
4§2 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
q u il plût au pape de révoquer tout ce que le légat
Pelage évêque d’Albane avoit ordonné contr’eux
en punition de leur défobéiffance.
Sur ces demandes des Grecs le pape ne fe croïant
pas fuffifamment informé des circonftances du fait
pour donner une réponfe décifive, renvoïa l'affaire
au légat Eude évêque de T u fculum, qui étant fur
les lieux pouvoir en prendre une connoiffance plus
exa&e ; & lui donna plein pouvoir de regler le tout
par le confeil des prélats & des autres perfonnesfa-
ges , félon qu’il jugeroit plus expédient pour le fa-
lut des ames, la paix de Téglife &c Taccroiffement
de l’obédience catholique. La lettre eft du vingtième
de Juillet i i j o .
x l v i l Quatre ans après, c’eft-a-dire, le cinquième de
W B f e j f e Mars 1254. le pape envoïa au même légat un grand
Frc- règlement pour terminer le différend émû entre Tarchevêque
de Nicoiîe & fes fuffragans Latins d’une
pa rt, & les évêques Grecs de Tille de Chipre foû-
mis à Téglife Romaine d’autre part. Le légat avoit
envoïé au pape les prétentions des Latins & les ré-
ponfes des Grecs, lui demandantla décifion : à quoi
le pape fatisfit par ce règlement, qui regarde principalement
le rit Grec dans Tadminiftration des fa-
cremens, & contient vingt- fix articles dont voici
lafubftancc.
Les Grecs fuivront l’ufage de Téglife Romaine
1. dans les onètions qui fe font au baptême ; & on
tolerera leur coûtume d’oindre les catécumenespar
5 tou t le corp s, ii on ne la peut ôter fans fcandale.
4- Il eft indiffèrent qu’ils baptifent en eau froide ou
en eau chaude. Les évêques feuls marqueront les
L i v r e q u a t r e -v i n g t - t r o i s i e ’m e 4 8 3
baptifez fur le front avec le faint chrême, c’eft-à-
dire donneront la confirmation. C ’eft que chez les
Grecs ce facrement s’adminiftre avec le baptême ;
& le plus fouvent par un prêtre. Chaque- évêque
peut faire le faint chrême dans fon églife le jeudi-
laint avec le baume & l’huile d’olive : mais fi les
Grecs veulent garder leur ancien ufage, que le patriarche
faffe le chrême avec les archevêques, ou
l’archevêque avec fes fuffragans., on le peuttolerer.
Les confeffeurs ne fe contenteront point en admi-
niftrantla penitence, d’enjoindre une omftionpour
toute fatisfaétion ; mais on donnera Textréme-
onction aux malades.
Quanta Teuchariftie, les Grecs peuvent fuvre
leur coûtume d’y mêler de l’eau froid ou chande ,
pourvû qu’ils croient que la confecration fe fait
également avec Tune ou avec l’autre. C ’eft qu’ils
mettent de l’eau boüillante danslecalice.pourfigni-
fierlavercudu S. Efprit. Mais, ajoûte le pape,ils ne
doivent pas garder toute Tannée Teuchariftie confa-
crée le jeudi-faint pour la donner aux malades. Ils
ne garderont pas plus de quinze jours celle qui
fera refervée pour cet ufage : de peur que les éf-
peces étant alterées,ellene foit plus difficile à prendre
, quoique la vérité & l’efficacité du facrement
ne celle par aucune longueur de temps. Ils fuivront
leur ufage dans la maniéré & l’heure de celebrer la
j mefle , pourvu qu’ils ne la difent pas après none
ou avant que d avoir dit matines. J’entends la prière
du matin que nous appelions laudes, & les Grecs
0 rthron. Le calice fera d’or, d’argent, ou au moins
d etain, l’autel propre avec un corporal blanc ; &
A N . 1 2 5 4 .
V. Eucholog.
Goar.fi 567.
J’
Conc. p.
6. 7.
V. Goar> p. 43
Arcud.
8.
Goar. p. 148,
2*
io. ïi.