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Sup.liv. LXXXIII.
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Rain. an. 12.55*
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yitr H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
roi de Lituanie la faculté de faire couronner roi fon
fils , par tel évêque Latin qu’il lui plairoit ; & lui
avoit donné les terres qu’il pourroit conquérir fur
les païens’ de Ruffie. Mais cette même année 1155.
Mendôg tdurna fes armes contre les Chrétiens, brûla
la ville de Lublin en Pologne, & emmena plufieurs
éfclâves en Lituanie. Auifi fa prétendue converiîon
n’avoit rien de folide -, 8c fes fucceifeurs demeurèrent
païens encore cent trente ans;
Dès la fin de l’année précédente une grande armée
de croifez vint au fecoürs des Chrétiens de
Pruife. Elle étoit conduite par Ottocàr nouveau roi
de Boheme avec Otton marquis de Brandebourg
fon n e v eu , qui fu t fon maréchal en cette entre-
prifp : le duc d’Autriche, le marquis de Moravie ,
Henri’ archevêque de C o lo g n e , Anfelrne évêque
d’Olmu'ts furent dé ce voïage, & un fi grand nombre
de croifez de toute l’Allemagne, qu’ils mon-
toiènt à foixante mille çombattans, Ils arrivèrent
l ’hiver épargnant les terres des Chrétiens, ils
brûlèrent Sc faccagerent celles des infidèles. Après
un combat où les Pruifiens furent défaits 8c grand
nombre pris prifonniérs, leroiOttocâr donna la vie
à tous ceux qui fe firent baptifer, ou qui revinrent
à l’églife après avoir apoilafié : tous les autres fu rent
paifez au fil de l’épée. Les deux chefs des Prüf-
fiens s’étoient enferriiez dans une ville , où manquant
de provifions, ils ne pouvoient foûtenir un
iîege : ils ’ demandèrent confeil aux habitans, qui
répondirent : Nous avons déjà réfolu d’embraffer
la religion Chrétienne ; plûtôt que de périr avec
nos enfans ,& nos biens. Et nous auifi, dirent les
L i v r e q u a t r e - v i n g t . q u a t r i e ’m e . y i y
capitaines, nous y donnons les mains, puifque nous —-------— .
voïons clairement que nous combattons en vain A n . n j j .
contre Dieu.
Ils envoi’eretit au roi Ottocar des députez , o fT
frant de fe rendre le lendemain à difcretion : il les
reçût-, 8c dès le matin les deux'Capitaines des Pruf-
fiens furent baptifez par l ’évêque d’O lmuts : le roi
fut parrain de l’u n , le marquis Otton de l ’autre ,
8c ils leur donnèrent chacun leur nom : le roi les revêtit
l’un 8c l ’autre d’une robe de foïe blanche mêlée
d’o r , & les appella fes amis. Enfuite le refte des
païens, non feulement du lieu , mais de toute la
Pruife, s’empreifa à recevoir le baptême ; & le roi
aïant pouifé fa conquête jufques à la mer Baltique,
donna les ordres neceifaires pour y bâtir une ville ,
qui fut nommée C o n iib e rg , c’eil-à-dire Mont-
roïal ; & íes ordres furent executez par les chevaliers
Teutoniques. L ’évêque d’Olmuts par la per-
miffion du ro i, fonda auüi une ville qu’il nomma
Bruniberg de fon n om , 8c où Albert évêque de
V a rm ie , fie quelque temps fa réfidence ; mais la ~Diprt.rruf.fi
nouvelle ville aïant été brûlée par les Pruifiens, il 1 h
fe retira à Elbing où il mourut dans une grande
vieilleife. Brumont évêque d’Olmuts étoit Saxon & "De epife. Olm. pi.
comte de Stheumberg ; il.enrichit extrêmement fon ~~ rtc,cr'
é g h fe ,l ui acquit plufieurs terres, 8c fortifia fes places
: il fit plufieprs fondations dans les églifes, 8c
érigea plufieurs fiefs ; en forte qu’il marchoit accompagné
d’un grand nombre de chevaliers, au lieu
que fes prédeceifeurs n’avoient à leur fuite que quelque
peu d’ecclefiaftiques. Vo ilà de quoi on loüois
alors les évêques.