
H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e . L i v r e L X X X . 6 1
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A n . 12.33. i0jjer desmaifons à prixraifonnable, foivant la taxe
réglée par deux clercs & deux laïques. Que les maîtres
,les écoliers, ni leur ferviteurs ne pourront être
jug e z pour crime par aucun laïque: fi ce n’eft que par
jugement ecclefiaftique , ils foient abandonnez a la
cour feculiere. Mais les laïques pourront être pour-
fuivis par les écoliers devant le juge ecclefiaftique,
fuivant la coutume de l’églife Gallicane. Le comte de
Touloufe , fes officiers 8c fes barons feront tenus de
donner fûreté aux écoliers ôc à leurs meffagers. Le
comte fera tenu d’accomplir fa promeffe touchant le
falaire des maîtres pendant dix ans.. C ’eft ce que porte
la bulle adreffée aucomte, &c datée du dernier joue
vuUuUuio.j. j -A v r i l IlJ3- Une autre bulle adreffée à l’univerfi-
té même, ajoute, que fes écoliers de théologie, 8c
tous les maîtres jouiront du revenu de leurs bénéfices,
comme s’ils refidoient, excepté les diftributions
quotidiennes; & que les maîtres qui y auront été approuvez
en quelque faculté , pourront regenter par
tout fans aucun examen,
xxvin. Depuis trois ans le pape Grégoire étoit averti de
®faTHongri“. plufieurs défordres qui avoient cours en Hongrie, au
it. epiji. n+. préjudice de la religion :8c voici comme i len écrivit
3 a Robert archevêque de Strigonie , le troifiéme de
Mars 1131. Plufieurs Chrétiens accablez d’exaétions
infupportables,ôt voïant les Sarrafins jouir d’une plus
grande liberté, embraffent leur religion, 8c s allient
avec eux par des mariages. Les Sarrafins achètent des
efclaves Chrétiens , dont ils abufent comme il leur
pla î t , les font apoftafier, & ne permettent pas de bap-
tifer leurs enfans. Quelquefois la pauvreté réduit les
Chrétiens à vendre leurs enfans aux infidèles. Quel-;
ques-uns de ceux-ci feignent d’être Chrétiens pour An. 1133
féduirejes fimples -, 8c aïant par artifice époufé des
femmes Chrétiennes, ils les font apoftafier.
Sup- /• x x x i r .
».
Cenc. Tolêt. 111»-
c. 14.
to.v.- f . 19.71*
Il y ades Cumains déjaconvertis, d’autresquidéfirent
de l’être : mais les Sarrafins les achettent, font
renoncer les uns à leur baptême , & empêchent les
autres d’y parvenir. Quoiqu’il foit défendu par le concile
de Toledede donner aux Juifs des charges publiques
: toutefois en Hongrie on en pourvoit des Juifs
& des Sarrafins : ce qui leur donne occafion de faire
de grands maux aux églifes & à la religion Chrétienne.
Ce concile de Toledeeft le troifiéme tenu en 385».
Le pape continue : En Hongrie la liberté ecclefiaftique
èft tellement détruite, que les laïques impofent
des tailles &de s colleéles, non feulement aux fujets
des églifes , mais aux ecclefiaftiques mêmes on
ôte aux églifes les biens dont elles font depuis long-
tems en poffeifion par la libéralité des ro is , & on dit
que le roi les comprend dans les donsimmenfes qu’il
fait à quelques nobles. Quoique lescaufes matrimoniales
foient de la compétence du j uge ecclefiaftique,
onles porte au tribunal feculier , 8c on y tire les ecclefiaftiques
mêmes. Le pape donne commiflîon à l’archevêque
de Strigonie de remedier à ces maux.
En exécution de cet ordre l ’archevêque aïant en-
vain tenté d’engager le roi à les faire ceffer, jetta l ’interdit
fur tout le roïaume de Hongrie : défendant d’y-
celebrer les divins offices, ni d’y adminiftrer les Sa-
cremens ; hors le baptême aux enfans, le viatique ,
la penitence &rextreme-on<ft:ion aux mourans.Avec
permiffion de dire une meffe baffe par mois en chaque
paroiffe, afin d ’avoir de quoi communier, les ma-
Hiij
f