
3<S H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
Latran n’y avoir pas été gardée, rej erra les deux élûës>
priva les religieules du droit d’élire pour cette fois , 8c
leur donna une autre abbeffe: mais le roi s’y oppofa,
ôc empêcha que cette abbeffe ne fut reçûë. Alors l’archevêque
excommunia toutes les religieules qui ad-
h e ro ien tà l ’oppofidon du roi.
Au commencement du carême de la même année,
l ’archevêque excommunia quelques moines de faine
Vandr i l le, dont le roi prit auffi la défenfe -, 8c pour
ces deux affaires 8c quelques autres, il cita l’Archevêque
à comparoître devant lui. L’archevêq.ue le refuia
comme avoit fait fon prédeceifeur : foûtenant qu'après
Dieu il n’avoir autrejuge que le pape , tant au
temporeLqu’au fpir i tuel, fuivant l’ancienne liberté
de l’églife de Roüen 8c la coutume obfervée jufques
alors. Sur ce refusle roi fit faifir l’onziéme de Juillet
tous les domaines de l’églife de Roüen ; ôc l’archevêque
après l’avoir averti plufieurs fo i s , 8c prié de lui
donner main.levée, mit en interdit premièrement
toutes les chapelles du domaine du roi dans le dioce-
£e de R o ü en , excepté quand le roi ou la reine y f e -
roient prefens: de plus tous Les baillifs 8c fous-baillifs
du roi avec leurs familles; tous les cimetieres de fon
domaine. L’interdit s’étendoit à toutes les églifes du
domaine foûmifes à la jurifdidtion de l'archevêque:,
mais feulement pour y défendre de fonner les cloches,
ôc de chanter l’office en noté : de peur que fi l’interdit
étoit plus rigoureux, il necaufâtdes her»fies, 8c l’en-
durciflement du peuple.
L’archevêque voyant qu’i l n’ôbtenoit rien de la
part du r o i , paffa plus avant ; Ôc étendit l’interdit fur
5" toutes les églifes de fon diqcèfe : défendant d’y cels-
L i v r e L X X X. f i
brer aucun office divin ny d’y adminifter aucun facre-
ment , finon le baptême aux enfans, ôc la penitence
aux mburans. Nous permettons toutefois, ajoûte-
t - i l , qu’en chaque paroifle une fois la femaine à huis
c los , ôc les interdits exclus, le prêtre life aü peuple
1 introïte, l’épître 8c l’évangile, donne le pain beni 8c
explique les commandemens de l’églife : déclarant
avec quelledouleur nous mettons cet interdit. L’archevêque
y ajouta une autre circonftance. Il ordonna
que dans.toutes les églifes du diocèfe, les images
de la fainte Vierge patrone de l’églife de Roüen, fé-
roient ôtées de leurs places, couchées dans la n e f fur
quelque fiege, 8c environnées d’épines. Cependant il
porta íes plaintes au pape , qui écrivit-au r o i , l’exhortant
à réparer Le tort fait à l’archevêque, ôc offrant
de lui rendre juf tice, s’il avoit quelque prétention
contre ce prélat. Le pape don.noit en même temscom-
miffion aux évêques de Paris ôc de Senlis de contraindre
par cenfures les officiers du roi a-rendrea l’archevêque
de Rouen les biens faifis. La lettre au rofeft du
vingt -neuvième de Novembre 1131. mais elle n’eut
pas f i - t ô t fon. effet; 8c L’interdit, fur le diocèfe de
Roüen dura treize mois, depuis la veille de la S. Mi chel
vingt-huitième de Septembre 1131. jufqü e s i la
faint Çrefpin, vingt -cinquième d’Oifcobfe 1 1 3 3.
Alors on rendit à l ’archevêque-fes biens, avec les
fruits qui en avoient été reçus depuis la faifie--.
Le roi Louis n avoit encoreque dix-feptans, c’eft
pourquoi on doit attribuer à fon confier!, plutôt qu’a
lui la conduite de la cour de France. Of : elle avoic en
même cems une aif.,ire femblable avec févèque de
Beauyais. C etoit Milon-de Nanteüil de, la maifon
E iij 1
A n . 1131.
p. j i r . cf. p
iv . e p i
R a in . 12- j i o » 0-: .
2 6.
C h r , Rotomag*
XVII.
Différend de
l’é v eq u e de.
B e a u Y a is . ...