
A N.
j ; o H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
promtement une derniere réponfe, fans nous rei
i j j . nir plus long-tems en iufpens, afin quemouspuif-
fions pourvoir à nous & â notre école.
Dès l’année precedente l’évêque de Paris envoïa
au pape Innocent, un petit livre intitulé Introduction
à l’évangile éternel ; & le pape Alexandre le
fit examiner par trois cardinaux, fa voir les évêques
de Tufculum & de Paleftrine, & Hugues de faint
Cher prêtre d a titre de fainte Sabine , de l’ordre
des freres Prêcheurs. Il fut jugé fi mauvais, que le
pape manda à l’évêque de Paris de le fupprimer, fous
peine d’excommunication. La lettre eft du vin gt-
troifiéme d’Octobre m j . Mais le douzième de N o vembre,
il manda au même évêque de prendre
garde que la fupprelfion de ce liv re , n’attirât aucun
reproche aux freres Mineurs, C ’eft que Jean de
Parme leur général, étoit tenu pour l’auteur d e l’évangile
éternel.
Le pape n’eut point d’égard à la remontrance
des doèteurs de Paris, ni à leur prétendue réparation
du corps de l’univerfité au contraire il écriv
it au chancelier de fainte Geneviève,de n’accorder
la licence de regenter à Paris en aucune faculté
à ceux qui refuferoient d’obferver la bulle
t- »54- Qua.fi livnum uitoe. La lettre eft du vingt cinquième
de Novembre. Elle fait voir que le chancelier
de fainte Geneviève donnoit alors des licences dans
les quatrefaçultez, Le pape écrivit à même finaux
évêques d'Orleans 6c d’Auxerre ; mais ils remirent
l ’execution de ce nouvel ordre , jufques au concile
qui fe devoir tenir à Paris la même an-
Jiéç.
L i v r e q u a t r e - v i n g t - q u a t r i e ’m e . 5/1
Cependant à la priere du roi faint Louis, le p a p e |
Alexandre donna au provincial des freresPrêcheurs N^. v11^ ’
en France, &augardien des freres Mineursde Pa- inquifuion c»
ris l’office de linquifition dans toutleroïaume,ex- rancc'
cepté les terres du comte de Poitiers & de T o u - am'n' !‘s'
loufe Aifonfe frere du r o i, dans lefquelles il y avoit
des commiffaires particuliers pour l ’affaire de la
fo i. Le pape ordonne aux inquifiteurs, de fe faire
délivrer les informations, 6c les autres procédures
faites contre les heretiques, par tous ceux qui les
ont yntre les mains ; & de procéder contre ceux qui
fero'nt coupables du même crime, ou feulement
diffamez , s’ils ne fe foûmettent entièrement à l’é-
glife, 6c d’implorer, s’il eft befoin, le fecours du
Bras feculier. Il leur donne pouvoir d’abfoudre les
heretiques qui abjureront fincerement, 6c de faire
toutes les procédures neceffaires pour l’exercice de
leur charge, nonobftant la liberté accordée aux religieux
, de ne point recevoir dépareilles commif-
fions. Mais il veut que pour juger les heretiques 3
ou les condamner à une prifon perpétuelle, ils
prennent le confeil des évêques diocefains. La
lettre eft dattée de Rome le treizième de Décembre.
Cette inquifition generale en Erance eft remarquable,
fur tout étant établie à la priere du roi
faint Louis.
Vers la fin de cette année 1155. faint Louis re- x v l.
qût des nouvelles du cordelier Guillaume de Ru- Gnuu« Rubrâ.-
bruquis, qu’il avoir envoie en Tartaries deux ans suis-
auparavant : voici la fubftance de fa relation. Votre IΓ‘ luytM-uP-tpi
fainte majefté faura que l’an 1153. le feptiéme de sergerm.t.i.
M a i, nous nous embarquâmes fur le pont-Euxin