
----------------- 8 o H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ;
A n. i ¿34. tréfoner dans l’égliie de Sariiberi avec un canûnicat j
mais ilobtinc dilpenfedu pape pour ne point affifter
au jugement'des procès. •
Sa réputation étant venue jufques au pape, il le
chargea de prêcher la croifade, avec faculté dé re-
e. 15* cevoirfafubfiftauce des églifes ou il precheroit : mais
il n’en ufa p o int , ôc prêcha a fes dépens. T e l etoit le
doefteur Edmond quand les députez de Cantorberi
i-i7- vinrent lui apprendre qu’ il etoit élu pour ce grand
fiege. Il ne vouloir point l'accepter, mais l ’évêque de
Sariiberi lui commanda férieufement d obeïr •, ôc il ne
fe rendit que quandonlui (déclara qu il y etoit obligé
fous peine de peche mortel. Etant arrive a Cantorberi,
il fut facré dans l’églife de Chrift le quatrième
dimanche de Carême iecond jour d Avr i l 12-54-
< Mxtth. tarif, par les mains de Roger éveque de Londres en prefen-
V »,54.?. ce du roi Henri 8c de treize évêques : & le même jour
il célébra lameife avec le pallium, que le pape avoit
eu la précaution de lui envoier.
xxxv. ■ Pendant la vacance du iîege de Cantorberi le pa-
monaftms.de$ pe envoïa aux évêques de la province une bulle pour
ja f^poffue des monafteres, dont il en envoïa de pareilles
par toute la Chrétienté. Il y difoit en fubftance:
Nous avons appris que les monafteres de votre province
font extrêmement déchus 3 ôc comme nous ne
.voulons pas nous rendre coupables de ce relâchement,
n o u s avons affigné des viiiteurs a ceux qui dépendent
immédiatement de l’églife Romaine , pour les reformer
tant au chef qu’aux membres. C eft pourquoi
nous vous enjoignons devifiter auiïi de votre c o t e ,
foi tpar vous mêmes , foit par des perfonnes capables,
les monafteres qui vous font fournis ôc d y corriger
■ - tout
L i v r e L X X X . 81
tout ce que vous trouverez le devoir être. La bulle eft
datée de Spolete le neuvième de Juin 1 ¿3 ¿.Quant aux
monafteres dépendant immédiatement de Rome le
pape leur donna pour viiiteurs, non des évêques, mais
des abbez, principalement de Cifteaux ôc de Prémontré
,qu i procédèrent à cette réforme avec tant de dureté
ôcd’indifcrction, qu’ils obligèrent pluiieurs religieux
d’appeller à Rome , où après bien du travail ôc
de la dépenfe , ils obtinrent d’autres vifiteurs. Enfin
cette viiite produiiît par toute la Chrétienté plus de
défordreque de réforme , en ce que les moines qui ne
fuivoient par tout que la feule réglé de S. Benoît, fe
trouvèrent tellement divifez par les nouvelles confti-
tut ions, qu a peine deux monafteres étoient conformes
en leur ôbfervance. Ainfi parle Matthieu Paris
moine de S. Alban, dont l’abbé fondé fur ces privilèges
demandadeux fois des délais pour éluder la réforme ;
& niouruten 1 ¿35. pendant lecours de cette affaire.
Les quatre freres mendians envoïez par le pape
pour la réünion des Grecs, étoient toujours à C. P. où
vers lami-Marsle patriarche Germain leur envoïa un
courrier avec une lettre , les priant de fe trouver à
Lefcare maifon de campagne de l’empereur V a ta c e ,
dans laquelle il promettoit d’affembler les prélats ôc
les patrices, ôc d’y convoquer le concile, fuppofant
que les nonces en étoient convenus, Ôc qu’ils ne manqueraient
pas d’y venir. Ils furent/furpris de cê*t ordre
ôc‘ marquèrent leurétonnementdans leurfettre,
en ce qu’au lieu d’une réponfe pofitive , le patriarche
leur mandoit feulement qu’il alloit affembler un concile
ôc les y invitoit. Ils ajoutèrent, que pour ne pas
perdre leur peine ôc pour agir fuivant le mouvement
Tome X V I I . L
AN.Ü34.
} i 4.
XXXV.
Préparatifs d’un
concile des
Grecs.
ASta nuncior•
MS. Vading.
an. i l } } . » »