-
ment des curez. Saint Thoma s foutientau contraire
que les évêques ne fe dépotiillent pas de leur
puiffance, en lacommuniquantaux cu r e z , & qu’ils
n’ont pas befoin de leur permifilon pour prêcher
ou donner l ’abfo lution à leurs paroiffiens. Or ils
peuvent commettre d’autres prêtres pour ces fo n c tions
, & fou v en t il eft expédient ou même necef-
faire. Il y a des curez fi ignorans qu’ils ne favent
pas parler, la t in , & on en trouve peu qui aïent étudié
l'écriture fainte. On fait par experience que
quelques particuliers ne fe confeiferoient points’ils
ne pouvoient le faire à d’autres qu’à leurs curez ,
fo it par la honte de fe confeffer à ceux qu’ils
vo ien t tous les jou r s , fo it par foupçon d’inim itié ,
ou par quelqu’autre raifon;
Or il eft utile qu’il y
ait des religieux établis exprès
pour le foulagement
des pafteurs.
ixxvii. Sur l ’o b jed io n tirée du concile de LatranT, qui
ordonne de fe confeifer au propre prêtre , S. T h o mas
foutient que ce propre prêtre n’eft pas feulement
le curé , mais encore l ’cvêque & le pape, ou
ceux qu’ils commettent à leur p la c e ,.& que le propre
prêtre n’eft pas dit par oppofition au palleur
commun , mais par oppofition à l’étranger. Il
ajoûtequele pape a ju r ifd id io n immédiate fur tous
les ch ré tien s , & qu’il eft l ’époux de i ’éghfe uni-*
yerfcljç
L i v r e q u a t r e - v i n g t - q ü a t r i e ’m e . 6 0 9
verfelie comme l’évêque l’eft de fon églife particulière.
Q u ’il peut changer tou t ce que les conciles
on t décidé n’être que de droit p o fit if & en difpen-
fer félon les occurrences. C a r , ajoû tc -il, les peres
aifemblez dans les conciles ne peuvent rien ftatuer
fans l’autorité du pape, fans laquelle on ne peut m ême
aifembler de concile. Ces maximes touchant
l ’autorité du pape étoient n ou v e lle s , & la derniere
eft manifeftement tirée des fauifes décretales.
Q u an t au travail des m a in s , quelques m o in e s ,
dit faint Thomas, ont été anciennement dans cette
erreur, de dire que le travail étoit contraire à l’abandon
parfait à la providence, 8c que le travail recommandé
par faint Paul font les oeuvres fpirituel-
les. C ’eft contre cette erreur que faint Auguftin a
.écrit fon traité du travail des moines, d’où quelques
uns donnantdans l’excès o p p o fé , ont pris oc-
cafion de dire , que les religieux fon t en état de
damnation s’ils ne travaillent de leurs mains. Nou s
montrerons au contraire, que les religieux font en
é ta t de falut même fans ce travail. Le travail des
mains eft de precepte ou d e con fe il. Sice n’eft qù’un
c o n fe il, perfonne n’y eft obligé s’il ne s’y eft engagé
par voeu : donc les religieux dont la réglé n e le p r e f
crit pas, n’y font point ob ligez . Si c’eft un precepte
les feculiers y fon t ob ligez comme les religieux ; &
en effet quand faint Paul d ifoit : Q u e celui'qui ne
veu t point tràvailler ne mange p o in t , il n’y a voit
po int encore de religieux diftinguez des feculiers.
D e plus faint Paul ne recommande le travail qu’en
trois cas : pour éviter le larcin, pour ne point defi-
rer le bien d’autrui, pour guérir l ’inquiétude ôc la
Tome X V I L H h h h
A n. 12.57.
Dift. 17;
c. 3.
Slip. I tV .X T . » . 3 4 .1
i . Theff.m. 19.
Eph. iv. '&■
1 . T b f f f . IV. » .
1. Thefl. 1U. S.