
An.i ¿4©,
Sup, l . LXXIX«
n. i#
X X X V .
Autre apologh
¿c i’empcreur-
■Rie, ib id .
- i r in t t h . i b id •
12:8 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
chrétienne ; ce qui fait que nous n’avons pu fuffire à
vous donner du fecours. Et comme pour l’obtenir cette
princeffe témoignoit fe vouloir réünir i l’églife
Romaine , !e papeiinfifte fortement fur la neceifité de
reconnaître une feulcDeglife affemblée fous un feut
chef. Mais•ilflepèfce; fouvent que c’eft à. S. Pierre fèul
que J. C. a donné la conduite de fon: troupeau 8c les
clefs du ciel. En quoi, ajoûte-t i l , nous ne prétendons
pas ôter l’honneur qui eft dû à nos freres les évo ques,
que S.Pierre & fes iucccffcurs ont appeliez à une
partie de la folicitude ; 8c noiis ne doutons point qu’ils
nefoient les vicaires de Dieu 8c du faint fiége. Parla
il femble dire que les évêques tiennent leur pouvoir
immédiatement du pape,fuivant l’opinion de quelques
théologiens du même tems. La lectreeftdu trei-
ziéme Janvier 1140. Cette reine RuiTude doit etre la
même que Ruffutude qui avoit écrit au pape Hono-
rius quinze oufeize ans auparavant; 8c je ne trouve
point que ce commerce de lettres avec les papes ait
eu de fuite. Aùffi avons-nous v û par plufieurs exemples,
que ces offres de réünion à l’églife Romaine de
la part des Chrétiens Orientaux n’avoient pour motif
que leur intérêt temporel.
L’empereur Frideric avançant toûjours vers Rome
fut reçu à Foligniau mois de Février 1240. enfuite
à Viterbe , d où il écrivit au roi d’Angleterre une
grande lettre, pour jufbifier fa conduite & la guerre
qu’il faifoit au pape. Il reprend tous les fujets de
plainte qu’il prétend avoir contre lui , jufques à l’excommunication
prononcée l’année précédente, puis
i lajoûte: Comme ce procédé nous paroiffoit injufte,
jious envoïâmes des ambaffadeurs aux cardinaux i
L i v r e L X X X I. 229 I------------
demandant la convocation d’un concile général : mais An. 1 240.
loin d’y avoir égard , le pape fit honteufement em- r«-./.47«.
prifonner les évêques que nous avions envoïe z , v io lant
le droit des gens. Enfuite il a foulevé contre nous
la Marche Trevifane8c la ville de Ravenne; 8c pour
foûtenir la révolté des Mi lano is , il leur a envoie le
légat Grégoire deMontelongo 8c frere Léon miniflre
des freres Mineurs, qui non feulement fe déguifoient
en foldats, portant des épées 8c des cuiraffes, mais
encore dans leurs prédications donnoient l’abfolution
à tous ceux qui agiroienc contre nous. Aujourd’hui
même ce légat 8c ce religieux fe donnent dans leurs
lettres le titre de gouverneurs de Milan ; ce qui montre
que le pape en veut ufurper la feigneurie temporelle,
au préjudice de l’empire.
Le moine de fainte Tuftine de Padouê hiftorien
• ’ r i " A. \ 1 » 1 1 3 5^» du tems s’accorde,âvec ce recic. Auffi-tôt après l’excommunication
, dit - il , le pape déclara légat d’italie
Grégoire de Montelongo notaire du faint fiége, homme
de grande prudence &c de grande fermeté, qui v e nant
à Milan raffûra le peuple effraie, 8c pariés exhortations
releva le courage aux amis des Milanois ,
les animant à combattre pour leur liberté. Afin de
montrer l’exemple, il marchoit en perfonne par tout
où l’empereur alloit attaquer ceux qui étoient fidèles
à l’églife. Ainfi parle cet hiftorien. Quant aufre-
re Léon furnommé de Perego, il étoit de Milan même
8c en devint archevêque l’année fuivante. Car XJghelî, tom. 4»
l’archevêque Guillaume Ruzole étant mort cette an- lst' l8o\
née 1240. le chapitre fut long-tems fans pouvoir s’accorder
fur le choix d’un fuccefleur. Enfin ils convinrent
de s’en rapporter abfolument à frere Léon