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C 't tn ahm. D u -
to u l.p . 1 4 4
Vxd. rtg. p. 61.
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X L I I I .
A p o l o g i e d e s r e l i g
i e u x m a n d i a n s .
Jûchurd. p. i j 4 .
S. Thom. to. J 7 .
«pu/c. p. lÿ.
C o C H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
hznum vitoe. Il donna encore fix autres bulles fur ce
. rfujec
pendant le cours de cette a'nnee, tant en faveur
des mandians, que contre GuilMime de Saint-
Am ou r : enfin le fécond jour d’O d o b r c , il en donna
une fepdéme à l’évêque de Paris , où il lui ordonne
de faire publier l’a d e par lequel Eude de
Dotiai ôi Chrétien de Beauvais avoient promis
d’executerla bulle Q u a f t liznum vitoe,’ J C> 3 5c le relie qiue
nous avons vû. Et fi dans un mois,ajoute le pape ,
depuis cette p u b lica tion , ces deux dodeurs n’a c-
compliifent ce qu’ils ont p rom is , vous les dénoncerez
parjures, & vous révoquerez la reftitucion
d’Eude aux bénéfices dont il avoit été privé-
En exécution de cette bulle & du ferment des
d o d e u r s , faint Thoma s d’A q u in , dont le d o c to rat
étoit retardé depuis deux ans, y fut enfin reçû
à Paris le vingt-troifiéme jour d’O d o b r e 1 15 7 . C e
fu t alors qu’il publia l'apologie pour les frerés mandians,
qu’il avoit prononcée à A nagni devant le pape
un an auparavant. C e t ouvrage elt intitulé: C o n tre
ceux qui attaquent la religion , c’eft.à -d ire , la
profeflion religicufe -, 5c le famt d od eu r y répond
en détail & avec une grande exattitude à toutes
les raifons 5c les autoritez avancées par Guillaume
de Saint- A mour, Il réduit tout à fix queftions : s’il
eft permis à un religieux d’enfeigner ; s’il peut entrer
dans un corps de dod eurs iéçuliers : s’il peut
prêcher 5c çonfeifer fans avoir charge d'ames : s’il
eft obligé de travailler de fes mains : s’il lui eft permis
de quitter tous fes b iens, fans fe rien referver
ni en pa r ticu lie r , ni en commun : enfin s’il peut
p u n d ic r pour viv re ,
L i v r e q u a t r e -v i n g t - q u a t r i e ’m e . ¿ 0 7
Sur la première queftion faim Thomas foutient ~
que lap ro fcllion religieufe, loin de rendre les hom- N
mes incapables d’enfeigner la d o d r in e de l’é v an g i- c'
l e , les y rend plus propres, puifqu’ils gardent non
feulement les préceptes, mais les confeils , 5c s’appliquent
à la méditation des chofes d iv in e s , étant
dégagez par leurs voeux de ce qui en détourne les
autres hommes. Si les religieux peuvent être appelie
z aux prélatures, à plus forte raifon au d o d o ra t
& à la lo n d io n d’enfeigner, 5c il eft utile à l’églife
qu’il y en a k de particulièrement confacrezà l ’étude
de la religion 5c à l’in ftru d io n des ign o ran s „
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comme il y en a de dévoüez au iervice des mala-
des & à d’autres bonnes oeuvres. Quand Jcfus-
C h r ift défend à fes diiciples de fe faire appeller
d o d e u r s , il ne condamne, ni la chofe ni le nom ,
mais feulement la vanité qu’en tiroient les Juifs.
Si les religieux peuvent être d o d e u r s , il n ’y a c.y.
aucune raifon de les exclure de la fucieté des doc teurs
feculiers , puifque cette focieté eft fondée ,
non fur ce qui les d iftingu e,m a is fur ce qui leur eft
com m un, qui eft d’étudier 5c d’enfeigner. Quant
à la liberté des iocietez , elle regarde les focietez
de peu deperfonnes formées par un intérêt particulier
, & non celles qui font établies par l ’autorité
des fuperieurs pour l’utilité publique.
Sur la troifiéme queftion il faut obferver qu’il y c. 4.
a des heretiques qui mettent la puiifance du mi-
niftere ecclefiaftique dans la faintetéde la vie indépendamment
de l’ordination : ce qui a donné occa-
fion à quelques m o in e s , préfumant de leur vertu , ic 4.1
de s’attribuer de leur propre autorité les fo n d io n s ttu.c.