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x . ep. i n * ap.
Rain.iis6.n,^%,
tp. z i 3.
M. Paris, ibid.
LIX.
Concile de
Tours.
to. x i . cotic. p.
S° 4»
136 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
femmes enceintes. Ils en bleflerent plufieurs mortellement
, 6c en foulèrent d’autres aux pieds de leurs
chevaux : biffant les corps des morts expofez aux bc-
tes. Ils brûlèrent leurs l iv r e s , pillèrent leurs biens,
ôc menaçoient de leur faire encore pis : le tout fous
prétexte qu’ils refufoient de recevoir le baptême. Les
Juifs en portèrent leurs plaintes au pape Grégoire,
qui écrivit fur ce fujet à l'archevêque de Bourdeaux,
& aux évêques de Saintes, d’Angoulême 8c de Poitiers
, une letere où il dit que les croifez devoient fe
préparer à la guerre contre les infidèles par la crainte
de Dieu , la pureté de coeur 8c la charité; 8c qu’encore
que J. C. n’excluë perfonne de la grâce du baptême,
toutefois il fait mifericordc à qui il lui plaît ;
8c il ne faut contraindre perfonne à recevoir ce facre-
ment , parce que comme l ’homme eft tombé par fon
libre arbitre, il doit auffi fe relever par fon libre arbitre
, étant appellé par la grâce. La lettre eft du
neuvième de Septembre 1 ¿36. Le pape écrivit à faint
Loüis fur le même fu j e t , afin qu’il reprimât la fureur
des croifez. Les Juifs d Angleterre épouventez de ces
exemples donnèrent de l’argent au roi Hen r i , 8c obtinrent
une proclamation publique , portant défenfe
de leurfaireaucun mauvais traitement.
Nous avions une pareille défenfe de maltraiter
les Juifs faite en particulier aux croifez, dans un concile
de Tours tenu par l’archevêque Juhel le mardi
avant la S. Barnabe, c’eft-â-dire, le dixième de Juin
la mêmeannée 12.3(5. O n y publiaun règlement contenant
quatorze articles, dont le premier porte,que
les croifez arrêtez pour crime par le jugefeculier feront
revendiquez par le juge ecclefiaftique, qui n’aura
L i v r e L X X X , 137
ra aucun égard à leurs pr ivi lèges, 8c leur ôtera même
la croix, s’il les trouve coupables d’homicide ou
d’autre crime énorme. Le concile ajoute,Nous défendons
étroitement aux croifez 8c aux autres Chrétiens
de tuer ou battre les Juifs, leur ôter leurs biens ou
leur faire quelque autre tort, puifque l’églife les fouf-
fre,ne voulant point la mort du pécheur, mais fa con-
verlîon. Les évêques auront foin de la fubfiftance
des nouveaux convertis, de peur qu’ils ne retournent
à leurs erreurs fous prétexte de pauvreté.
Les avocats auront étudié en droit trois ans. Les
officiaux cinq ans. Lès juges déléguez par le S. fiege
dans la province de Tours prendront les précautions
neceifaires contre les fraudes des parties qui obtiennent
des referits en cour de Rome, il falloir que ces
délégations fuifent bien fréquentes. Les teftarriens
feront reprefentez à l’évêque ou à celui qui exerce
fa j urifdiôlion, dans dix jours après la mort du tefta-
teur; 8c il aura foin qu’ils foient fidelement exécutez
Les faux témoins feront fuftigez : fi le juge ne
trouve à propos de les en difpenfer par une amende.
Ceux qui ont deux femmes en même tems feront
publiquement dénoncez infâmes, 8c mis fur l’échelle
publique , puis fuftigez s’ils ne s’en rachettent par
une amende. On punira de même ceux qui feront
convaincus de fortilege.
Le fiege métropolitain de Bourges fut dignement
rempli cette année par Philippe Berruier. Simon de
Sully étoit mort quatre ans auparavant, le huitième
Août 12,31. 8c on compte le fiege pour vacant pendant
cet intervalle : toutefois après quelques autres
eleèbions on élût un doôteur nommé Pierre de Châ-
2 ome X V l 1, S
An. 123 <•.
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c. z . 4«
c. 7.
C. IZ »
¿.8.
Gali. Chr. t.
i .p . 1 7 6 .
Patr. Bitur.c•
70 .p . 110.
Alberic. p•
Î 4 i . 554»