
A n . 1 137*
ti. 137-
VII.
Concile deLon.
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Id .p . 1 7 7 . t o . x 1 .
£onc. p. j i 8 .
îff® H i s t o i r e - E c c l e s i a s t i q u e ;
ferend avec les évêques Scie cierge de la province,
Dè&l’année 12.17. l’évêque 8c le chapitre de Nantes
fe plaignirent au pape Honorius de fes vexations 8c de
fes violences, 8c l’excommunication prononcée contre
lui par l’évêquefut confirmée par 1 archeveque de
Tours, Les cenfures étant inutiles, 1 eveque porta fa
plainte au roi Philippe Augufte en 12.2.0. le duc fit un
traité avec l’é v êqu e , mais fans aucune exécution.
Le duc Pierre fut encore excommunié par l'évêque
d eR en n e s , ôc la fentence confirmée par le pape
Grégoire IX. en 12.2.8. Enfin fes différends avec les
évêques aïant été examinez par les deleguez du S. fiege,
ils lui donnèrent l ’abfolution en 1130. a certaines
conditions qu’ il n’obferva pas; enforte que quatre
ans après fur les plaintes des évêques & des barons, le
roi fie fairecontre lui des enquetes, par lefquelles il
fut convaincu de plufieurs ufurpations fur leurs
droits. Mais ena 137. Jean fon fils aïne aïant atteint
l ’âge de majorité , il lui céda le duché de Bretagne,
8c ne Ce qualifia plus que Pierre de Brai ne chevalier. Il
étoit en cet état quand le pape le mit de fon confe i l ,
en confideration de fa nobleiTe, de fa valeur , de fa capacité
8c de fon experience dans la guerre , tant fur
terre que fur mer. Il le choifit donc pour lui confier
la conduite de l’armée chrétienne contre les infidèles,
8c la difpenfation des fommes d argent deftinees a
l’entretien des croifez.
En Angleterre le concile convoque par lele ga tOt -
ton fe tint à Londres au tems marque, c eft a-dire, le
lendemain de l'o&ave de S. Martin dix-neuviéme de
Novembre, Ce premier jour le légat ne s y trouva
p o in t , parce que les prélats lavoient prie de leur
donner
L i v r e L X X X I . ï î i
donner la liberté d’examiner les décrets qu’il avoit
propofé défaire, 8c d’en délibérer entre-eux, de peur
qu’il ne ftatuât quelque choie à leur préjudice. On
voit ici quelle étoit la liberté de ces conciles, où les
légats préfidoient, 8c où ils apportoient des décrets
tout dreffez que l’on n’ofoit examiner en leur pre-
fence. Le lendemain vingtième de Novembre le légat
vint de grand matin dans l ’églife cathédrale de
S. Paul , où le roi à fa priere avoit fait cacher en divers
lieux jufques à deux cens hommes armez. Car le légat
craignoit fort pour fa perfonne, parce qu’on di-
1 foit qu’il vouloir ufer d’une extrême rigueur contre
I ceux qui avoient plufieurs bénéfices, principalement
I contre les bâtards. La foule étoit fi grande dans l ’é-
I glife, qu’il eût peine à y entrer : il alla d’abord devant
| le grand au te l , où il fe revêtit d’un furplis,- 8c par
| deflus de la chape de choeur fourrée de verd avec la
I mître en tête. Enfuite il marcha en proceffionà fon
I fiege , étant précédé par les deux archevêques de
| Cantorberi & d’Yorc. Ce fiege étoit fort élevé &
orné magnifiquement de tapis ôc de rideaux :1e légat
y monta, & les deux archevêques s’aifirent à fes cotez,
celui de Cantorberi à fa droite 8c celui d’Y or c à
fa gauche.
Ce fut le fujet d’une conteftation entre-eux; 8c
l’archevêque d’Yor c interjettaappel pour la confer-
vationde fon droit. Après que l’on eût lu fuivant la
coutume l’évangile du bon Pafteur, le légat dit les
oraiions, on chanta VeniCreator, 8c les archevêques
s’affirent comme j ’ai dit. Alors le légat voulant ap-
paiier leur différend fans dérogera leurs droits: parla
ainfi : Aux bulles du p a p e , faint Paul eft à I adroite
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ro. Novemb.