
I l 4 î- paix 8c regagner fon amicié, de ramener à l’obéïffance
Jui«. de l’églife Romaine l’empire de Rômanie: des’oppofer
aux Tartares, aux Corefmiens, aux Sarrafins & aux
autres ennemis de l’églife : d’aller en perfonne à fes
dépens à la terre fainte, la délivrer du péril où elle
étoit, 8c la rétablir félon ion pouvoir; enfin de rendre
à l’églife Romaine ce qu’il lui avoit ôté , 8c réparer les
injures qu’il lui avoit faites. Le pape s’écria: O les
grandes promeffes ! mais elles n’ont ‘jamais été accomplies
8c ne le feront jamais. On voit bien qu’elles fe
font pour éviter le coup qui menace , 8c fe moquer en-
fuite du concile : votre maître a j uré la paix depuis peu,
qu’il l’obferve félon la forme de fon ferment , 8c j ’ac-
quieice. Mais fi j ’acceptois fes offres, 8c qu’il voulût
s’en dédire, comme je ne m’attens pas à autre chofe,
qui ieroit fa caution , 8c qui le contraindroit à tenir fa
parole ? Le roi de France 8c le roi d’Angletere,répondit
Thadée. Et le. pape reprit: Nous n’en voulons point.
Car s’il manquoit à fes promeffes, comme nous n’en
doutons pas par les exemples du paffé, nous ferions
obligésdenousenprendreàcesprinces; 8c l’égliieau-
roit pour ennemis les trois plus puiffans princes fécu-
liers. Thadée n’ayant pas un pouvoir affez ample pour
accepter la propofition du pape, ni affez de tems pour
confommer l’affaire , fut réduit à garder un trifte fi-
lence.
Galeran évêque de Berite qui avoit apporté la nouvelle
de i’incurfion des Corefmiens,fit lire par frereAr-
noul Dominicain venu avec lui la lettre des prélats qui
contenoit la relation de ce défaftre ; 8c cette leêture tira
les larmes des yeüx à tous les aififtans. C ’eft ce qui fe
paffa dans la Congrégation préliminaire du concile.
L i v r e L X X X I I . 319 "a n ™ *
La première feflion folemnelle fe tint deux jours | 43
I, _ É • |. • 1 • • a 1 t • 18» Juin.
après, fçavoir le mercredi vingt-huitieme de Juin xxv
veille de la S. Pierre. Ce jour le pape 8c tous les autres PienuerefeaÎ01»
prélats revêtus pontificalement fe rendirent à l’églife Mi7. j>j*-
métropolitaine de S. Jean, où le pape aïant célébré la
meffe monta à un lieu é levé , l’empereur de CP. s’af-
fit à fa droite , 8c quelques autres princes féculiers à
fa gauche : puis le vice-chancelier Martin de Na-
ples cardinal diacre , avec les notaires, l’auditeur 8c
le correcteur , les chapelains., les foudiacres 8c quelques
autres. Les prélats étoient-affis plus bas en cette
forte. Vis-à vis du pape les trois patriarches , celui
de CP. à la droite, puis celui d’Antioche 8c celui
d’Aquilé le troif iéme.C’étoit encore Berthold fils du vgUi.u. 5.
duc de Moravie long-tems odieux aux papes comme e'
attaché à l’empereur Frideric , 8c depuis compris
dans la paix de 1 xjo. Les deux aucres patriarches pré-
tendoient qu’il ne devoit pas être aifis auprès d’eux,
n’étant pas du nombre des quatre anc iens , 8c firenc
rompre fon fiége ; mais pour éviter lefcandale il fut
rétabli , 8c par ordre du pape, à ce que l’on crut»
Dans la nef de l’églife à droi t , 8c aux hautes places
s’aflîrent les cardinaux é v êque s , de l’autre côté les
cardinaux prêtres, 8c après eux les archevêques 8c les
évêques : dans les fiéges qui rempliffoient la n e f quelques
évêques, les députez des chapitres , les envoïez
de l’empereur Frideric 8c des ro is , 8c plufieurs autres.
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Quant chacun eut prit fa place, le pape entonna le
Veni Creator, 8c après que tous l’eurent chanté, le cardi-
nalGilles àit,Fletfamusgenua,O&a vien répondit, Le-
'vate-. le pape dit l’oraifon : le chapelain Galeas com